Quand Bordeaux Ecole de Management donne la parole aux jeunes pour parler Présidentielles 2012.


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/02/2012 PAR Joël AUBERT

Quoi de mieux que la Saint Valentin pour un coup de foudre? Mardi 14 février, dans un amphithéâtre bondé, les jeunes représentants des principaux partis français tentent de séduire un aussi jeune public de potentiels électeurs. Sur scène six fauteuils aux trois couleurs primaires histoire de mieux trancher les orientations politiques. Bien qu’ils se présentent comme porteurs d’idées nouvelles et jeunes, ils se font en fait porte-paroles des programmes de leurs partis respectifs ( exception faite pour Maxime Verner qui, on le rappelle, est l’un des candidats aux présidentielles).

La finance, la bête noire et le vrai grand adversaire des politiques aujourd’hui, est la première question économique abordée. Les avis sont concordants et tant pis pour Friedman & Co. : il faut réglementer les marchés financiers pour limiter la spéculation, déstabilisante et donc nuisible. Selon des différents degrés d’ingérence, les jeunes représentants prêchent pour un engagement étatique plus important. Entre le retour au protectionnisme soutenu par M. Rochedy du FN et la nécessité d’une croissance plus soutenable, appuyée par M. Jumeaux des Verts, ce sont les taxes sur les transactions financières – entre autres la taxe « Robin des Bois » de 7% proposée par M. Verner – les plus en vogue.

A propos de désendettement, l’urgence de rééquilibrer les comptes publics est unanimement reconnue. Le Front National, par la voix de son représentant, se dit pour une dévaluation monétaire (qui comporterait une sortie de l’euro) pour relancer la compétitivité des industries françaises et la croissance. Les autres voix, différentes de celle-ci, sont plutôt synchrones. Pour réduire la dette, l’augmentation du prélèvement fiscal semble nécessaire. Que ce soit de façon juste, solidaire, pour l’innovation ou pour la croissance, le mot clé reste la hausse des impôts.

Les avis se font beaucoup plus parcellisés lorsqu’on touche la corde sensible de l’emploi. Chacun attaque le problème sous un angle différent, chacun apporte sa solution. Lorsque l’on considère le chômage comme un problème d’offre et de demande, la meilleure approche serait une augmentation des postes en baissant le coût du travail (UMP). Si l’on présentela question comme liée au côté non-soutenable de l’actuelle forme de croissance,la transition écologique de l’économie et le partage du temps de travail sembleraient préférables (EELV). Il veulentréindustrialiser (FN), créer 50 000 emplois (PS), faciliter les liens entre jeunes et PME (MoDem), investir dans la formation ( Maxime Verner). Beaucoup de solutions. Trop de solutions. Pas de solutions?

Jusque là, les piques ne manquent pas, dans une atmosphère cependant très relax. Vient le temps des thèmes sociaux et de la question de l’immigration notamment; les esprits s’enflamment alors, les clivages ressortent alors fortement et les couleurs des fauteuils retrouvent leur sens. Les bleus (UMP, FN) avancent des argument qui se veulent pragmatiques, liés à la mauvaise conjoncture économique, pour légitimer le choix d’une immigration maîtrisée et d’une plus rigide fermeture des frontières, « des fenêtres qu’il faut fermer lorsqu’il fait froid » selon le président des Jeunes avec Marine. Pour les sièges rouges (PS, EELV) l’immigration est une richesse, une opportunité et une nécessité pour la France, qui doit plutôt gérer le problème de l’intégration. Les jaunes, au milieu, se répartissent: ils tournent l’un en orange (M. Verner), l’autre en vert (A. Debever).

L’harmonie est retrouvée lors du seconde sujet du bloc « Société ». Sur le thème de l’éducation, tout le monde est d’accord à l’exception bien sûr du représentant PS: la volonté de créer 50 000 emplois dans ce secteur n’est pas considérée crédible d’un point de vue financier.

Et, enfin, l’Europe fut. Les représentants se disent tous pour l’Europe, mais laquelle? Une Europe qui est une culture et qui n’a rien à voir avec celle « institutionnalisée par les technocrates de Bruxelles » pour le FN. Une Europe des peuples, pour les Verts et les MoDem, avec une Constitution, un Président directement élu par les citoyens européens et avec des vrais moyens propres. Une Europe des régions, pour le président de l’association des Jeunes de France, qui serait la meilleure échelle pour en faire ressortir la culture. Une Europe des Nations, qui fonctionne très bien telle qu’elle est maintenant pour l’UMP, qui devrait être plus solidaire et avoir des normes sociales partagées pour le PS. Déclarations, promesses, récriminations. Au bout de deux heures l’opération de séduction s’achève. Au bénéfice de qui? l’interrogation demeure.

Giada Affaticati
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