Bayonne: Stratégie nationale de santé et précarité en débat


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 11/01/2014 PAR Solène MÉRIC

Un des grands axes posés par la Stratégie Nationale de Santé, est de développer le champ de la prévention. Un axe de travail que ne dément aucun des participants au débat du jour concernant de l’accès à la santé des publics précaires, qu’ils soient «grands précaires», mais aussi les jeunes, les travailleurs pauvres, les femmes battues ou seules avec enfants, les personnes isolées, les personnes âgées… Autrement dit des personnes qui bien souvent ne rentrent en contact avec le système médical «qu’en urgence et aux urgences».

Travailler à prévenir le renoncement aux soinsAu delà de la prévention au sens classique (maladie, addiction…), le Docteur Thierry Saint-Val, médecin resonsable de la permanence d’accès au soin de santé du CH de la Côte Basque, plaide pour «une prévention contre le renoncement aux soins». Il constate en effet, que «ces personnes fragiles, souvent, ne savent pas qu’il existe des aides à la complémentaire santé, la CMU ou encore le soin d’urgence universel. C’est sur cette ignorance, et donc le manque de moyens que s’appuie bien souvent le renoncement aux soins. Or, une fois vraiment malade les coûts de santé peuvent exploser», insiste-il.
Autre sujet largement évoqué lors de la matinée: la nécessité d’un «décloisonnement médico-psycho-social». Certains intervenants allant jusqu’à proposer une levée du secret médical entre acteurs du sanitaire et du social afin de permettre un travail plus efficace auprès des usagers précaires. Sur ce sujet du décloisonnement, la conférence territoriale de santé Pays Basque Navarre, propose par la voix de sa Présidente Sylvie Durruty, «la création d’un annuaire partagé tenu à jour, doublé de rencontres régulières inter-partenariales et formalisées entre les acteurs». L’idée ici, avec l’aide des nouveaux outils numériques est de mieux identifier les besoins des acteurs et du territoire, de décloisonner le social et le médico-social, et enfin grâce à cette coordination, permettre un meilleur repérage des usagers dont l’accès aux soins est à améliorer.

« Reconversion culturelle »Enfin, malgré l’existence de diverses initiatives sur le territoire, ils ont été nombreux à appeler à une logique d’ «aller vers». Que ce soit pour des raisons matérielles, psychologiques ou sociales, ces personnes précaires ont souvent des difficultés à se déplacer pour rejoindre les centres de santé. Pour Michel Laforcade, Directeur de l’ARS, «le «aller vers» doit dépasser le problème du transport, il doit aussi être «métaphorique»: le système de santé doit être investi de la mission de voir ceux que, justement, on ne voit jamais ou dans des situations inopportunes d’urgence.»
Quant à Michel Glanes, Directeur du Centre Hospitalier de la Côte Basque, présent dans la salle, il plaide plus globalement pour «un véritable service territorial de santé publique», dont l’objet serait de mieux organiser les acteurs déjà existant autour d’un projet territorial remis à plat. Mieux organiser les parcours de soins, mieux identifier les financements, et mieux les utiliser, dans un contexte où ceux-ci n’iront pas en augmentant. En d’autres termes, c’est à une «reconversion culturelle» et un «redéploiement des moyens» que les acteurs aspirent… mettant visiblement beaucoup d’attente dans la réforme annoncée.


Prochains débats publics:
Le 13 janvier: Lot-et-Garonne: quelles actions pour améliorer la coordination ville-hôpital-médico-social?
Le 14 janvier: Dordogne: Quelles propositions pour réduire les inégalités d’accès à la santé?
Le 16 janvier: Débat régional en présence de la Ministre

 

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