Yves Guéna, un homme qui a marqué l’histoire de la Dordogne et de la France


D.R
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 03/03/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

Aujourd’hui, c’est tout le département de la Dordogne et la ville de Périgueux qui sont en deuil. Et les hommages locaux et nationaux devraient se multiplier dans les prochains jours. Chaque responsable politique de tout bord, la famille gaulliste à laquelle il était si attachée veut saluer la mémoire d’Yves Guéna, décédé ce jeudi matin à Paris. Il aurait eu 94 ans en juillet. Né le 6 juillet 1922 à Brest (Finistère), Yves Guéna n’a pas encore 18 ans quand il part rejoindre, le 19 juin 1940, le général de Gaulle en Angleterre pour s’engager comme volontaire dans les Forces françaises libres. Il combat notamment en Egypte et Libye, avant de servir dans la 2e D.B. de Leclerc. Plusieurs fois blessé, il termine la guerre avec la Légion d’honneur, la croix de guerre et la médaille de la Résistance. Il intègre la première promotion de l’ENA en 1947 avant de se lancer dans une carrière aussi longue que riche en mandats et responsabilités, tant nationales que locales.

Pendant 26 ans, maire de PérigueuxPendant vingt-six ans, de 1971 à 1997, il a été maire de Périgueux. Il a exercé plusieurs fonctions ministérielles entre 1967 et 1974 : aux postes et télécommunications dans le gouvernement de Georges Pompidou, aux transports puis à l’industrie, au commerce et à l’artisanat dans le gouvernement de Pierre Messmer.
Longtemps élu de la Dordogne, Yves Guéna avait consacré sa très longue carrière politique au soutien au général de Gaulle et à la défense du gaullisme. Depuis sa retraite du Sénat, en 1997, il a été membre, puis président (2000-2004) du Conseil constitutionnel, puis président de l’Institut du monde arabe (2004-2007). Il avait ensuite présidé la Fondation de la France libre, ainsi que la Fondation et l’Institut Charles de Gaulle. Depuis 2003, il a une place qui porte son nom à Périgueux. C’est l’une des rares personnalités politiques à avoir reçu ce genre d’hommage de son vivant. 

Une des dernières apparitions publiques d'Yves Guéna, à l'occasion des 70 ans de Libération de PérigueuxLes hommages affluentDepuis l’annonce de son décès, les réactions politiques de tout bords affluent en Dordogne, dans la région et sur les réseaux sociaux.

Alain Juppé, maire deBordeaux : Apprenant le décès dYves Guéna deux qualificatifs me viennent immédiatement à lesprit : fidélité et rigueur. Fidélité au gaullisme, lui qui rejoignit Londres dès le 19 juin 1940 et qui, de la Résistance à la fondation du RPR, ne fit jamais défaut à la défense et mise en œuvre des préceptes du Général de Gaulle. Rigueur dans les mandats quil eut à exercer au Parlement et au sein du gouvernement, jusquà la présidence du Conseil constitutionnel. Je tiens à saluer avec émotion la mémoire de ce grand Français qui laisse également une trace historique en Aquitaine où il dirigea pendant 26 ans la ville de Périgueux.

Alain Rousset, président du Conseil régional : Depuis Montignac, Alain Rousset a exprimé sa profonde tristesse. C’est un homme politique d’une exceptionnelle envergure qui s’est éteint. Depuis les années 50, Yves Guéna a marqué de son empreinte politique la Dordogne et Périgueux plus particulièrementGaulliste convaincu, il avait quitté en 1940, à 18 ans, sa Bretagne natale pour rejoindre Londres. Il est resté fidèle à ses convictions tout au long de son parcours politique. Apprécié bien au-delà de son propre camp, ce « sage » fut choisi pour présider pendant 7 ans le Conseil constitutionnel. Ce que l’on sait moins, c’est Yves Guéna était un homme de culture, un historien passionné.  Il avait mis sa culture au service du prix Mauriac en participant à son jury.

Laurent Mathieu, maire DVD de Montignac : « Je suis très touché par cette disparition. La première fois que j’ai l’occasion de le rencontrer, c’était lors d’une réunion politique j’avais une dizaine d’années. L’image que je souhaite garder de lui, c’est un homme de conviction, resté fidèle aux valeurs du gaullisme. C’était un homme politique de grande envergure au destin exceptionnel. C’est ce que j’appelle un grand Homme, avec un grand H. » 

Germinal Peiro, président PS du Département de la Dordogne : Je l’ai beaucoup cotoyé en tant qu’adversaire politique. J’avais un profond respect pour lui, et nous pouvions échanger sur tous les sujets malgré nos divergences politiques. Il a contribué à structurer la droite dans ce département. Au moment de sa disparition, c’est avant tout son parcours de grand Résistant et d’homme d’Etat, ainsi que sa fidélité à l’histoire de notre pays, que je veux saluer.

Bernard Cazeau, sénateur PS de la Dordogne. Yves Guéna a marqué l’histoire de la Dordogne et celle de la France. C’est une figure emblématique du département qui disparait aujourd’hui. Je veux retenir l’homme de conviction, fidèle à ses idées, à son parti. Ce que l’on sait moins c’est que c’était un homme de grande culture, avec qui on pouvait échanger sur l’art et la littérature.

 Laurent Perea, secrétaire départemental de la Dordogne du PCF, maire de Saint Capraise de Lalinde
Yves Guéna vient de tirer sa révérence. Tirer sa révérence sur un parcours qui dénote bien le grand homme qu’il fut. Comment ne pas être impressionné par le parcours de cet homme qui restera toujours fidèle à ces valeurs du Gaullisme et d’une France-Nation souveraine, en dehors du diktat de l’OTAN . C’est ce qui l’amènera à condamner la guerre du golfe et à s’opposer au traité de Maastricht. Parcours impressionnant dont on se demande si une vie est assez grande pour pouvoir le parcourir. D’abord comme combattant dans les Forces Françaises Libres auprès de Général de Gaulle, puis comme ministre des Postes et Télécommunications, ministre de l’information, ministre des transports, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (…) Dans le combat politique il fut cet homme vif, engagé, sans concession mais toujours dans le respect de ses adversaires, notamment des communistes, compagnons de la libération. C’est ce respect qui l’amènera à inaugurer notre Fédération dans sa ville de Périgueux en 1996, aux côtés de Robert Hue, à l’époque secrétaire national du PCF. (…) Avec sa disparition, la Dordogne comme la France perdent une figure qui a incarné une haute image de la politique, loin des schémas que nous vivons aujourd’hui. »


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