Un budget en hausse pour le Département de la Dordogne


Denis Nidos-CD 24
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 29/01/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

Lors de sa présentation à la presse du budget primitif 2019, Germinal Peiro, président du Conseil départemental de la Dordogne, est longuement revenu sur le contexte national marqué par les gilets jaunes, et sur la situation de la Dordogne qui enregistre un vieillissement de la population et bon nombre de périgourdins vivant avec de faibles revenus et de petites retraites. Le département entend mener une politique pour favoriser l’attractivité du territoire départemental. Le budget primitif, qui sera débattu par les conseillers départementaux entre le 4 et 8 février, s’élèvera à 510 milions d’euros, soit une hausse de 2,7 % par rapport à l’exercice précédent. 
Cette exercice sera marqué au niveau national par la création d’un fonds de péréquation à hauteur de 250 milliions, faisant appel à la solidarité entre les départements. Selon les premières prévisions, le Département de la Dordogne devrait bénéficier d’une recette de 7,47 millions d’euros pour un prélèvement d’un million. Le programme d’investissement a donc été revu à la hausse avec une enveloppe de 65 millions d’euros. Ce sera une première dans la mandature, la fiscalité sur le foncier bâti n’augmentera pas. « Pour les Périgourdins, les charges incompressibles n’ont fait qu’augmenter ces dernières années dont les impôts. Il fallait faire en sorte que nous l’allégions, surtout dans le contexte de demande de hausse de pouvoir d’achat exprimée par bon nombre de nos concitoyens, » souligne Germinal Peiro. Ce choix pourrait être reconduit si l’Etat ne contraint pas la collectivité à une reprise financière qui serait liée à la forte croissance des dépenses sociales difficilement maîtrisables. Les dépenses sociales poursuivent leur progression, en raison de la croissance continue des aides aux personnes âgées, aux bénéficiaires du RSA et de l’aide sociale à l’enfance avec aujourd’hui, 1000 mineurs placés sur la responsabilité du Département. Les dépenses sociales atteignent 242, 07 millions. « Depuis 2015, les recettes compensatoires que doit nous verser l’Etat n’ont pas progresser. Dans le même temps, on nous demande de ne pas dépasser le seuil d’1,2 % d’augmentation sur notre budget de fonctionnement sous peine de pénalité financière. C’est un non sens, » s’insurge Germinal Peiro. La masses salariale qui s’élève à 95 millions d’euros est gelée, notamment en raison de départs à la retraite non remplacés et d’une douzaine d’agents affectés aux transports scolaires transférés au conseil régional. 

Le Très haut débit 

 Au cours de cette présentation, Germinal Peiro a réaffirmé que le chantier du très haut débit était la priorité de la mandature. Il bénéficie d’un plan d’investissement  de 165 millions d’euros sur la première phase qui sera achevée en 2021. Le déploiement de la fibre optique va encore se voir attribuer une enveloppe de 5 millions en 2019, et ainsi de suite jusqu’en 2021. Sur la phase 1, l’état a participé à hauteur de 56 millions d’euros.  « En 2021, on aura emmené la fibre dans tous les coeurs de bourgs et en limite de propriété pour 60 % des Périgourdins. C’est un chantier majeur pour le développement de la Dordogne. Aujourd’hui, on travaille sur la deuxième phase, qui devait s’étaler initialement sur huit ans. On a convenu qu’au sein du syndicat Périgord numérique, de faire en quatre ans ce qu’on devait faire en huit ans, pour arriver en 2025 à la totalité de « desserte fibre » des habitations périgourdines. A partir de 2022, l’investissement de la collectivité sera de 10 millions par an, la Région est d’accord pour faire pareille et les EPCI participeront financièrement » détaille le président du Conseil départemental. Le réseau sera ensuite loué aux opérateurs de téléphonie et devrait permettre de rentrer dans ses fonds. La phase 2 et 3 représentent un budget de 270 millions d’euros dont 174 millions d’emprunt. 

Le maintien des 38 collèges

La volonté du conseil départemental  est de maintenir les 38 collèges de la Dordogne, et ce malgré la baisse démographique, notamment scolaire. Les travaux de modernisation et d’équipement seront poursuivis, notamment à Terrasson, La Force. Les travaux de restructuration du collège de Piégut-Pluviers, sont presque terminés. Au Bugue, le chantier du gymnase est en cours. L’équipement numérique sera également poursuivi dans les établissements avec notamment l’acquisition d’un millier d’ordinateurs. Germinal Peiro, a annoncé  qu’il comptait convertir les cantines des 35 collèges dont le département à la gestion au bio, avec dès le fin du premier semestre l’objectif du premier collège de France 100% bio. Ce devrait être celui de Belvès. « On travaille depuis deux ans à faire entrer le bio et le local dans nos collèges. Le département a embauché un cuisinier spécialiste, le cuisinier qui avait créé à Marsaneix la première cantine d’école 100% bio de France. On espère que dans le courant de cette année, le collège de Belvès sera 100% bio. On souhaitee montrer que c’est possible, financièrement, et que l’on peut dupliquer cette expérience », a expliqué Germinal Peiro. 

Les travaux routiers

Cette année, encore, les travaux routiers mobiliseront 38 % des crédits d’investissements :c’est 15 % de plus qu’en 2018. Si l’on y ajoute, les crédits d’entretien programmés sur le volet fonctionnement, ce sont au total 31,7 millions d’euros qui seront fléchés sur l’entretien et la modernisation des routes départementales. La fin des travaux de la déviation  de Nontron devrait intervenir d’ici la fin de l’année. Le chantier de la déviation de Sarlat, pourrait débuter.  Germinal Peiro espère toujours voir la reprise du chantier du contournement de Beynac, suite à la décision du Conseil d’Etat du 28 décembre. « Nous avons prévisionné des sommes pour Beynac, nous allons continuer comme prévu en espérant que le chantier reprenne. Si la décision du tribunal administratif intervient d’ici six mois, on peut espérer une inauguration  avant la fin 2020. »Dans la présentation de ce budget primitif, il fut aussi question d’autres projets routiers : de la RN 21 et son passage à deux fois deux voies et du projet de barreau autoroutier entre Mussidan et Langon. Le président du Conseil départemental devrait directement interroger Élisabeth Borne, la ministre des Transports, dans le cadre de son déplacement en Dordogne, jeudi 31 janvier. C‘est l’axe qui nous traverse en diagonale, et je voudrais savoir exactement la position de l’Etat. Cela fait 20 ans que j’entends parler de l’amélioration de la nationale 21, le département paye aujourd’hui 40% des travaux de cette route, je pense que c’est un axe primordial pour la Dordogne, donc je veux lui demander de nous dire si oui ou non l’Etat va faire oeuvre d’aménagement du territoire en doublant cet axe qui nous traverse » dit Germinal Peiro. « Des bruits de couloir laissent entendre que le projet fait son chemin au niveau de l’État,  mais le mieux est d’en avoir le cœur net. »



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