On notera aussi le retour d’Alain Vidalies, le landais régional de l’étape, qui fut apprécié en tant que ministre des relations avec le Parlement sous le gouvernement Ayrault et succède à Frédérique Cuvillier au secrétariat aux transports à la mer et à la pêche. Quant à Laurent Fabius personne ne s’étonnera de sa reconduction aux Affaires étrangères, non plus que celle de Marisol Touraine aux Affaires Sociales, de Ségolène Royal à l’Ecologie, de François Rebsamen au Travail. Quant à Christine Taubira elle avait elle-même souhaité rester à la Justice. Les radicaux de gauche restent dans le gouvernement qui ne s’est pas adjoint un Jean-Michel Baylet, toujours aussi opposé à la réforme territoriale.
Silence dans les rangs
Première leçon de ce remaniement sous haute tension: on serre les rangs autour du tandem Hollande-Valls, ce qui exclut la perspective de tout discours parallèle au sein du gouvernement et on choisit résolument des ministres qui n’auront pas d’état d’âme avec la ligne défendue par le président et son premier ministre. L’autre leçon c’est que l’on veut adresser un message rassurant à nos partenaires européens. Roland Cayrol dans une interview à France télevison souligne cette dimension en ces termes: « Je pense qu’avec cette démission conduisant à la formation d’un nouveau gouvernement, ils souhaitent envoyer un message fort d’abord à nos partenaires européens. N’oublions pas que dans ses dernières prises de position, Montebourg s’en prenait à la politique économique décidée au niveau européen et par des Etats amis dont l’Allemagne.
« Un autre message est également adressé en direction de l’opinion. Il dit : vous verrez, il n’y aura plus de couac, on aura un gouvernement mono-couleur, nous menons la “seule” politique économique possible et raisonnable. Et tout cela finira par donner des résultats. Enfin, c’est aussi un message au gouvernement et parlementaires du PS. La fronde commençait à pouvoir s’appuyer sur des ministres du gouvernement et pas des moindres. C’était un danger de politique intérieure considérable… Donc la pression est dorénavant sur les députés. “On ne peut qu’être totalement avec nous ou contre nous”, et “ce qui est vrai au gouvernement l’est aussi au Parlement”, tels sont, selon moi, les messages envoyés aux uns et aux autres. »
C’est en effet au Parlement que l’avenir de ce gouvernement Valls 2 se jouera et sans doute dans quelques semaines.