Reportage: Ma journée avec Alain Rousset…


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 17/02/2008 PAR Joël AUBERT

Tournée des commerçants, visite de la braderie, interviews en chaîne. Le candidat du PS a la mairie de Bordeaux mène une campagne à son image. Discrète, simple mais qui, sur le terrain, paraît revigorante et sans artifice.

Il est 10h30, Alain Rousset, accompagné de son attaché de presse, arrive place Calixte Camelle, à la Bastide. C’est jour de marché. Photographes et journalistes l’attendent depuis près d’une demi-heure. A ses cotés, Michèle Delaunay et sa suppléante Emmanuelle Ajan, des militants et le conseiller général Patrick Jaud. La tournée du marché commence. Classique: le candidat va de commerçants en commerçants, un brin gêné par les caméras. On sent que l’homme n’aime pas en rajouter. « Vous n’aurez jamais pris autant de fruits et légumes » plaisante t-il. Une équipe de TF1 a bien besoin des journalistes locaux pour savoir qui est qui; elle l’interroge sur les sondages qui le donnent perdant : « J’aime les défis, affirme-t-il. Ce sont d’ailleurs les mêmes sondages qu’avait Michèle Delaunay quelques semaines avant son élection » leur répond-il. Son discours est carré. » Si la ville a changé, c’est aussi grâce à la Communauté Urbaine de Bordeaux. Mais il reste de graves lacunes sur le plan social. Il y a trois foyers de jeunes à Bordeaux dont un est fermé» explique le candidat socialiste. « A Pau, il y a trois fois plus de logements pour les jeunes.. » déplore-t-il. « La différence avec Alain Juppé ? Il n’est pas accessible, je le suis spontanément »; Il ne cessera d’enfoncer ce clou tout au long de la journée.

« La campagne est bien partie »Alain Rousset tournée des commerçants

La rencontre va durer 1h30. Autour de la place Calixte Camelle, mais aussi sur l’avenue Thiers. Boucherie, boulangerie, magasins de décoration, marchands de journaux, de vins, de portes. Dans chaque magasin, la discussion ne dure pas moins de cinq minutes. Alain Rousset s’intéresse aux problèmes des commerçants. L’accueil est, souvent, chaleureux. Certains commerçants lui souhaitent bonne chance, d’autres demeurent plus réservés. Ce qui vaut ce commentaire de Michèle Delaunay: « la campagne est bien partie ».

Il est midi. L’heure du déjeuner approche. Mais avant de se retrouver, à la brasserie du Phare, à deux pas de la place Stalingrad, nous ferons un arrêt à la maison de retraite des Reinettes. C’est l’heure du repas. Alain Rousset serre quelques mains, parle aux intéressés. Mais on sent que l‘homme ne veut pas déranger. Il aura l’occasion plus tard, sans la presse, de rendre viste aux pensionnaires d’une seconde maison de retraite.
A ce rythme, les interviews du début d’après midi ne sont pas forcément une partie de plaisir. L’homme montre quelques signes de fatigue; il n’est pas satisfait de ces réponses: « J’ai vraiment besoin de dormir la nuit ! » confie-t-il.

Son équipe repartie, Alain Rousset rejoint sa permanence. Mais ce sera à pied, par le cours Victor Hugo. Nous courrons pour le rattraper, il a pris de l’avance. Alain Rousset en profite pour s’arrêter, un instant, sur le pont de Pierre. Des plongeurs s’entraînent dans les remous de la Garonne. Attablés à la terrasse des cafés, sur le cours Victor Hugo, les hommes le reconnaissent et le saluent d’un bonjour. Il répond d’un sourire. Toujours réservé. Pendant ce trajet, il parlera peu sauf, à un homme qui l’interpelle, la cigarette à la bouche. « Excusez-moi Monsieur Rousset, c’est pas normal que les poubelles passent à 1h du matin. « Soyez tranquille, ça peut changer » lui répond l’intéressé, visiblement agacé que l’homme jette sa cigarette par terre.

Temps fort de l’après midi dans l’émission de Michel field

Après une visite de la Braderie rue sainte Catherine, un tour chez les commerçants place Tourny, il est temps d’aller au bureau de TF1 à Bordeaux. Alain Rousset a rendez-vous pour un enregistrement, dans les conditions du direct, pour l’émission de Michèle Field, qui sera diffusée à 18h30 sur LCI. Pierre Hurmic prépare avec le candidat ses réponses pour l’interview, devant des Bordelais un peu surpris. « Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas rendu visite » dit-il, en saluant les journalistes de TF1. A peine arrivé, il répond en sept minutes aux questions de Michel Field. Nous partons « C’était pas mal ? » demande-t-il à son attaché de presse qui acquiesce.
On saute ensuite dans le tram, direction la Victoire. Les gens sont étonnés de le voir dans le tram: « Bonjour » « Bonne chance » lui lance-t-on. Une femme, un bébé dans une poussette l’interroge « Comment se passe votre campagne ? » « On est mobilisé 24h sur 24 h » répond le candidat, souriant. Une voix dans le tram annonce « En raison d’une panne d’énergie, le tramway s’arrêtera à Saint Nicolas ». « On n’a pas voulu m’écouter. rapelle Alain Rousset, ce tram utilise une alimentation par le sol. C’est une grosse erreur. »

Accueil très chaleureux dans les quartiers populaires


Alain Rousset et Pierre Hurmic17h15: Alain Rousset est rejoint par un autre journaliste du Figaro et un journaliste de Marianne. Pierre Hurmic arrive à vélo. Une marche citoyenne a été organisée dans le quartier. L’objectif comme ce matin est de rencontrer les habitants et les commerçants dans les quartiers populaires : Cours de la Marne, cours de l’Yser, place des Capucins. Des quartiers populaires, où l’espoir de voir gagner la gauche est réel. Nous sommes rejoints par des militants, eux-mêmes candidats, Matthieu Rouveyre et Serge Simon.
Cours de la Marne, un homme salue sur le trottoir d’en face Alain Rousset « C’est mon concurrent dans le cinquième canton, Fabien Robert » explique Matthieu Rouveyre qui, lui aussi, fait campagne chez les commerçants. Alain Rousset est accompagné, désormais, d’une petite dizaine de personnes. Ici, cela se sent , Alain Rousset est en pays de connaissance. Un homme l’interpelle : « Monsieur Rousset moi je l’aime. Je l’adore. J’ai 45 ans et je suis exclu de l’ANPE je préférerais retourner en Guadeloupe». Alain Rousset entre dans les bars, chez les coiffeurs, dans un magasin de téléphonie. L’accueil et chaleureux, certains l’applaudissent. « Monsieur Rousset, il faut gagner! ». Un colistier confie: « L’accueil est en total décalage avec ce que disent les sondages ». Une réunion d’appartement suivra avec une vingtaine de personnes. Les équipements sportifs absents des quartiers populaires, l’éducation, la cantine, la culture: autant de sujets qui seront abordés.

19h37: Comme chaque semaine depuis le début de la campagne Alain Rousset va à la rencontre des bordelais dans un café de la ville; ce soir le « Passage » place Saint-Michel. Il entre salue les gens, et entame la discussion. « Je ne sais pas pour vous, déclare-t-il mais à partir de 21h je n’ai plus envie de m’arrêter » lance-t-il souriant. Une nouvelle journée commence, on est surpris de le voir en aussi bonne forme, comme si cette journée l’avait finalement revigoré.

Charlotte Lazimi

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles