L’union droite-centre, déjà en route pour le second tour ?


Dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est une droite et un centre unis qui se présentent aux électeurs face à une gauche éclatée. Au Pays basque, la gauche abertzale compte bien jouer sa carte

Jean-Jacques Lasserre, président du Département des Pyrénées-AtlantiquesAqui.fr
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/06/2021 PAR Solène MÉRIC

Le 20 juin prochain les électeurs basques et béarnais sont appelés aux urnes pour désigner leur représentants régionaux et départementaux. En ce qui concerne plus précisément l’élection départementale, pas moins de 125 binômes mixtes se présentent à travers le département. En vue, les 54 sièges de conseillers départementaux dont 32 pour l’heure sont occupés par la majorité du Président sortant, et candidat à sa succession, Jean-Jacques Lasserre (Modem). Retour sur les forces en présence et enjeux politiques de ce premier tour, dont l’abstention reste, comme souvent désormais, la grande inconnue.

Si Jean-Jacques Lasserre occupe le siège de président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques depuis 2015, il n’en est pas à son premier mandat à ce siège. Il l’a en effet déjà occupé de 2001 à 2008 avant que le socialiste Georges Labazée ne remporte l’élection suivante. Afin de ne pas revivre la douloureuse expérience de l’échec, le président sortant, et à la tête de la liste « Forces 64 », a bien travaillé à l’union des forces de droite et du centre, soit de la majorité sortante, en vue de cette élection 2021. Un travail mené avec succès puisque, outre une présence de la liste et de ses candidats sur l’ensemble des 27 cantons du département, il n’ya à droite et au centre aucun concurrents structurés. LREM, Modem, UDI et LR sont en effet rassemblés sous la même étiquette : un tour de force pas si fréquent dans les départements voisins et qui est, mathématiquement en tous cas, un facteur de succès pour passer plus sereinement le premier tour.

La « Gauche 64 », ça et là quelques alliances
D’autant que l’union n’aura quant à elle pas été réussie à gauche. La liste « Gauche 64 » chapeautée par le socialiste Henri Etchetto, conseiller départemental sortant sur le canton Bayonne-2 parvient bien ça et la à quelques alliances ou pactes de non agressivité avec Europe Ecologie Les Verts, Generation.s, le Parti Communiste Français voire la France Insoumise ; mais pas de là à en faire une ligne de conduite sur l’ensemble du département. Les dispersions se constatent donc sur plusieurs cantons. On compte notamment 15 tandems PCF en propre et 9 cantons dans lesquels participent EELV hors de l’étendard Gauche 64, pour 7 cantons sous sa bannière. La stratégie des candidatures canton par canton ayant ici visiblement primé. Au total, Gauche 64 est quant à elle représentée dans 21 cantons sur 24.

A Pau, querelles à la droite de la droite
En termes de représentation sur le territoire, le Rassemblement national, qui culmine à 23 tandems en lice dans ces élections départementales fait donc mieux que « Gauche 64 » et presque aussi bien que « Forces 64 ». Le RN est en effet absent sur le seul canton de la Montagne basque. Si candidatures ne veulent pas dire élections, elles témoignent en tout cas de la volonté du parti de Maire le Pen de ne pas rater le coche des départementales, et de son espoir de quelques présences RN au second tour dans un département frontalier où les membres du parti tirent d’autant plus facilement à boulet rouge sur les mouvements migratoires.
Mais dans les extrêmes aussi, on constate un certain éclatement qui pourrait venir contrarier ses espoirs, notamment sur les cantons de l’agglomération paloise, où le RN devra faire face, entre autres, aux candidatures de binômes sous étiquette Debout la France, composés en réalité d’anciens adhérents du FN…

Euskadi Herria Bai, les municipales comme tremplin ?
Enfin, autre force politique spécifique au département, et plus encore à ses cantons basques : la gauche abertzale (Euskadi Herria Bai) qui après avoir eu un élu départemental en 2015 (qui a démissionné depuis pour cause de cumul de mandats) espère bien pouvoir prolonger la course au second tour.  Comme se fut par exemple le cas en 2015 dans le canton de Pays de Bidache, Amikuze et Ostibarre alors finalement remporté par Jean-Jacques Lasserre. Appuyé par un succès certain lors des dernières élections municipales dont les victoires à Ciboure, Urrugne, Ustaritz et Itxassou, EH Bai pourra aussi peut-être compter sur la mobilisation de votes en réaction à la récente (et partielle) censure constitutionnelle de la loi Molac sur le développement des langues régionales.

A ces forces principales, on note diverses candidatures de tandems sans étiquette, de « divers droite » ou encore dans deux cantons ( « Orthez et Terres des Gaves et du Sel Oloron/Pau » et « Le Coeur de Béarn Oloron/Pau ») la présence de duos de candidats du Parti Ouvrier Indépendant Démocratique. Sans oublier bien sûr le poids lourd mais silencieux de l’abstention, qui en 2015 dans les bureaux de vote des Pyrénées-Atlantiques, culminait déjà au premier tour, à 47,20 % des inscrits.

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