Tribune libre: Santé, pour un accès aux soins juste et durable.


Conseil Régional d'Aquitaine
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 31/03/2011 PAR Joël AUBERT

Quant les conditions de vie et de travail s’abiment, la santé des hommes, des femmes et des enfants aussi. S’ajoute à cela, le parcours du combattant des citoyens dans les méandres de nos services publics, comme vient de l’écrire le médiateur de la république, dont les services de santé. Dans tous ces empêchements, le recours à l’hôpital, est encore et toujours identifié comme lieu du premiers recours. L’endroit où la lumière ne s’éteint jamais.
L’endroit où l’on peut aller, bien sûr au dernier moment, quant on ne peut plus faire autrement. En cause, des vies chahutées par les désordres économiques, mais aussi un parcours de soins illisible. L’organisation des soins, hospitalo centrée, même avec son cortège de fermetures, n’a pas su créer les conditions de sécurité attendue, la mortalité adulte évitable augmente.

Deux ruptures majeures n’ont pas été anticipées, démographique, épidémiologique amenant à relever trois défis: organisationnel, social, économique.

Rupture démographique: l’allongement de la durée de la vie, le vieillissement de la population, et la démographie médicale en chute libre, commencent à créer des tensions dures d’accès aux soins, en zones rurales, mais aussi dans certaines agglomérations.

Rupture épidémiologique: On passe d’une demande de soins curatifs à une demande de soins chroniques. Les premiers sont traités à l’hôpital, mais les seconds devraient l’être à proximité ou à la maison, la prévention prendre une part plus importante. L’accès aux soins de premiers recours (médecin généraliste, infirmier, pharmacie etc…) doit être repensé. En omettant de penser de nouvelles organisations en santé, l’Etat malgré la loi HPST* et la création des Agences Régionales de Santé, n’a pas été à la hauteur des enjeux. Les ARS n’ont pas de budget pour adapter les investissements nécessaires au premiers recours. Le plan national de 250 maisons de santé, qui raffle les projets pensés par les professionnels et les collectivités, est bien en dessous des besoins: Trois par an en Aquitaine jusqu’en 2012, contre trente dans les tuyaux pour soutien financier au Conseil Régional!

Il faut s’engager à relever les défis de ce bouleversement, en innovant et en pensant de nouvelles organisations, plus humaines et favorisant l’apport d’expertises via la télémèdecine. Agir sur les causes des causes, c’est à dire les déterninants de santé, pour relever le défi des inégalités d’espérances de vies, qui de 7 à 14 ans, selon que l’on est cadre ou ouvrier, sont inacceptables!

D’autres pays comme la Norvège ou le Portugal ont expérimenté des organisations qui améliorent le service sanitaire rendu. En plus, ils commencent à observer des gains d’efficiences. C’est donc bien de rendre soutenable, durable, sur le plan économique, notre système de santé qu’il s’agit! Sans une transition rapide, il risque d’entraîner dans l’abîme notre système solidarité nationale. Il faudra de la volonté et de l’intelligence pour amorcer cette transition. Ce n’est ni par les déremboursements et autres franchises que l’on sauvera le système, qui ne font, au contraire, qu’aggraver les injustices et les inégalités. Il faut penser de nouvelles organisations de soins, et commencer par le premier recours.
Photo: Conseil Régional d’Aquitaine – Tous droits réservés

Solange MENIVAL (1).

1. Vice-Présidente du Conseil Régional d’Aquitaine, encharge de la Santé et des Formations Sanitaires et Sociales. Présidentede la Conférence de Santé de Territoire de la Gironde SANTE

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