La Foire aux jambons, c’est le mega « Pig festival » de Bayonne


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 22/03/2016 PAR Felix Dufour

Dès ce jeudi donc et jusqu’à dimanche, Bayonne remet le couvert pour la 554e fois (!) sur le carreau des halles de la Cité d’entre Nive et Adour, pour sa Foire aux jambons. Plus récente – vingt ans — pour le grand public. Étonnant mets que ce jambon dont on retrouve les traces dans l’hôte des tables, chez Marguerite de Navarre et Henri IV – dont il s’avère qu’il n’invitait pas que la poule au pot à sa table — et dont Rabelais, lui même vantait les vertus. Jambon baptisé de Bayonne grâce à son traitement aux salines du Bassin de l’Adour. Dont celui de Salies-de-Béarn, 100% naturels, riche en oligo-éléments et préconisé dans l’IGP (Indication géographique protégée) jambon de Bayonne. Les porcs destinés à la fabrication du Jambon de Bayonne sont exclusivement nés et élevés dans des élevages du Sud-Ouest.

Ce sont près de 1 500 éleveurs qui sont habilités dans la démarche IGP «  Jambon de Bayonne ». Environ 100 000 hectares de céréales du Sud-Ouest sont directement valorisés par les porcs produits dans la démarche IGP – Porc du Sud-Ouest. 50 % des éleveurs produisent eux-mêmes les aliments des porcs à la ferme à partir des céréales produites sur leur exploitation ou sur les exploitations voisines.

Le porc Kintoa et l’aventure Pierre OteizaLe porc de race Basque (ou encore Pie Noir du Pays Basque, ou Euskal Xerria en basque) fait partie des six races locales porcines françaises et constitue l’une des plus anciennes d’Europe. Comme les autres, elle a failli disparaître au profit des races dites « classiques » (Large White, Landrace : porcs roses) plus productives. Héritage agronomique autant que culturel, le porc de race Basque a fortement influencé le développement de la société basque au fil de l’histoire. Dés le 12ème siècle, son élevage a notamment permis l’essor économique et le peuplement d’une zone située au cœur de l’ancien royaume de Navarre (l’actuelle vallée des Aldudes), dénommée « Kintoa » du nom de l’impôt que prélevaient les Rois sur les porcs qui y venaient en transhumance de tout le Pays Basque.
La référence incontournable du porc race basque s’appelle Pierre Oteiza, éleveur, producteur et artisan charcutier implanté dans son village natal des Aldudes (300 habitants), au Pays Basque, à une cinquantaine de kilomètres de Bayonne en pleine montagne pyrénéenne.
Dès l’âge de 15 ans, en vue de préparer son CAP de boucher, Pierre Oteiza part à Paris en apprentissage chez son oncle, qui exerçait ce métier. Il obtiendra son diplôme et travaillera à ses côtés pendant cinq ans. Au terme de cette expérience, il revient aux Aldudes pour gérer la ferme familiale qui comprend 200 brebis laitières de race « manech tête noire », 10 blondes d’Aquitaine et 30 porcs traditionnels élevés en liberté. En complément de cette activité, il travaille dans une charcuterie artisanale voisine.

 En 1987, très attaché à sa vallée natale, et persuadé des atouts qu’elle porte en elle, il décide de créer avec son épouse Catherine son entreprise appelée « Gastronomie de la Vallée des Aldudes » dont l’objectif est de travailler avec les producteurs locaux (porcs, brebis, truites, fromages…). L’entreprise démarre avec un atelier de transformation de jambons secs et de salaisons, complété d’une conserverie. Trois salariés accompagnent alors Pierre Oteiza dans les débuts de cette aventure qui débute par l’ouverture d’un magasin à Garazi (Saint-Jean-Pied-de-Port). En 2000 il s’associe avec 4 charcutiers du Pays basque pour créer le séchoir collectif de la Vallée des Aldudes. En 2001, la SARL Oteiza compte  trente salariés. En 2008, il obtient l’agrément de son atelier de transformation pour l’exportation vers le Japon. 2010 est l’année de sa consécration et celle de la filière du porc basque avec l’AOP (Appellation d’origine contrôlée) du porc Kintoa. A portée aujourd’hui des pays du soleil levant.

Une foire qui sait faire les Fêtes avant l’heureAprès un certain train-train quotidien, c’est en 1995 que la Foire aux jambons de Bayonne prend un véritablement envol populaire. Grâce à quatre charcutiers bayonnais emblématiques: Denis Brillant, Yvon Lambure, Yves Bisbau et Christian Mautauzer, le dauphin culturel d’Oteiza. Constatant qu’elle allait passer de vie à trépas au bout du pont Saint-Esprit, il la déménage au cœur du marché, au carreau des Halles et le nombre d’exposants double. Où elle se retrouve vite à l’étroit. La municipalité comprend qu’il faut lui apporter de l’oxygène et lui ouvre un espace d’exposition sur le mail de l’esplanade Roland-Barthes au carrefour du fameux Petit-Bayonne où l’on trouvera 24 exposants charcutier, et salaisonniers, mais aussi une foire gourmande. Pour y parvenir, un mur de mots a été créé depuis deux ans et fait office d’itinéraire fléché. On pourra le constater cette année encore, dans le programme, cette manifestation est devenu l’enfant croisement du Pig festival du jambon et des Fêtes de Bayonne. « Nous avons accueilli jusqu’à 70 000 personnes par jour l’an dernier se réjouit l’adjoint à la culture (bio) de l’événement Yves Ugalde. Concours de jambon rituel pour l’ouverture qui se poursuit par celui de l’omelette, bandas, gaïteros, conférences, chœurs basques, expositions, indigestion……Mais encore? Par un de ces miracles que seul le saint patron Léon peut les accomplir, jeudi soir, bonus des bonus, au stade Jean-Dauger, l’Aviron Bayonnais disputera à 20h45 un match contre le leader de Pro D2, Lyon!   Un Feu d’artifice, car le LOU est attendu avec impatience dans la bergerie. Ou exceptionnellement la porcherie!

Foire aux jambons

Tout le programme: www.bayonne.fr

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