Politique | Roland Cayrol : " Ce n'est pas la politique que les français rejettent"
02/04/2017 | le politologue Roland Cayrol était invité par les Amis d'Aqui à débattre de la situation politique actuelle avec l’élue bordelaise Alexandra Siarri

Dans une petite salle du Café maritime de Bordeaux, Alexandra Siarri et Roland Cayrol sont venus débattre le vendredi 31 mars au soir. Chacun a publié un ouvrage récemment. Alexandra Siarri dans Bordeaux est Avenir revient sur son parcours d'élue tout en proposant des solutions pour la métropole bordelaise de demain. Roland Cayrol dans Les Raisons de la colère décrypte la déception des français vis à vis de la classe politique. En préambule du débat, le politologue a expliqué en moins de 5 mn l'enjeu de son livre. Nous retranscrivons ici ses propos.
«Le point de départ de mon livre, c'est le constat que les Français sont désolés de la manière dont se fait la politique. Ils ont été tourneboulés par les affaires, par les conflits d’intérêts. Ils ont toute les raisons de désespérer de la politique mais pourtant selon de nombreux sondages, ils continuent à s’ y intéresser . Ce n'est donc pas la politique qu'ils rejettent mais la façon dont la politique se fait actuellement. Depuis 1978 ( à l’exception de 2007 où Sarkozy a fait campagne sur le thème de la rupture), les français ont sorti les sortants. Ce qui n'est pas arrivé dans d'autres pays européens. Ils ont donc voulu signifier très vite leur déception. Les français se sont sans cesse adaptés à l'offre politique. Ils ont testé diverses options à droite comme à gauche et sont persuadés désormais que les homme politiques ne peuvent pas agir contre le chômage. On est dans un pays où institutionnellement, l’opposition droite-gauche est très importante. Mais les français en ont marre de cette guerre de religion entre les deux camps. Macron fait campagne sur cela, sur l'idée qu'il faudrait prendre le meilleur des deux côtés. Cette idée est déjà apparue à plusieurs reprises. En 2015 par exemple, Jean Pierre Raffarin proposait à Manuel Valls d’établir un plan d'action commun contre le chômage. Valls a fait un tweet enthousiaste à ce sujet mais ce n'est pas allé plus loin. On a eu en France différentes alliances de droite puis de gauche, pas étonnant que les électeurs soient tentés aujourd'hui par le candidat «droite-gauche-centre» qu'est Macron. C'est en tout cas l’élection de la dernière chance car si le président élu échoue, cela risque d’être la bonne la prochaine fois en 2022 pour Marine Le Pen.»
Pour en savoir plus: Roland Cayrol, Les raisons de la colére, Grasset
Alexandra Siarri, Bordeaux est avenir,Mobilibook.
Par Matthias Hardoy
Crédit Photo : RB