Robert Ménard bousculé à Saint André de Cubzac


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 06/05/2018 PAR Julien PRIVAT

13h45, devant la salle Dantagnan à Saint-André-de-Cubzac. Robert Ménard, maire de Béziers arrive. Il a été convié par l’association « Demain Saint-André » à s’exprimer lors d’un débat autour de la question « de la recomposition politique, sur son expérience de la gestion d’une ville moyenne et sur les préoccupations de nos concitoyens », ce samedi 5 mai. Un comité d’accueil l’attend. Parmi eux, des sympathisants de la France Insoumise, le socialiste Louis Cavaleiro (secrétaire de la section PS de l’estuaire). Sur les grilles quelques pancartes et banderoles (« Pas de fachos dans nos quartiers ») dénoncent la venue du maire polémique. Ils sont là depuis 13 heures, tapant contre des casseroles et soufflant dans des cornes-brumes. Les premiers participants à ce débat arrivent sous les huées mais les anti-Ménard les laissent passer. Mais lorsque le maire de Béziers arrive enfin la situation dégénère. Ça se bouscule dans les deux rangs. Des mots sont échangés. Robert Ménard chute à terre.

Sa réaction est sans appel. A son arrivée dans la salle, il contacte la préfecture de la Gironde. « C’est inadmissible, dit-il après avoir demandé le numéro de la préfecture. Je suis sidéré par cet accueil. Les tensions ont été alimentées par les partis locaux. A leur place j’aurais honte. Je suis un élu de la république. On doit me protéger. Où était l’Etat ? » 

Robert Ménard entouré par Jean-Jacques Edard, le maire de Cavignac (à g.) et Georges Belmonte (à d.) ainsi que Martine Hostier (Debout la France)

Le débat autour de la recomposition politique a finalement pris du retard. Une soixantaine de personnes se sont inscrites à ce débat. Élus ex-Les Républicains (certains ont été exclus du parti), Debout La France, Front National et sympathisants sont présents. Le propos s’est surtout recentré autour du comité d’accueil houleux

Assis aux côtés de Jean-Jacques Edard, maire de Cavignac et à l’initiative de la création d’un mouvement pour la France – la France unie qui rassemble élus de droite et d’extrême droite en nord gironde, de Martine Hostier (Debout La France), Robert Ménard a fait le show. Il a cité sa ville comme exemple et a reconnu l’initiative de ralliement des droites. « Ici les gens se battent pour l’union de la droite. Ils m’invitent, je viens pour débattre, parler de mon expérience personnelle à Béziers. Si la droite veut gagner aux prochaines élections il faut qu’elle s’unisse. Tout le monde est d’accord sur ce point. C’est une bonne idée de commencer cette union par la base dans des communes comme celles-ci », déclare-t-il, se défendant de ne pas être encarté au FN. « Je ne tiens pas de propos extrémiste. Je suis tout sauf extrémiste. » Georges Belmonte de Demain Saint-André, à l’initiative de l’invitation de Robert Ménard semblait satisfait et a eu quelques réponses à ses interrogations. « On voulait échanger des idées pour se préparer au mieux pour les prochaines élections ».

A la fin de la réunion, Robert Ménard a déposé plainte auprès d’officiers de la gendarmerie. Ces derniers étaient intervenus pour calmer les hostilités. Il a assuré que cet événement ne restera pas sans suite.
« Se taire c’est laisser faire »

A midi, devant l'hôtel de ville de Saint-André-de-Cubzac, plus de 120 personnes se sont réunis pour lutter contre l'extrême droite.

A midi, l’appel du Parti Socialiste à toutes les forces luttant contre l’extrême droite a été entendu. Plus de 120 personnes se sont réunies. Elus socialistes, de La République En Marche, du Parti Communiste, GénérationsS, tous étaient là unis aussi contre la venue de Robert Ménard à Saint-André-de-Cubzac. Un rassemblement qui se voulait républicain, citoyen et pacifiste. Aziz Skalli, référent LREM 33 a remercié toutes les personnes présentes à cette mobilisation. « Quelle que soit notre étiquette politique. Car se taire c’est laisser faire. C’est indéniable, il y a un repli identitaire, des stigmatisations. Il faut être solidaire et partager les valeurs de la République. » Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF partage le même avis: « c’est naturel que le PC ait répondu présent. Une partie de la droite tisse des liens depuis plusieurs semaines avec l’extrême droite. Nous ne voulons pas de ce projet dans notre circonscription. Et on le montre. » Quant à Louis Cavaleiro, il était indigné par la venue de Robert Ménard: « On ne peut pas laisser Ménard cracher son venin. Imaginez Saint-André, le Blayais, aux mains de ces gens-là. On ne peut pas tolérer. Merci de lutter pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Il faut s’indigner, s’opposer… dire non au FN. Mais attention à trop diviiser,  on n’avancera pas, à nous de travailler ensemble sur le ce territoire merveilleux. » Nicolas Tellier, secrétaire de la section Nord Gironde du Parti socialiste a animé le rassemblement bon enfant ; distribuant la parole et rappelant pourquoi ils étaient tous là. Et a fait une proposition. « il y aura une réunion ouverte à tous au centre culturel de Pugnac le 1er juin prochain. L’objectif est de créer un mouvement ensemble et d’aboutir peut-être sur une charte commune face au gouffre qui  est devant nous. »

Aucune personnalité politique Les Républicains n’était présente ce samedi à Saint-André-de-Cubzac. Toutefois le parti a publié un communiqué vendredi. Affirmant que « les membres du Comité des Républicains de la 11ème circonscription, militants, élus, sont totalement opposés à tout rapprochement avec le Front National et ses représentants locaux. Le ralliement de certains ex-membres des Républicains, tout comme la venue prochaine du Maire de Béziers à Saint-André-de-Cubzac, relèvent d’initiatives isolées et individuelles. Elles n’engagent en rien la parole des Républicains dont ce n’est en aucune manière la ligne politique départementale où nationale ».

Saint-André-de-Cubzac a donc fait la une de l’actualité… des débordements redoutés par le rassemblement pacifique. Qui pensait, en le craignant, qu’on ne retiendrait que la bousculade de Robert Ménard et non les questions idéologiques soulevées derrière cet épisode.

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