Les Annales 2011 du vin et de ses marchés: à lire sans modération

Les 195 pages de ces Annales, conçues de la vigne au verre, de la coupe aux lèvres, méritent d’autant plus de considération qu’elles réunissent quatorze signatures aussi différentes que complémentaires sous l’autorité éditoriale de Jean-Francois Trinquecoste. Et, à tout seigneur tout honneur, Franck Dubourdieu ouvre le bal avec le rappel de ce qu’il nomme « Un doublé historique 2009-2010 » Une information générique où l’adjectif a été pesé avec soin : « Avec une structure puissante vive équilibrée et d’une apparente austérité, les rouges 2010 offrent dans le plus pur classicisme bordelais, un potentiel de garde exceptionnel qui donnera à certains crus, à terme, un avantage surs leurs rivaux de ce début de siècle (2009,2005,2000). Il est probable que les grands blancs secs soient aussi de cette trempe, des grands vins de garde. Les liquoreux ne sont pas en reste dans ce concert de louanges, avec un style davantage dans la finesse dans la pureté que dans l’opulence des 2009 ou des 2005 »

2010: une année de bouteilles mythiques
Une précision d’entomologiste …Franck Dubourdieu nous rappelle que cette année 2010 semblait d’autant plus improbable que le climat fut acrobatique, spécialement au moment de la floraison printanière. Cependant, par la grâce d’un été 2010 moins chaud le jour et plus frais la nuit, qu’en 2005 et 2009, les conditions s’avérèrent « favorables aux précurseurs d’arômes et au maintien de l’acidité à un niveau le plus élevé » Une année remarquable aussi par « la concentration tannique » où l’on n’oubliera pas la qualité des cépages cabernets, sauvignon ou franc et leur place prépondérante dans certains grands crus de Saint-Emilion, Ausone ou Cheval Blanc par exemple. Et Dubourdieu d’affirmer que nous trouverons avec le 2010 des « bouteilles mythiques en plus grand nombre qu’en 2005 et 2009 avec un pouvoir de vieillissement séculaire ! »

Ne croyons pas pour autant que le tropisme du vigneron, le nôtre, dédaigne la découverte des tendances du marché, de la vente en ligne dont les acteurs, selon Grégory Bressolles, responsable de la chaire e-commerce et distribution à BEM (1) « offrent de plus en plus les mêmes services qu’un caviste traditionnel. » Ce guide passionnant défriche les nouveaux espaces et nouveaux usages liés à la vente du vin, spécialement via internet ; il établit un portrait riche d’informations et de perspectives sur l’oenotourisme et nous entraîne, entre autres, sur le sentier des « univers mentaux des consommateurs de vins » et le storytelling… Autant de bonnes raisons d’en faire, pour peu que vous aimiez le vin et son univers, l’outil indispensable de connaissance et pour les professionnels un véritable ouvrage de référence.
Photo : aqui.fr

J.A

1.Bordeaux Ecole de Management
Le Vin et ses marchés Annales 2011, 23 euros. Dareios, Féret, dareios, feret.com