« Rosé coupé » les députés européens voient rouge !


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/05/2009 PAR Solène MÉRIC

Afin de renforcer la compétitivité des vins européens et de donner aux producteurs les mêmes opportunités qu’à ceux des pays tiers, la Commission s’est prononcée en janvier dernier, avec le soutien des Etats membres (y compris la France) dans le sens d’une autorisation de coupage de vins blancs et rouges pour la production de vin rosé, jusque là interdit en Europe.  L’annonce de ce projet a provoqué un tollé dans les rangs de la viticulture française, très attachée à la production de rosé « authentique », uniquement produit par le biais de raisins rouges. Leur plus grande crainte était que les consommateurs ne puissent distinguer ce produit issu de coupage, du vrai vin rosé, et ne se dirige donc vers le moins cher, le rosé issu de coupage.

« La logique de l’argent fou »
un vrai rosé à boire avec modération, La Commission a alors tenté de « rattraper » son erreur sur le plan de l’information au consommateur en prévoyant d’autoriser la distinction de ces deux types de rosés par des mentions d’étiquetage différentes. Le rosé non coupé, prenant alors la dénomination de « rosé traditionnel ». Pour autant, le principe de l’autorisation du coupage, n’a quant à lui pas été remis en cause. Et c’est bien sur ce double aspect que les députés ont exprimé leur colère :  « les rosés traditionnels représentent 4/5 de la production mondiale de rosé, et n’ont pas à se laisser dicter leur loi par le 1/5 qui carambouille ! » s’est indigné Gilles Savary, préférant plaider pour une « Europe de la qualité et de l’authenticité », face à « la compétitivité bas de gamme » et à la « logique de l’argent fou ».
Pour autant, Mariann Fischer Boel est restée ferme sur ses positions, s’en remettant au vote du règlement sur les pratiques œnologiques par les représentants des gouvernements fixé au lendemain des élections européennes, le 19 juin prochain. En tant que principal producteur et consommateur de rosé en Europe, la France, qui désormais s’oppose à ce projet de réglementation, espère pouvoir peser dans la balance des négociations et obtenir quelques soutiens supplémentaires auprès notamment de l’Allemagne, qui avait voté contre la première proposition de réglementation.
Pour autant, l’histoire ne dit pas si Madame la Commissaire a finalement gouté ce cocktail inédit.

Solène Méric

Photo: Grégory Bastien 

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