Politique | Sénatoriales en Gironde: une liste socialiste de "combattants contre la réforme territoriale"
09/09/2014 | La Gironde compte 6 sénateurs: 3 UMP et 3 PS. Le 26 septembre les grands électeurs voteront pour renouveler ces sièges. En rang serré, la liste PS fait campagne pour la défense du Département.

«Ensemble, proches de nos territoires», c'est le nom de la liste socialiste qui se présente aux élections sénatoriales le 26 septembre prochain. Dans le trio de tête, les trois sénateurs sortant: Philippe Madrelle, Président du Conseil général, Françoise Cartron, Vice-présidente de la commission de la Culture, de l'Education et de la Communication au Sénat et Alain Anziani, Maire de Mérignac, et Questeur du Sénat. C'est à Mouillac, accompagnés de leurs colistiers presque au complet, (Laurence Harribey, Hervé Gillé, Christine Bost, Cédric Pain et Marie-France Régis) qu'ils sont venus présenter à la presse leurs axes de bataille pour le combat électif à venir.
C'est «en équipe» que les huit candidats de la liste PS, mènent depuis plusieurs semaines une campagne de proximité auprès des élus locaux de Gironde. Dans ce cadre, leur thème de prédilection, c'est la défense du département en tant que garant de l'équité territoriale. «Proximité», «équité territoriale», «aménagement du territoire» et «cohésion économique et sociale» sont les mots clés de leur réquisitoire contre la réforme. Une réforme qui reflète «des idées très technos, très parisiennes» pique Françoise Cartron. «Surtout au moment où on parle d'agrandir les régions, le Département est l'institution de proximité qu'il ne faut absolument pas supprimer!» insiste Phillippe Madrelle, bien décidé à «ne pas quitter le ring tant que le Département sera vilipendé et attaqué de la sorte». Et le Président du Conseil général qu'il est, énumère les diverses politiques girondines de soutien aux territoires ruraux : « le fonds d'aide à l'équipement des communes, les conventions d'aménagement des bourgs, ou encore la politique «créagir», qui encourage le développement économique en milieu rural».
Alain Anziani quant à lui enfoncé le clou: «si le Département disparaît, il laisse un grand trou. Ce n'est pas l'Etat qui va compenser son action, pas plus les régions, surtout si elles sont plus grandes, ni les intercommunalités qui ne géreront que leurs propres affaires et intérêts. Qui alors va se soucier de la redistribution de solidarité entre les territoires? C'est le rôle du Conseil général.»
«Une campagne comme un référendum»Pour lui d'ailleurs, «cette campagne sénatoriale, c'est comme un référendum sur le Département. Etes vous pour ou êtes vous contre? Nous, nous sommes clairs sur notre réponse, nous sommes des combattants de la réforme». Une clarté qu'il ne retrouve pas dans le camps adversaire. «Alain Juppé s'est toujours dit favorable à la disparition des départements, mais dans la liste qu'il parraine (Unis pour la gironde, mais dans laquelle il ne se présente pas, ndlr) certains vont de commune en commune en disant qu'ils sont contre cette réforme... Il y a une incohérence de principe».
Ce débat, c'est une manière aussi, après des élections municipales douloureuses pour le PS girondin, de sortir de l’élément quantitatif des étiquettes politiques des grands électeurs. Or, assurent les candidats, les élus locaux s'interrogent voire s'inquiètent de cette réforme, «ils se demandent si demain, ils pourront encore rendre le service de proximité qu'ils assurent aujourd'hui. Les élus veulent de l'équité et de la justice». Et l'accueil est bon dans les réunions de campagne assurent-ils.
De quoi donner un peu d'assurance à Françoise Cartron, «la liste adverse mise sur le 4ème siège, nous aussi! D'autant qu'il s'était joué à une quarantaine de voix, la dernière fois». Dans ce cas, c'est Laurence Harribey, Maire de Noaillan en Sud Gironde et vice-présidente de la communauté de communes de Sud Gironde, quatrième de la liste, qui en bénéficierait.
Par Solène Méric
Crédit Photo : Aqui.fr