Un nouveau préfet en Gironde, proche d’Alain Juppé


Préfecture d'Auvergne
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/04/2011 PAR Nicolas César

A mots couverts, certains disaient que Nicolas Sarkozy avait nommé en 2009 Dominique Schmitt, préfet de Gironde, pour mieux « surveiller » Alain Juppé, maire de Bordeaux. « Les rumeurs allaient bon train dans le microcosme politique sur l’incompatibilité d’humeur entre Dominique Schmitt et Alain Juppé », souligne Mathieu Rouveyre, conseiller municipal PS de Bordeaux. Mais, désormais numéro 2 du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères est aujourd’hui en mesure d’imposer ses hommes. Et, Patrick Stefanini est incontestablement l’un de ses proches. Membre du RPR, directeur de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995, cet énarque fut le directeur adjoint du cabinet d’Alain Juppé, lorsque celui-ci était Premier ministre. A cette période, il se fera notamment remarquer en dirigeant l’évacuation de l’église Saint-Bernard en 1996, dans l’arrondissement où Alain Juppé était élu. Au fil des années, il s’affirmera comme l’un des Monsieurs immigration à droite. En mai 2005, il a été nommé à la tête du comité interministériel de contrôle de l’immigration. Mais, surtout, il a été l’un des artisans de la création en mai 2007 du nouveau ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire. Il sera nommé secrétaire général de ce ministère en janvier 2008 et apparaît comme le principal inspirateur de la politique d’immigration française. C’est sa mésentente avec le nouveau ministre, Éric Besson, qui entraînera son départ du ministère. Il fut surnommé le « ministère de l’immigration de l’ombre ».

« Le ministre de l’immigration de l’ombre »
Sa proximité avec Alain Juppé lui vaudra d’être condamné avec lui dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris en janvier 2004, à 12 mois de prison avec sursis pour recel de prise illégale d’intérêt. Une peine ramenée à 10 mois quelques mois plus tard par les juges de la Cour d’appel de Versailles. Par ailleurs, sur le plan politique Patrick Stefanini a brigué à plusieurs reprises des mandats électifs. Mais, ce sera à chaque fois des échecs. Ainsi, il fut battu en 1995 à l’élection municipale de Nice. De retour à Paris, il a été parachuté sur les terres d’Alain Juppé, la 18e circonscription de Paris, à la faveur de la dissolution du 21 avril 1997, mais fut encore une fois défait, par le socialiste Christophe Caresche, conseiller régional et adjoint au maire de l’arrondissement. Il fera perdre à la droite une circonscription symbolique, celle de son Premier Ministre… En 2002, il retenta sa chance dans la circonscription voisine, la 17e de Paris laissée vacante par la députée RPR sortante, Françoise de Panafieu. Nouvel échec…, cette fois de seulement 156 voix, face à la socialiste Annick Lepetit, maire du 18e arrondissement. « Alain Juppé obtient un préfet taillé pour lui. La reformation de ce duo de choc ne présage rien de bon pour un certain nombre de dossiers à venir (sans papiers, questions que devra trancher la nouvelle Commission Départementale de Coopération Intercommunale, …). Mais une chose est sûre : avec cette nomination, Alain Juppé pourra dormir sur ses deux oreilles dans son lit parisien, Bordeaux et le département sont sous contrôle », estime avec la causticité qu’on lui connaît déjà au sein du conseil municipal, le socialiste Mathieu Rouveyre.

                                                                                                                        Nicolas César 


Crédit photo : Préfecture d’Auvergne

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