Une Foire au jambon de Bayonne bénie pour Christian Montauzer


Félix Dufour
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/04/2019 PAR Felix Dufour

@qui! Depuis combien de temps faites vous partie du jury de la Foire aux jambon qui ouvre ce jeudi par le traditionnel concours ouvert aux producteurs?

-Christian Montauzer – Cela fait trente ans, exactement depuis qu’elle a déménagé de la place du Réduit en bord d’Adour. Nous sommes trois experts, Jean Codega, Eric Ospital, d’Hasparren. C’est un exercice de haute voltige je dirai, car on a plusieurs critères, mais on ne peut pas goûter les jambons. On juge trois choses: la coupe du jambon, bien coupé, bien  paré, bien arrondi, le degré d’affinage, s’il a huit mois, dix mois, douze mois. L’idéal c’est vingt mois quand même et enfin, le troisième l’os en péroné de cheval car il retransmet le mieux l’odeur et ne garde pas l’odeur du jambon précédemment ausculté. Là on trouve une odeur plutôt douce, une odeur de sous-bois, c’est comme cela que l’on parvient à trouver le meilleur des meilleurs. On ne sait pas combien il y aura de concurrents car on peut s’inscrire le matin même. Une trentaine en moyenne, mais l’an dernier nous en avions quarante-deux. Il y en a qui viennent du Béarn, de la région de Peyrehorade, dans les Landes. Mais ils aiment bien sa convivialité. On leur offre le café le matin et le déjeuner à midi.

@qui! En trente ans de jugement, vous avez pu apprécier l’évolution de la qualité du jambon de Bayonnne….

C. M – Oui. La qualité monte. Indiscutablement. Les gens qui font leur jambon à la maison à force d’observations et de conseils ont amélioré leur savoir-faire et on a des jambons, chaque année de grande qualité. Nous, qui sommes artisans charcutiers depuis trois générations, nous ne participons pas à ce concours, c’est un concours de jambons fermiers.

@qui!  Pour vous cette Foire aux jambon est-elle la plus belle vitrine que le Pays basque peut offrir aux jambons?

C. M – Pour moi, c’est le meilleur moment professionnel de l’année. La première est que l’on se retrouve sous un chapiteau avec vingt artisans charcutiers, salaisonniers et on passe quatre jours ensemble. C’est super convivial, un moment de partage et de rencontres. On mange un peu ensemble, on boit un café. Mais tout le monde vient chercher du jambon. Il y a des familles qui viennent de La Rochelle, du Béarn, de la Bigorre et de Toulouse , ou des jeunes qui viennent faire la fête, dorment dans leur voiture mais repartent toujours avec un morceau de jambon. C’est un moment phare de l’année. On a souvent tendance à avancer la notion de fête quand il s’agit de Bayonne et des jeunes, mais ils sont hyper respectueux du thème de cette fête.

La Maison Montauzer va déménager de Guiche à Bardos en présence du ministre

@qui! Quel est votre parcours dans la filière du jambon?

C. M Je suis tombé dedans depuis que je suis tout petit. À 4-5 ans, je suivais mon père dans les foires  et c’est devenu une passion. J’adore le jambon et j’ai travaillé. Je ne vais pas compter tous les voyages que j’ai pu faire en Italie, à Parme, à San Daniel et autre. Je vais dans toute l’Espagne à Jabugo, Salamanque, etc..Je travaille beaucoup pour l’améliorer, mais ne pas copier. Parce que le jambon de Bayonne, au sud de l’Adour. il est différent, Il est doux, peu salé. On le mange cru, en petits copeaux, à l’apéritif, ou en hors-d’œuvre, mais également cuit. On peut le cuire en tranche un peu épaisse à la poêle, mais ce n’est pas le cas de tous les jambons.

@qui – Jambon Serrano, de Parme, comment celui de Bayonne s’est-il installé au milieu de ces grands nom et exportez vous vos produits?

C.M Il bénéficie d’une IGP, inscription géographique protégée qui permet son développement mais on ne peut le  fabriquer qu’au sud de l’Adour. On ne peut plus le faire ailleurs, en outre  les élevages des cochons de sa production sont contrôlés. Moi j’ai ouvert des magasins à Bayonne, à Biarritz et à Anglet. J’en exporte pas. Moi je n’ai pas d’élevage, comme Pierrot Oteiza, par exemple. Nous, nous sommes des charcutiers de tradition depuis trois génératons qui employons trente personnes dans l’entreprise. Nous sommes des charcutiers de tradition qui travaillons avec six éleveurs au Pays basque . La majorité de ces cochons sont abattus à Saint-Jean-Pied-de-Port. C’est pas la race de porc basque, des Large white qui sont nourris aux céréales et on fait le cochon IbaÏ Ama, (sous la mère) né et élevé dans la campage basque comme autrefois, gros, gras qui vivent en liberté à Saint-Pée-sur-Nivelle, à Lasse, à Baigorri et ces jambons sont affinés pendant vingt mois. Ibaï Ama, c’est un peu la Rolls Royce du jambon.

@qui! En parlant de Rolls Royce cette 557e édition sera à marquer d’une pierre blanche pour vous…

C. M En effet, pendant cette foire nous allons poser la première pierre de notre futur atelier de charcuterie et salaison à Bardos. Nous étions trop à l’étroit à Guiche et c’est une nouvelle étape pour notre entreprise. D’autant que cette pose de la première pierre s’effectuera en présence du ministre de l’Agriculturre et de l’Alimentation, Didier Guillaume qui a tenu à s’asseoir à cette Foire aux jambons de Bayonne

Expositions, animations, Mur des mots, musique

Au cas où certains l’ignoreraient encore, Bayonne est comme nulle part ailleurs et la Foire aux jambons ne s’arrête pas au carreau des halles ou sous le chapiteau des exposants. Toute une série d’animations sont prévues des deux côtés des rives de la Nive. Exposition, comme au Musée basque et de la tradition bayonnaise, Pig festival de jazz  – allusion à feu le Big Festival de Biarritz — sur le quai Chaho, animations pour les enfants, intronisations – dont le ministre Didier Guillaume – à la Confrérie du jambon dimanche. etc..

Du 18 au 21 avril, de 8 h à 20h esplanade Roland-Barthes et carreau des Halles. Renseignements à l’Office de tourisme de Bayonne, tel 06.59.46.09.00; page Facebook: Foire au jambon de Bayonne 2019









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