Très haut débit hors Métropole : le Département a un plan


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 05/04/2016 PAR Solène MÉRIC

Favoriser l’implantation ou le développement d’une entreprise qu’elle qu’elle soit, communiquer avec le reste du monde, rechercher un emploi, faciliter et prévoir ses déplacements, ou encore accéder à un certain nombre de services qu’ils soient privés ou publics, avec le fort développement de l’e-administration, un internet de haute qualité et rapidité est désormais partout indispensable… « Que ce soit à l’occasion des récentes rencontres territoriales organisées entre les territoires et le département ou des rencontres avec les Maires lors des cérémonies des vœux ; la sollicitation pour un débit internet plus élevé émane de partout sur le territoire » note le Président Jean-Luc Gleyze. Or, hors métropole et Libourne, les opérateurs ne prendront pas les choses en main d’eux même au regard de la hauteur des investissements nécessaires à la construction du réseau.

« Il ne faut pas que la vitesse soit l’apanage des villes » D’où le choix du Département, à travers le syndicat mixte Gironde numérique, après avoir développer le haut débit sur les territoires girondins, de passer désormais une étape en lançant « Haut méga », le nouveau plan girondin pour le déploiement du très haut débit. « Une politique volontariste », tiennent à préciser les deux élus, car si le sujet de l’accessibilité à internet très haut débit partout entre bien dans le cadre des solidarités humaines et territoriales auxquelles le Département doit veiller, un tel déploiement ne fait en réalité en rien partie des compétences obligatoires de la collectivité. « Nous développons cela dans un esprit de péréquation, pour veiller à ce que le reste du territoire de Gironde (hors Bordeaux et Libourne, ndlr) puisse bénéficier du très haut débit. C’est un facteur d’attractivité et de différenciation pour nos territoires, y compris ruraux. Il ne faut pas que la vitesse soit l’apanage des villes », insiste Jean-Luc Gleyze.
« Une ambition forte, qui est à la fois d’un défi technique et financier », souligne Matthieu Rouveyre. Et pour cause : équiper l’ensemble de la Gironde « rurale », c’est déployer 23 500 km de réseaux, pour un investissement total estimé à 650 M€ sur 10 ans pour couvrir les 410 000 foyers. L’exercice est à la taille de ce qu’a été en d’autres temps le déploiement de l’électricité ou du téléphone. Pour effet de comparaison le Président du Département rappelle que « 23 500 km, c’est plus que le réseau girondin d’eau potable (23 000 km, ndlr) ou plus que la moitié de la circonférence de la terre… ».

Entre 46 et 53 M€ du Plan numérique nationalD’un point de vue technique, si l’ambition est bien d’élever le débit au niveau du très haut débit (soit un minimum de 30 Mbit/s, là où le haut débit garanti un minimum de 3 à4 Mbit/s), les solutions envisagées sont diverses, selon leurs possibilités à les mettre en œuvre. En d’autres termes, la fibre optique ne sera pas partout, mais l’élévation de la vitesse pourra également être mise en place par une montée en débit cuivre, qui permet désormais lui aussi d’atteindre des débits entre 30 et 70 Mbit/s dans un rayon d’un kilomètre, ou encore, « pour les habitations les plus isolées, les choix techniques s’orienteront soit vers le satellite, soit vers les réseaux hertziens terrestres », explique Matthieu Rouveyre.
Du point de vue financier, si le Département est porteur de projet, les 650 M€ émaneront également de l’État (entre 46 et 53 M€ venus tout droit du Plan numérique national), de la Région, des Communautés de communes et communes volontaires à faire un effort de participation supplémentaire et des opérateurs privés.
Un aménagement numérique du territoire qui se fera en deux grandes phases de 5 ans (servant 205 000 habitants chacune) dont la maîtrise d’ouvrage sera assurée par Gironde numérique, en partenariat avec des assistants à maîtrise d’ouvrage récemment choisi. Quant au maître d’ouvrage, « une DSP concessive va être lancée pour trouver un opérateur d’opérateur, qui sera désigné au plus tard en septembre permettant un démarrage des travaux en début d’année prochaine », indique le vice-président. C’est n’est d’ailleurs qu’après cette DSP que la part d’investissements privés pourra être connue.

Matthieu Rouveyre, Vice Président chargé de la citoyenneté, des relations avec les usagers, de la communication et des accès numériques

6 M€ sur 2 ans pour résorber les zones blanches et grisesPour autant, ces délais ne resteront pas inoccupés pour le Département et Gironde Numérique. 3,2 M€ ont d’ores et déjà été votés au budget 2016 (et 2,8 M€ devrait l’être au budget 2017), dès cette année sur les derniers 25 sites de Gironde, abritant entre 12 000 et 15 000 foyers, qui sont encore dans les fameuses zones blanches ou grises, ne bénéficiant peu ou pas du haut niveau.
Quant aux travaux relatifs, cette fois à la montée en très haut débit, là encore l’ordre des chantiers sera établi là encore dans un souci de péréquation, ont assuré les élus. En bref, ce ne sont pas les communes les plus riches qui se verront automatiquement servies les premières, d’autres critères entreront en jeu.

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