Vague macroniste sur la Charente-Maritime


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 12/06/2017 PAR Anne-Lise Durif

En Charente-Maritime comme ailleurs, la « vague » Macron semble avoir tout emporté. Les jeux sont évidemment loin d’être faits, d’autant plus dans les circonscriptions avec des candidats « historiques » bien implantés, comme dans la 1re circonscription (La Rochelle-Ré), où le député sortant Olivier Falorni (DVG), en tête avec ses 36,54%, devra faire face à la candidate En Marche Otilia Ferreira (26,99%), élue au conseil municipal de La Rochelle. Reste à savoir comment vont se répartir les voix des dix autres candidats, ayant obtenu entre 0,40 et 9% des suffrages. Même questionnement sur la 5e circonscription (Marennes-Oléron-Royan Ouest), où le député sortant Didier Quentin (LR) brigue un 5e mandat. Arrivé sans trop de surprise en tête du premier tour avec 23,78%, il se retrouve néanmoins en ballotage avec le centriste Gérard Potennec (à 20,99%), qui surfe à la fois sur la destitution du candidat d’En Marche Christian Gerin, juste deux semaines avant les élections, et sur cette absence de candidat officiel du parti présidentiel. Une vraie surprise sur la circonscription, là où les pronostics voyaient plutôt un duel entre « ténors » locaux, entre Didier Quentin et le maire de Marennes Mickaël Vallet (PS) au second tour.

La configuration est bien différente dans les autres circonscriptions, où, en l’absence de candidats sortants, les candidats d’En Marche, tous issus de la société civile et encore inconnus du grand public il y a un mois, font une franche percée. Frédérique Tufnell (38,48%) met ainsi en difficulté la candidate LR Sylvie Marcilly (19,38), qui est aussi maire de Fouras et vice-présidente du Département, dans la 2e circonsciption (bassin de Rochefort – Aunis). Même situation dans la 4e circonscription (sud ouest), où le « marcheur » Raphaël Gérard, avec 33,8% des voix, devance le successeur de Dominique Bussereau (LR) Loïc Girard (22,20%). Ainsi que dans la 3e (Saintonge), où Jean-Philippe Ardouin (28,77%) distance le candidat LR Frédéric Neveu  (14,90%).

L’autre vraie surprise, c’est surtout l’élimination du FN dès le premier tour : après avoir été un vote très fort durant les présidentielles, il se retrouve en 3e ou 4e position selon les circonscriptions, avec des suffrages équivalent aux Mélenchonistes.


Quelques réactions de candidats :

Raphaël Gérard (candidat REM) : « On voit clairement que deux mondes s’affrontent : celui du vieux système politique, avec ses candidats investis et implantés de longue date, et celui de la nouvelle politique, que nous, candidats de la société civile, incarnons. Et là où notre côté « inconnu » aurait pu nous desservir, s’est révélé une force : les gens ont voté pour un projet et non pour une personne. Après, nous avons également fait beaucoup de terrain pour essayer de comprendre les attentes des gens, et notamment les raisons de ce vote FN, massif sur la 4e circonscription durant les présidentielles.

Isabelle Vethois, représentante d’En Marche 17 : « Avec ces premiers résultats, on sent une envie de renouvellement de la vie politique. Pour nous, les candidats choisis ont la capacité à être au plus près des citoyens et nous veillerons à ce que cela le soit : s’ils sont élus, nous leur demanderons de mettre en application sur le terrain les décisions prises au gouvernement, d’aller constater leurs effets et de nous faire remonter les réactions locales. Jusqu’à présent, les députés des partis en place passaient beaucoup de temps à voter contre, nous allons voter des projets pour faire avances les choses. »

Otilia Ferreira (candidate REM) : « Je suis heureuse que le mouvement En Marche se positionne pour ce 2e tour et je suis confiante pour la suite. Je pense que les choses changent, y compris dans les habitudes de votes rochelaises : la primauté traditionnelle du candidat sortant n’est plus de mise aujourd’hui. Les Français ont compris le projet d’Emmanuel Macron et leur vote s’inscrit dans une continuité logique. »

Mickaël Vallet (candidat PS), maire de Marennes : « La faiblesse de la participation doit nous inquiéter et inviter les futurs élus à beaucoup d’humilité. Quel que soit le choix des électeurs, je les exhorte à aller voter. La gauche ne sera vraisemblablement pas présente dans la futur Assemblée. Nous devons cette situation à notre refus d’aborder les sujets qui fâchent, notamment depuis le réferendum de 2005, autant qu’à ceux qui ont auto-prophétisé l’impossible réconciliation de deux gauches, qu’à ceux qui jugeaient indispensable l’effondrement du parti moteur de la gauche pour sauver leur propres peaux […] Nous devons notre situation a une profonde insuffisance collective nationale. Ceux qui sont à la tête de nos formations politiques, et je parle de la mienne en premier lieu, devront assumer au plus vite en démissionnant, pour laisser agir ceux qui veulent écouter les classes populaires et comprennent ce qu’implique la Nation […] Et j’en serai. Un parti peut mourir, une République aussi. Mais les principes de liberté, égalité, fraternité et de laïcité demeurent. Et sur ces pierres nous rebâtirons une société différente de celles que le néo-libéralisme continuera de nous imposer. »

Didier Quentin (LR), reprenant les thèmes de François Baroin sur les réseaux sociaux : « La mobilisation de tous est impérative » pour le 2e tour. Didier Quentin reproche à son adversaire d’avoir utilisé un moyen peu honnête de se hisser au deuxième tour en s’affichant sur ses tracts de campagne auprès d’Emmanuel Macron alors qu’il n’a pas été investi.

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