Régionales : Virginie Calmels persiste et signe


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 10/12/2015 PAR Romain Béteille

C’était surtout une attaque contre Alain Rousset et ses 18 ans de mandature à la tête de la région Aquitaine qui a pourtant été opérée ce jeudi soir devant un peu plus de 500 personnes à la salle Bellegrave de Pessac. Aux côtés de Virginie Calmels, on retrouvait notamment Jean Lassalle, député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques et vice-président du MoDem, qui s’est livré à une vibrante déclaration à l’adjointe du maire de Bordeaux, seulement quelques heures après que François Bayrou ait réitéré le « soutien total et incontestable du Modem » à Virginie Calmels dans les colonnes de Sud-Ouest. « Vous avez fait campagne dans la pire des élections », a félicité le député. « Il y a chez vous quelque chose de compétiteur, de gagneur. Vous piquez comme l’abeille. La politique, ce n’est pas seulement se promener avec des attachés-cases pleins de chiffres auxquels personne ne comprend rien. C’est aussi un idéal, une méthode, une histoire d’amour. Cette méthode a su parler à l’immense différence et au même cœur de cette grande région. Pour vous, ça sent la Noël, pour Rousset ça sent le pin », a-t-il récité à la tribune, jamais avare en bons mots. 

Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI (Union des Démocrates et Indépendants) a préféré attaquer directement l’adversaire de la candidate de la droite et du centre. « Cette grande région, voulue par Alain Rousset, a été magouillée sur un coin de table à l’Élysée ». Défiant les attaques du président sortant qui affirmait la volonté de Virginie Calmels de diriger une région comme elle dirigeait des entreprises, le collègue de Jean-Louis Borloo n’a pas non plus mâché ses mots. « Il est plus difficile de diriger une entreprise qu’un Conseil régional, surtout quand on voit vos résultats. Les gens en ont assez de ces élus qui racontent une histoire avant l’élection et en font une autre une fois qu’ils sont élus. Il n’y a aucun projet dans une liste rose/rouge/verte », a-t-il affirmé, faisant directement référence à l’accord tacite pris au lendemain du premier tour entre Alain Rousset et la chef de file régionale des verts, Françoise Coutant. 

Un nouvel appel du pied aux électeurs du FNSi Virginie Calmels ne s’était pas gênée pour faire un appel du pied aux électeurs du FN et aux indécis dimanche soir, (« S’ils votent FN au deuxième tour, ils feront élire le candidat socialiste élu depuis 18 ans. Il faut que ces électeurs comprennent que le Front National n’a aucune chance, donc mieux vaut qu’ils se déterminent »), Jean-Christophe Lagarde a enfoncé le clou. « Pour changer face à l’échec économique et social, il ne faut pas rester dans l’abstention. Cette désespérance, criée le plus souvent dans les zones rurales, doit s’adresser à ceux qui dirigent cette région. Chaque bulletin FN fait perdre une voix au changement et en fait gagner une de plus à Alain Rousset », a-t-il notamment déclamé. Ce matin, lors d’une conférence de presse publique, Jacques Colombier, chef de file du FN dans la grande région, a répondu à ce premier appel de la candidate, affirmant : « Mme Calmels vient quémander les voix des électeurs FN qui deviennent d’un seul coup respectables. Mais ceux-ci, qu’ils soient anciens ou nouveaux à nous accorder leur confiance, en ont assez des deux vieux partis que sont l’ex-UMP et le PS. S’ils votent pour nous, ce n’est pas pour voter ensuite pour un de ces deux partis. Au deuxième tour, nous ferons aussi bien qu’au premier et même mieux, j’espère. »

Alain Juppé, maire de Bordeaux, a profité des quelques minutes qui lui étaient accordées moins pour parler de cette élection que de la prochaine… celle de 2017. « Dimanche, il faut aussi gagner pour la France. Je me bats pour l’alternance et pour combattre ce quinquennat de l’échec, miné par le cancer du chômage. Les Français attendent une vision de leur avenir, ils ne veulent pas une France du retour en arrière », a déclaré le maire de Bordeaux dans un discours qui ressemblait plus à celui de ses propres meetings. Il a cependant enfoncé le clou face aux propos du responsable UDI. « Le moment des choix doit venir, et il viendra vite. La première marche, c’est dimanche. Donner sa voix au FN, c’est donner sa dernière voix au Parti socialiste en Aquitaine ». 

Tous les élus ont entonné une Marseillaise avec le public à l'issue du meeting

« Une campagne vaut la peine d’être vécue » Quant à Virginie Calmels, elle a choisi de parler un peu moins de son adversaire, même s’il était tout de même au centre de ses reproches. « 66 000 voix nous séparent de la victoire, ce n’est pas grand-chose. Au deuxième tour, les cartes vont être rebattues, c’est une nouvelle élection qui s’offre à nous. Au bout de six mois de débats, force est de constater qu’on ne sait toujours pas quel est le projet d’Alain Rousset, sa parité se résumant à un homme devant et une femme derrière. On ne peut pas renoncer à quoi que ce soit envers qui que ce soit », a-t-elle souligné, avant de revenir sur ses débuts neufs en politique. « Au début mon engagement en politique est venu un peu par hasard, je n’avais pas de plan de carrière. Aujourd’hui, grâce à tous ces moments de rencontre avec les habitants et leur “parlé vrai”, je peux dire qu’une campagne vaut vraiment la peine d’être vécue. Ce fut une opportunité inoubliable, quel que soit le résultat. Je ne me fais pas passer pour ce que je ne suis pas, je n’ai pas l’arrogance de penser qu’il y a un modèle Aquitain pour cette grande région. Ce que je voudrais en faire, c’est ce qu’Alain Juppé à fait pour Bordeaux, la région préférée de ceux qui veulent encore croire en l’avenir ».

A 30,39 % contre 27,19 % dimanche dernier, l’union formée par Virginie Calmels semblait croire ce jeudi que tout n’était pas encore perdu. Les derniers mots reviendront à Jean-Christophe Lagarde pour souligner que rien n’est joué. « Aujourd’hui, Alain Rousset est rose alors qu’il devrait être rouge de honte. Mais ce dimanche, il sera vert de rage ». 

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