Politique | Pyrénées-Atlantiques : le soutien lucide du président Lasserre à Macron
15/04/2017 | Le président Modem du Conseil départemental a rejoint les rangs des partisans d’Emmanuel Macron. Ce qui n’empêche pas la liberté de ton.

Sénateur et président Modem du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Jacques Lasserre a apporté récemment son soutien à Emmanuel Macron à travers une tribune signée par dix parlementaires centristes dans le Journal du Dimanche. Ces jours derniers, il faisait partie, aux côtés de François Bayrou, maire de Pau (qui a lui aussi présidé le Département), des milliers de personnes venues entendre en Béarn le candidat de « En marche". Habitué à faire la part des choses, cet élu de terrain qui anime une assemblée où il a fait alliance avec des conseillers LR, explique les raisons de son choix.
Aqui.fr : Qu’est-ce qui vous séduit dans le programme d’Emmanuel Macron ?
JJ Lasserre : Quelques principes auxquels je suis attaché, tel le rassemblement des énergies. J’ai toujours recherché des formes de gouvernance qui réunissent des personnes de bonne volonté en évitant les extrêmes.
En matière économique, Emmanuel Macron veut libérer et accompagner les énergies. Il introduit des notions de liberté, de prise d’initiative et d’espérance. Il recherche aussi un équilibre indispensable entre l’exigence sociale et la démarche économique, tout en étant très lucide par rapport à la mondialisation.
Enfin, il est très pro-européen. Ce n’est pas le moment de toucher à la construction européenne quand on voit les déséquilibres qui touchent la planète.
Aqui.fr : Le projet d’exonération de la taxe d’habitation pour 80% des ménages a suscité l’inquiétude de l’Association des Maires de France. Celle-ci doute de la pérennité des compensations apportées par l’Etat. Cette crainte est-elle légitime ?
J-J.L.: Elle l’est. Si j’adhère au programme d’Emmanuel Macron dans sa globalité, ce n’est pas la mesure à laquelle je souscris le plus. L’expérience prouve que chaque fois qu’il y a eu rupture d’une ressource fiscale pour une collectivité, les compensations ne se déroulent jamais convenablement. Car les transferts financiers sont toujours calculés à la date à laquelle la décision a été prise, sans avoir de caractère dynamique et évolutif. Pour un département attractif comme les Pyrénées-Atlantiques, cela peut susciter des interrogations. Il faut que le dispositif mis en place soit extrêmement étudié. De plus, il y a là une perte d’autonomie fiscale des communes. C’est un point sur lequel je suis très dubitatif.
Aqui.fr : Le Front National attire de plus en plus d’électeurs en France, y compris chez les jeunes. Que leur diriez-vous si vous deviez les convaincre de faire un autre choix ?
J-J.L.: Je leur dirais de rechercher d’une façon permanente des raisons d’espérer. Quand on est jeune et que l’on a la vie devant soi, c’est une erreur de se dire que la solution réside dans le rejet de toute construction solidaire. Je suis certain que des perspectives d’épanouissement existent en dehors du vote-sanction du Front National. C’est un vote de repli sur soi.
Par Jean-Jacques Nicomette
Crédit Photo : Aqui