Régions de France – La réforme de la discorde


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/11/2010 PAR Joël AUBERT

Si le congrès de l’ARF, est l’occasion de réfléchir sur l’avenir des régions, la réforme territoriale de l’Etat était dans tousles esprits. Depuis sa création en 1998, l’association transmet au gouvernementles positions des conseils régionaux sur les politiques publiques, concernant les régions et leurs activités. Impossible dès lors de ne pas évoquer la réforme territoriale remise en question, à maintes reprises lors du Congrès. A la tribune, la réforme était jugée injuste, confuse, voire anticonstitutionnelle. Ce sont ces critiques répétées, qui ont précipité deux jours plus tôt le départ de l’Association des Régions de France du président de la région Alsace, Alain Richet. L’élu UMP dénonçait, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, « une amicale d’opposition au gouvernement ». En désaccord depuis longtemps avec ses collègues de gauche, il avait fondé en juillet une association concurrente, rassemblant des élus des conseils régionaux, l’Association des élus régionaux de France, l’AERF. Deux autres présidents de région ont aussi refusé d’assister au congrès annuel, le président UMP de la Réunion, Didier Robert, et celui de la Guyane, Rodolphe Alexandre, divers gauche élu avec le soutien de l’UMP.


« C’est l’heure de la régionalisation »
Lors de l’ouverture des travaux, Alain Rousset, président PS de la région Aquitaine et président de l’association a appelé l’Etat au dialogue pour une grande décentralisation. « C’est l’heure de la régionalisation », a-t-il déclaré. «C’est ce qui se passe en Europe. Les études européennes le montrent d’ailleurs, les pays décentralisés s’en sortent mieux avec la crise. » Présentant le bilan des régions, Alain Rousset a par ailleurs annoncé la création au sein de l’ARF d’un observatoire des politiques régionales et d’une lettre électronique. L’objectif: renforcer la capacité d’analyse de l’Association et faciliter la circulation de l’info entre les régions.
L’opposition farouche à la réforme territoriale s’est exprimée lors des tables rondes. Michel Piron, députéet conseiller général UMP de Maine et Loire et président de l’Institut de décentralisation a regretté « une centralisation perpétuée et une décentralisation inassumée », estimant que « si l’intelligence est partagée, les responsabilités doivent l’être aussi ». La création de « conseillers territoriaux »,était dans la ligne de mire des intervenants. « Ce sont des conseillers hybrides entre le conseiller général et régional, a regretté Nicole Bovro, sénatrice communiste de Paris. Cette réforme ne répond en rien aux objectifs: clarifier, simplifier et coûter moins cher ».Pire, la réforme serait pour certains élus présents, inconstitutionnelle. Michel Vauzelle, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a estimé que la réforme portait atteinte à l’article 72 de la Constitution, qui protège la région et le département.

Charlotte Lazimi
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