Des vendanges hautes en couleurs dans le Jurançon


Jean-Louis Zimmerman
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/10/2011 PAR Olivier Darrioumerle

« Le Jurançon n’est pas un vin du Jura ! », s’emporte la jeune femme d’une voix sucrée et pétillante.Contrairement à ce qu’imagine la majorité des Français, le Jurançon est un vin blanc qui est produit sur les coteaux du piémont pyrénéen. Il accompagne à merveille le foie gras, le saumon fumé, mais aussi la viande blanche en sauce ou le fromage de brebis des Pyrénées, une autres spécialité béarnaise, produite celle-ci dans les vallées pyrénéennes. « Dieu ne nous a pas donné les vignes ! » , s’amuse un berger de la vallée d’Ossau. Mais il leur a donné l’Ours, pourrait-on ajouter si l’on ne craint pas la polémique !

« Toujours un peu borderline ! »
Irène Guilhendou, bergère dans sa jeunesse, a gardé les habitudes de son premier métier. « Quand quelqu’un n’est pas content je vais le chercher pour savoir ce qui ne va pas », raconte-t-elle. Mais pour éviter les mauvaises surprises, elle s’est constituée une équipe de vendangeurs qu’elle retrouve tous les ans. D’habitude elle est aidée par « ses gars » pendant les vacances de la Toussaint. Mais cette année les vendanges ont débuté plus tôt et ses fils étaient à l’école. Irène a dû composer sans eux. Elle a alors embauché un couple de Bretons arrivé dans la vallée d’Ossau avec le rêve de construire une Yourte. Et pendant dix jours, c’est une équipe essentiellement féminine qui était à la manœuvre. Des personnes qui vivent souvent en marge de la société comme Karine qui dans la vie confectionne des sacs et des bijoux. Elle fait les vendanges pour mettre un peu de beurre dans les épinards. Nathalie, artiste, expose par ci par là et Hélène, qui a repris une exploitation familiale à la frontière espagnole, a elle aussi du mal à joindre les deux bouts. «  Mes vendangeurs sont toujours un peu borderline, mais ils sont très bons et avec eux il y a de l’ambiance ! »

Comment les aider ?
Un collège oloronais a confié à la vigneronne du CLos Latapy des enfants en grande difficulté durant une heure et demi. La vigneronne jurançonnaise avait toujours refusé d’accueillir les écoles de peur qu’il arrive un pépin. Aujourd’hui, elle se demande comment elle pourrait aller plus loin pour les aider. « Je ne savais pas que ça me plairait de faire la maman avec d’autres gamins que les miens ! » , raconte-t-elle. L’une était arrivée avec des bottines en cuir blanc en guise de bottes, l’autre avait le regard polisson avec une grappe de raisin à la main et tous affirmaient en choeur qu’ils ne voulaient pas ramasser du raisin dans leur vie. Mais Irène ne s’est pas découragée. De la même manière que l’on plie la vigne, elle les a vu prendre un bain d’eau froide au contact du travail. « Un quart d’heure en plus c’était un quart d’heure en trop, mais en une heure le carré était impeccable » , se félicite Irène Guilhendou.«  Quand tu dois ramener les vaches il faut trouver des ruses. Ces gamins ne connaissent rien à la réalité de la vie, mais quand ils ont les mains dans la vigne, ils comprennent un peu que le travail ne mord pas. » Et après le travail Irène prépare à ses petits diables les chataignes et la confiture. Une histoire d’amour qui ne fait que commencer.

photo : Jean-Louis Zimmerman

Olivier Darrioumerle

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