Le pari réussi du renouveau des vins de Domme


Claude-Hélène Yvard
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/10/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

 Aujourd’hui, ils sont une vingtaine d’agriculteurs – vignerons à produire chaque année entre 600 et 1100 hectolitres de vins de Domme. Cabernet, sauvignon, merlot, le mariage subtil des cépages se décline  désormais de toutes les couleurs. La gamme s’est diversifiée  : rouge, rosé,  blanc, rouge vieilli en fût de chêne. « Cette année, les vendanges s’annoncent meilleures que prévues, en volumes. Nous tablons sur 850 à 900 hectolitres. Nous avons été par chance relativement épargnés par les mauvaises conditions météo, explique Bernard Manière, le président de la cave coopérative des coteaux du Céou. Chaque année, entre 80 et 120 000 bouteilles sont commercialisées. La France représente 65 % des ventes. Situé sur les hauteurs de  Florimont Gaumier, le chai se visite et on peut déguster. Entouré de vignes et de sentiers de randonnée (pédestre , VTT, vélo), et à  situé à proximité de la tour panoramique de Moncalou, le site draîne du monde et de très nombreux touristes qui viennent parfois de loin. « Cet été, nous avons accueilli beaucoup de monde, rares sont ceux qui ne sont pas repartis les mains vides, poursuit Bernard Manière. 

Bernard Manière fait partie des aventuriers de la renaissance du vignoble

Une aventure humaine
Pourtant ce vignoble avait totalement disparu et il a fallu la ténacité et la passion de quelques uns pour le faire renaître. Au milieu du XIXe siècle, situé sur les coteaux du Céou, à une altitude variant entre 200 et 300 mètres, le vignoble, avec ses 2800 hectares, était aussi important que celui du Bergeracois. La crise du phylloxéra, les deux guerres et les évolutions de l’agriculture mirent fin à toute activité viticole. C’était sans compter sur la ténacité de quelques hommes passionnés, amoureux de la terre, qui ont fait revivre cette tradition séculaire.  « C’est chez moi à Bouzic que cette renaissance a débuté. En 1994, j’ai planté à titre expérimental 50 ares de vignes. Deux collègues m’ont suivi dans l’aventure. » Pas grand monde à l’époque ne croit à ce projet un farfelu. La création de l’association des amis du vin de Domme en 1993 lui donne un coup de pouce. « L’idée nous est venue après des visites de petits vignobles dans le Lot.  Je me suis dit, pourquoi pas ? Je suis passé pour un fou. » En 1995, deux hectares sont plantés pour des premières vendanges en 1996. L’année suivante, la coopérative est créée pour la commercialisation.  Puis le chai actuel est construit en 1998 avec le soutien d’élus locaux.
Le vignoble de Domme avec ses 24 hectares est  l’un des plus petits vignobles de France.  Les vignerons se sont adjoints les services d’un oenologue, ont appris à travailler la vigne et élever le vin au fil des ans. Lors des concours nationaux et régionaux, les bouteilles trustent médailles et récompenses. La cave coopérative a permis de créer quatre emplois dont un poste de commercial.  Située à quelques encablures des sites touristiques majeurs de de la Dordogne, elle contribue  aussi au développement local.  Et l’avenir ? il ne s’annonce pas si mal en dépit du viellissement de la population agricole. Quelques nouvelles plantations voient le jour depuis deux ans avec la venue de quelques jeunes.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle !
À lire ! SAVEURS D'AQUI ! > Nos derniers articles