Vincent Feltesse, symbole d’une nouvelle génération au PS


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/11/2008 PAR Nicolas César

« Je suis arrivé par hasard en politique », souligne, l’air amusé, Vincent Feltesse, le président socialiste de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB). Pourtant, son élection le 18 avril dernier par 111 voix sur 120, n’a surpris personne. Il n’aura fallu que quelques jours après les municipales pour que la droite et la gauche s’accordent sur son nom et signent un accord de coopération communautaire. « Il est très respecté dans son camp et par ses adversaires. Il a su tenir tête à un animal politique comme Alain Juppé », rapporte Noël Mamère, le député-maire Verts de Bègles. Ceci étant, le 13 juillet 2007, lorsqu’Alain Rousset a démissionné de la présidence de la CUB pour cumul des mandats, il a dû se battre pour imposer sa candidature dans son camp. « Je l’ai fait, car il représente l’avenir du PS ». En 2000, Vincent Feltesse avait déjà démontré sa capacité à gagner là où on ne l’attendait pas, en remportant les municipales à Blanquefort, une commune qui s’était jusqu’alors refusée à la gauche.

« Il n’est pas carriériste. Mais, il a de vraies qualités humaines. On a vite compris qu’il allait s’élever dans la hiérarchie du parti »
Personne ne lui conteste ses compétences, mais son style étonne. Souvent sans cravate, le regard rêveur, du haut de ses 1m93, ce père de trois enfants, aujourd’hui, à 41 ans, le plus jeune président d’une communauté urbaine en France, aime à cultiver sa « différence ». Il est vrai que son parcours est atypique. Diplômé d’HEC et titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine à Sciences Po Paris, il a été tour à tour, enseignant, chercheur, nègre, journaliste avant d’entrer en politique à 27 ans. « Il n’est pas carriériste. Mais, il a de vraies qualités humaines. On a vite compris qu’il allait s’élever dans la hiérarchie du parti », rapporte Philippe Madrelle, président du Conseil général de Gironde, qui l’a recruté comme conseiller technique en charge des affaires sociales à l’été 1994. Un premier poste dans le social, un domaine qui lui sied bien, lui qui a passé son adolescence dans une cité de Seine-Saint-Denis, auprès de sa mère, issue d’une famille de sympathisants communistes. Ses qualités seront remarquées au plus niveau. En juin 1997, Daniel Vaillant, Ministre des relations avec le Parlement, le prend sous son aile comme chargé de mission. Mais, en avril 1998, Alain Rousset, qui vient d’être élu président du Conseil régional d’Aquitaine, lui propose d’être son directeur de cabinet. Il accepte et y gagne ses galons au sein du PS local et du bureau national. Ainsi, en 2005, il est nommé secrétaire national adjoint en charge des nouvelles technologies.

Mais, « comme la nouvelle génération de socialistes à laquelle il appartient, il a dû mal à trouver sa place dans l’appareil politique du PS », explique Noël Mamère. D’ailleurs, Vincent Feltesse, qui se dit « réformiste », se montre très critique à l’égard du PS, qu’il a failli quitter il y a quelques mois. « Il manque tout aujourd’hui au PS : un système de management, des relations importantes avec les intellectuels et les syndicats… Les règles du jeu sont telles que j’ai l’impression qu’il n’y a que des perdants. » Sa priorité reste donc la CUB, où il veut réformer le système de fonctionnement et favoriser la démocratie participative pour que le politique soit plus proche du citoyen.

Nicolas César


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