Catalent Biologics inaugure sa nouvelle unité de production


Florent Mouriéras (à gauche) directeur de Catalent Biologics a fait découvrir les nouvelles installations à Françoise Jeanson, vice-présidente de la Région.

Florent Mouriéras (à gauche) directeur de Catalent Biologics a fait découvrir les nouvelles installations à Françoise Jeanson, vice-présidente de la Région.Corinne Merigaud
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/04/2022 PAR Corinne Merigaud

La santé et la silver économie étaient au coeur du déplacement de Françoise Jeanson, vice-présidente du Conseil régional en charge de ces thématiques. Elle vient d’ouvrir le temps de la concertation à Limoges, avec l’ambition de rédiger la nouvelle feuille de route santé Nouvelle-Aquitaine 2022-2025 qui sera dévoilée en septembre. Cette consultation des acteurs de la santé va permettre de définir les attentes et besoins des habitants de la région. Cette visite a été l’occasion de découvrir la nouvelle unité de production de Catalent Biologics inaugurée le mois dernier et qui a bénéficié d’aides de la Région.

Garantir l’accès aux soins sur tout le territoire de la Nouvelle-Aquitaine et pour tous ses habitants, encourager l’innovation des entreprises, favoriser la recherche et la collaboration avec les universités, les hôpitaux, le gérontopôle et tous les professionnels qui oeuvrent dans le domaine de la santé. Voilà le challenge que l’exécutif régional compte relever pour la médecine de demain. Dans cet optique, quatre consultations sont organisées avec les acteurs régionaux gravitant dans ce secteur d’activité.

La première s’est déroulée à Limoges, le 6 avril suivie, lendemain, à Poitiers, aujourd’hui 11 avril à Saint-Paul-les-Dax, pour s’achever à Bordeaux le 13 avril. « Ces quatre demi-journées de concertation ont pour but de faire travailler les acteurs de la santé de tous les domaines, les chercheurs, les chefs d’entreprise, l’Agence régionale de santé, les usagers, les médecins et tous ceux qui sont concernés précise-t-elle, ils peuvent ainsi nous apporter leurs idées et propositions sur ce que peut faire la Région pour aider à la bonne santé de la population de Nouvelle-Aquitaine. »

400 acteurs de la santé mobilisés

Soixante personnes étaient présentes à Limoges et au total, ils seront quatre cents à participer. La feuille de route devrait être finalisée en septembre afin d’être validée en séance plénière. Elle sera ensuite applicable jusqu’à la fin du mandat. « Le précédent mandat nous a appris que des choses peuvent être intercurrentes. On ne s’interdit pas de la faire évoluer d’autant que le sujet est très large que ce soit la silver économie, la recherche, la prévention, l’accès aux soins… Ce n’est pas impossible que nous la modifions dans deux ou trois ans en fonction de l’évolution des besoins.»

La nouvelle ligne de remplissage Flexiline est au cœur du programme « Phénix »

En matière de silver économie, domaine où le Limousin a été précurseur, la feuille de route devra prendre en compte les domaines ayant échappé à la Région. « Nous cherchons les secteurs que nous devons absolument accompagner annonce-t-elle, nous en accompagnons déjà mais je veux qu’on aille encore plus sur la question de la mobilité, du management des structures, des aides à domicile, des auxiliaires de vie mais aussi sur l’accompagnement des entreprises. Nous devons faciliter le travail entre les chercheurs, les usagers et les bénéficiaires. »

Pour prendre le pouls, Françoise Jeanson s’est rendue à nouveau sur le site Catalent Biologics de Limoges en cours d’extension et de modernisation après une première visite il y a un an. Inaugurée le 24 mars, la nouvelle unité s’étend désormais sur 5 200 m². « Cette entreprise est très importante pour nous parce que faire des petits lots et des lots cliniques, c’est aussi favoriser la recherche et faire le continuum avec tout ce qu’on soutient dans les universités et trouver les médicaments miracles qui vont guérir le cancer et d’autres pathologies. »

La Région a débloqué 1,5 million d’euros pour les besoins en fonds de roulement de l’entreprise et une subvention de 1,3 million pour des investissements matériels. Catalent Biologics a aussi bénéficié de 1,8 million de France Relance pour accompagner la diversification de ce site qui était menacé de fermeture en 2019.

Catalent Biologics va concevoir les médicaments de demain

Reprise par le groupe américain Catalent en 2007 cette unité, créée en 1977, assure le remplissage d’une solution injectable en seringue commercialisée par Pfizer pour les patients souffrant de thrombose. La fin de son contrat, programmée cette année, a incité les dirigeants à élaborer une nouvelle stratégie industrielle axée sur la recherche et le développement de formulations biologiques, tout en conservant son service de remplissage de seringues. L’entreprise se positionne désormais en amont du cycle de vie du médicament, avec la R&D et la production de petits lots commerciaux et de lots pour des essais cliniques.

Grâce à un programme de rupture technologique baptisé « Phénix » et évalué à 34 millions d’euros, cette unité devient un centre européen d’excellence pour développer des formulations biologiques. Pour cela, elle s’appuie sur ses nouveaux laboratoires et sa nouvelle ligne « Flexiline » de remplissage de solutions injectables stériles. De nouvelles molécules permettront de mettre au point les médicaments de demain. « Nous disposons à présent d’une capacité pour produire jusqu’à 10 millions par an de seringues, flacons et cartouches d’auto-injecteurs », détaille Florent Mouriéras, le directeur du site. « La formulation de nouvelles molécules aura un impact positif sur la vie des patients qui sont aujourd’hui insuffisamment traités . Cela pourra être de l’ARN messager, des anti-corps monoclonaux et toutes les nouvelles technologies basées sur des molécules biologiques, le spectre est très large.»

L’usine s’étend désormais sur 5 200 m²

Les deux laboratoires de physico-chimie et de microbiologie sont en cours de modernisation. Le site sera opérationnel en septembre pour répondre à la demande des clients. « Nous avons déjà signé deux contrats, un troisième est en cours de signature, quatre à cinq autres sont dans les tuyaux et nous avons une cinquantaine de prospects», annonce Florent Mouriéras. « Ce qui m’inquiète surtout, c’est qu’il n’y a pas assez de biotechs françaises. Nous pouvons travailler avec des chercheurs en phase très précoce, des chercheurs locaux comme Camille Granet. Nous pourrons ainsi favoriser le territoire autant que possible d’autant qu’il y a pas mal de pépites en Nouvelle-Aquitaine. Il faut qu’elles sachent que nous sommes là et que nous pouvons les accompagner.»

L’entreprise emploie 167 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 20,8 millions en 2021. Elle prévoit de recruter 80 salariés d’ici 2025, des doctorants, ingénieurs et techniciens de laboratoire, quinze embauches sont déjà effectives.

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