Quand une eurodéputée de Poitiers rencontre Emmanuel Macron


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Publication PUBLIÉ LE 19/04/2018 PAR Florian Privat
Avant son discours, l’eurodéputée constate que le président français va devoir convaincre l’ensemble du Parlement pour faire accepter sa volonté de réformer la zone euro. La veille de la venue au Parlement d’Emmanuel Macron, le parti de la CDU (Union chrétienne-démocrate d’Allemagne) d’Angela Merkel avait émis des critiques par rapport à la création d’un budget d’investissement propre à la zone euro. Avant le discours du président français, Elisabeth Morin-Chartier souligne le ressenti des conséquences politiques dans les pays européens comme l’Allemagne ou l’Italie et évoque « le contexte politique le plus difficile depuis onze ans. Il faudra bâtir l’Europe sociale de l’emploi pour les jeunes avec le développement de l’innovation et de la recherche. » L’eurodéputée rappelle, aussi, les déconvenues qu’a eues le président français face au Parlement  : « Le parlement européen a rejeté la création de listes transnationales pour les élections européennes de 2019 ». Elle ajoute. « Il va falloir comprendre qu’ici il y a des groupes politiques très structurés. » Après le discours du président français, Elisabeth Morin-Chartier a semblé convaincue. « Le discours du Président Macron m’a rendue fière d’être Française et Européenne. Jamais un chef d’Etat n’est resté si longtemps à dialoguer avec les députés européens. Je partage sa vision d’une Europe souveraine : les réformes proposées, notamment sur le plan de l’Europe sociale, sont pertinentes et urgentes pour les citoyens européens. Et je lui suis reconnaissante d’avoir reconnu dans son discours la qualité du travail mené sur la révision de la directive sur les travailleurs détachés ! Après plus de 25 mois de travail sur ce texte, je suis heureuse d’être soutenue par le Président de la République. »
 
Emmanuel Macron, le président de la République, lors de son discours face aux eurodéputés
A la tribune pour convaincre
En séance plénière, le discours d’Emmanuel Macron face aux eurodéputés a marqué une volonté de faire part d’une nouvelle construction de la souveraineté européenne à travers la notion de démocratie européenne et la consultation des français sur l’Europe. Il veut affronter les colères des Européens en proposant un projet nouveau comme la réforme de la zone euro, la protection des droits d’auteur, la mise en place des Universités européennes, le numérique, le climat et la mise en place de la défense européenne. Le président français a aussi affirmé que la France est prête à donner plus d’argent pour le budget européen.
 Les chefs de partis européens ont reconnu l’énergie du président Macron à vouloir plus d’Europe. Malgré cela bien des questions restent en suspens. Le chef du parti allemand du PPE, Manfred Weber, s’interroge sur l’application du gel des négociations sur l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne voté le 6 juillet 2017 par le Parlement et surtout si actuellement l’Union Européenne est en crise. Le président belge, Guy Verhofstadt de l’ALDE (Parti de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe) a fait remarquer à Emmanuel Macron que « L’Europe ne serait pas prête pour une nouvelle crise financière » et qu’il n’y a pas un axe franco-allemand « en bonne forme ». Bousculé, Emmanuel Macron devra encore convaincre les pays européens afin de développer sa vision de l’Europe pour les élections en mai 2019.
Elisabeth Morin-Chartier, en tant que co-rapporteur de la Commission de l’emploi et des affaires sociales, devra défendre la directive sur les travailleurs détachés afin de garder la majorité sur la directive qui n’a pas été révisée depuis 1996. Le rapporteur a pour but de présenter à l’ensemble du Parlement les rapports qui ont été adoptés par l’une des commissions parlementaires. Ces rapports contiennent des projets de résolutions et des amendements aux propositions de textes de loi soumises par la Commission européenne. Le 25 avril prochain, elle participera à un vote unique de commission sur la révision de la directive des travailleurs détachés afin d’entretenir l’unité est-ouest européen et préparer le vote du parlement en séance plénière au mois de juin prochain.
 
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