Un Concours Bordeaux-Vins d’Aquitaine « adapté et plus humain »


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Un Concours Bordeaux-Vins d'Aquitaine « adapté et plus humain »

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/09/2020 PAR Yoan Denéchau et Julien Privat

« L’ambiance change du Palais des Congrès avec ses 800 à 1 000 dégustateurs, mais c’est tout de même agréable ». Derrière son masque Françoise Harrewyn, responsable du Concours de Bordeaux-Vins d’Aquitaine, ne cache pas son plaisir d’avoir pu maintenir l’édition 2020, même dans des conditions sanitaires difficiles. Exit le brouhaha permanent d’une salle animée par la passion du bon vin, place à l’intimité. Le concours s’est ainsi déroulé sur trois sites. Deux salles de dégustation se trouvaient à Blanquefort, une au Lycée agricole et l’autre au Vinopole, la dernière à Planète Bordeaux (Beychac-et-Caillau). Par demi-journées, deux séries de dégustations ont été organisées sur chaque site et durant six jours. 

Dès l'entrée de la salle de dégustation, les mesures sanitaires pour faire face au Covid-19 étaient affichéesDès l’entrée de la salle de dégustation, les mesures sanitaires pour faire face au Covid-19 étaient affichées

Service au verre

Les dégustateurs sont disposés à trois par table, avec des distances de sécurité entre chacun d’entre eux. Le service se fait directement au verre. Laurent Bernos, chargé de la direction du service Vin et Vigne à la Chambre d’agriculture de Gironde, est l’un des serveurs. Pour chaque série de dégustation, il débouche une quinzaine de bouteille. Et il ne sait même ce qu’il propose. Les échantillons sont anonymes et se résument à l’appellation et un numéro. « Un anonymat complet et garanti, souligne-t-il. Seule Françoise saît ce qui est servi ». Laurent s’approche des dégustateurs présents ce mercredi au lycée viticole de Blanquefort. Avant de servir, il annonce : « Second Clairet 3405 ». Digne des grands restaurants. C’est pour être sûr que tous notent bien le même vin et ne se trompent dans la liste. Ce côté intismite est finalement très apprécié. « Je dirais que ce concours 2020 est plus humain, reprend Françoise Harrewyn. Les dégustateurs ne sont pas influencés par le bruit de fond ou leurs camarades de table, même si quoi qu’il arrive ils délibèrent ensemble ».`

Une notation à l’oeil, au nez et à la bouche

Parmi les dégustateurs, un Toulousain. Gustave Martinez est chevronné, il est membre d’un club de dégustation à Toulouse : le club occitan d’œnologie. Il déguste à tous les Concours des vins du Sud-Ouest et participe à celui de Bordeaux depuis une dizaine d’années. Il n’a pu en faire que quatre en 2020 mais n’a cependant pas perdu son palais. Dégustation de Bordeaux supérieur de 2018. Il oberve dans un premier temps à l’œil. « La robe est relativement constante dans les Rouges. Dans l’ensemble, les vins sont cohérents. Certains sortent de l’ordinaire, mais je pense que 2018 est une année qu’il faudrait boire dans quelques années. À l’instant T, quelques uns sortent du lot, mais si ça se trouve j’ai trouvé que certains vins étaient un peu rude aujourd’hui alors qu’ils seront bons dans quelques années. Mais en général, ce sont des bons vins et un bon millésime », commente Gustave.


La salle de dégustation du lycée viticole de Blanquefort. Une dégustation en petit comité pour cette édition 2020 du Concours de Bordeaux-Vins d'AquitaineLa salle de dégustation du lycée viticole de Blanquefort. Une dégustation en petit comité pour cette édition 2020 du Concours de Bordeaux-Vins d’Aquitaine

Pour Carole Destribats, c’était son premier Concours de Bordeaux – Vins d’Aquitaine. Habituellement, elle est plutôt en coulisses. Cette année, elle est passée de l’autre côté de la barrière pour cette édition singulière. La jeune femme est en pleine dégustation de Bergerac, du Montraval blanc. « Je vérifie la couleur, je le sens », explique Carole tout en secouant son verre pour faire tourner le vin à l’intérieur. « Ça fait remonter les arômes à la surface et grâce à la forme du verre je peux les sentir facilement ». Ensuite, elle met le vin en bouche avant de recracher et d’analyser. « On le fait tourner dans toutes les parties de notre bouche pour avoir toutes les sensations et l’identité du vin. Là, par exemple, c’est quelque chose d’assez riche, d’assez onctueux. Il manque un peu de persistance. C’est dommage car c’est ce qu’on recherche mais sinon c’est bien réalisé ». En l’écoutant, on sent que c’est loin d’être sa première dégustation. Elle connaît le vin. « Ce n’est pas ma première dégustation, confirme-t-elle. C’est intéressant de déguster des vins d’une même appellation. Cela permet de les comparer et de voir qu’ils sont assez différents…»

990 médailles 

C’est la filière vin, fortement touchée par la crise, qui a poussé pour maintenir le Concours de Bordeaux-Vins d’Aquitaine. « L’enjeu économique est extrêmement important pour les viticulteurs qui comptent sur les foires d’automne pour valoriser leurs vins médaillés, précise Françoise Harrewyn. Une bouteille médaillée se vend plus facilement et moi-même en tant que consommatrice je me fie à la médaille pour choisir mon vin ». Sur les 3 427 vins présentés, 990 médailles ont été décernées, dont 327 en or, 420 en argent et 243 en bronze.

Le palmarès complet du Concours de Bordeaux-Vins d’Aquitaine est consultable en ligne.


Retrouvez en vidéo les coulisses de la dégustation
du Concours de Bordeaux – Vins d’Aquitaine


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