Tribune libre – Nicolas Thierry : Terrorisme et climat, même combat !


Nicolas Thierry
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/11/2015 PAR Nicolas Thierry, tête de liste Gironde et porte-parole d’EELV aux régionales

L’impact du réchauffement climatique, tant en termes d’instabilité intérieure que de conflits internationaux, est maintenant reconnu. Le cinquième rapport du GIEC explique ainsi que « le changement climatique va accroître indirectement les risques de conflit violent de type guerre civile, violence interethnique et violentes manifestations », tandis que Maplecroft, une société d’analyse des risques mondiaux, écrivait en décembre, à l’occasion de la sortie de son Atlas 2015, que « le commerce mondial et l’armée considèrent maintenant le changement climatique comme un impératif crucial dans la gestion des risques ». Une prise de conscience qu’avait amorcé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, en 2007, quand il avait présenté la crise du Darfour comme une conséquence du réchauffement climatique.

Dans le cas de Daesh, plusieurs chercheurs, principalement anglo-saxons, s’interrogent sur ces liens. De sévères sécheresses liées au changement climatique ont affecté la Syrie juste avant que la guerre civile n’éclate et que surgisse l’Etat islamique. Entre 2006 et 2009, celles-ci ont provoqué un effondrement des récoltes, une hausse des prix alimentaires et le déplacement d’environ 1,5 million de personnes, soit près de 7% de la population syrienne. A titre de comparaison, c’est comme si en France la quasi-totalité de la population de l’Aquitaine et du Poitou Charentes avait été forcé de quitter leur territoire. Et corrélation intrigante, les zones les plus touchées sont précisément celles où Daesh s’est depuis implanté. Attention ne méprenez pas mes propos, il n’est pas question d’affirmer que le changement climatique est à l’origine de la création de l’Etat islamique, d’autres facteurs sont évidemment impliqués, mais c’est un facteur aggravant.

Interdépendance entre changement climatique et développement du terrorisme ne se limite pas qu’aux conséquences du réchauffement. Lutter contre le changement climatique, c’est surtout en éviter les causes et donc lutter contre notre dépendance aux énergies fossiles en développant des alternatives comme les énergies renouvelables ou en favorisant les économies d’énergie. Or le rôle des pétromonarchies et les liens qui les unissent à l’Etat islamique ont souvent été avancés. Le financement de Daesh est par ailleurs principalement lié à l’exploitation pétrolière en Syrie et en Iraq, celle-ci lui permettant de générer 2 à 3 millions de dollars par jour. Se sevrer du pétrole est en réalité un moyen efficace de priver des groupes terroristes de l’une de leur principale ressource financière.

Les arguments techniques et économiques longtemps avancés par les différents lobbies, et notamment celui des industries pétrolières, ne tiennent plus. Récemment, une étude publiée par l’ADEME, établissement public, a une nouvelle fois démontré qu’un scénario 100% renouvelable est à portée de main à la condition que le volontarisme politique soit au rendez-vous. Cette volonté doit tout d’abord se traduire par l’action et la détermination des élus locaux et surtout régionaux. Le rôle de fers de lance des régions sur la transition énergétique a d’ailleurs été confirmé cet été. Notre future grande région, qui représentera un huitième de la France, constitue donc un échelon idéal pour explorer ce nouveau champ des possibles. Les élections régionales qui se tiendront le 6 et 13 décembre prochains vous offriront la possibilité d’impulser ce renouveau. Il est temps de tourner la page avant que certains ne referment le livre sur nous

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