Un schéma régional en guise de leçon au gouvernement


Le compte administratif et le vote du schéma régional de développement économique seront les deux gros morceaux de la prochaine session plénière régionale programmée ces 20 et 21 juin.

Réunion de bilan du SRDEII le 3 mars 2022 à la Maison de la Région à PoitiersRégion Nouvelle-Aquitaine / Françoise Roch
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 20/06/2022 PAR Solène MÉRIC

Alors que la Nouvelle-Aquitaine a subi de plein fouet la vague de chaleur qui traverse la France, avec le classement de huit de ses départements en alerte rouge, c’est bien sur avec le thème de la canicule et de la sécheresse que le président de région Alain Rousset a débuté sa rencontre avec la presse, visant à présenter la session plénière des 20 et 21 juin. Au menu de son intervention également, le Schéma régional de développement économique et sa satisfaction sur le compte administratif 2021 de la Région. Quelques messages aussi à l’attention d’Elisabeth Borne.

Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle Aquitaine a aussi la casquette de président du Comité de Bassin Adour-Garonne. En ces temps trop chauds, et particulièrement pour un mois de juin, il a donc saisi l’occasion pour rappeler que « les nappes phréatiques du Nord de la région, et parfois du Sud sont dans un état assez fragile voire critique », ne s’étant pas suffisamment rechargées durant l’hiver. L’occasion d’en appeler « à la sobriété dans les usages de l’eau », notamment agricoles et industriels, « pour conserver la priorité à l’eau potable ».

Du côté des mesures à prendre, et notamment sur l’agriculture, car ses épisodes climatiques ont aussi un coût économique a-t-il insisté, « il faut accélérer la transition. Il faut pouvoir sortir des pesticides de synthèse à 2030, mais aussi, en face, pouvoir répondre au besoin des agriculteurs. » Si une prochaine session sera consacrée à « la stratégie agro-écologique, sa définition et ses étapes », la session plénière des 20 et 21 juin met le développement économique et industriel au cœur des échanges avec le vote du Schéma de développement économique d’innovation et d’internationalisation, SRDEII.

Mise au point à distance

Et sur ce point l’heure est davantage à l’optimisme, Alain Rousset rappelant d’abord qu’en Nouvelle-Aquitaine « le taux de chômage est passé de 7,4 % à 6,6 % », avec beaucoup de dossiers, projets d’entreprises, ou implantations d’entreprises « à forte valeur écologique ajoutée ». Le résultat, estime t-il, « d’une stratégie de reconquête industrielle, sur des chaînes de valeur complètes ». Stratégie dont il aimerait voir l’Etat s’inspirer, souhaitant suggérer à Elisabeth Borne, « la mise en œuvre de contrats d’objectifs et de moyens entre le programme d’investissement d’avenir et le Ministère de l’Economie ». Plus porteur selon lui que « du saupoudrage d’appels à projet qui bénéficient à des entreprises qui n’en ont pas besoin », tacle-t-il. Dans cette mise au point à distance, il appelle aussi à ce que « l’Etat cesse d’ignorer les Régions. Elles sont moteurs d’anticipation et ne peuvent être vues, et de plus en plus, comme des sous-traitants ». Autre appel du pied à la première ministre : voir les prêts garantis par l’Etat se transformer en fonds propres, « là où il y en a besoin ».

Sur le nouveau Schéma de développement économique présenté au vote des élus lors de la plénière en approche, Andrea Brouille, première vice-présidente en charge du développement économique, de l’innovation et de l’accompagnement de la RSE des entreprises a rappelé que celui-ci, « objet d’une large concertation avec les acteurs économiques et en complémentarité avec les autres collectivités locales », se décline en trois grandes axes. D’une part, « accélérer les transitions au service de la compétitivité économique et de l’emploi », d’autre part, « renforcer notre souveraineté par l’innovation responsable », et enfin, « placer l’humain et l’équilibre des territoires au coeur du développement ». L’ambition globale de ce SRDEII étant de « faire de la Nouvelle-Aquitaine, la première région éco-responsable de France ». Formule reprise avec détermination tant par la vice présidente que par son président.

 

 871 M€ en 2021 : un record d’investissement pour le Conseil régional

Enfin, le sourire aussi d’Alain Rousset sur la présentation du compte administratif 2021. « En 2021 nous avons augmenté nos recettes, y compris sur la TVA, et même sur les cartes grises et sur la TICPE, ce qui nous a permis de diviser par deux notre appel à l’emprunt tout un ayant un niveau d’investissement jamais égalé de 871 millions d’euros ! » Outre ce record la collectivité a aussi pu diminuer sa capacité de désendettement. « Nous avions prévu d’être à plus de 7 ans, nous sommes à plus de 5,6 années », se satisfait Alain Rousset.

Un optimisme qui pourrait pourtant ne pas durer concède-t-il, soulignant les tensions possibles à venir « notamment sur les recettes liées à l’énergie, à la baisse de la consommation, mais aussi aux coûts supplémentaires sur les matières premières et le carburant que nous utilisons pour faire circuler notamment les cinq mille bus du transport scolaire ». Si la dédiésélisation du transport scolaire est en route, rappelle-t-il, cela va prendre du temps car elle ne peut se faire sur les flottes que lors des renouvellements de contrat avec les transporteurs. De même sur les TER, une partie d’entre eux ne sont pas électrifiés. « Ca représente une centaine de million d’euros en 2021 ».

Cela dit pour l’heure, Alain Rousset ne boude pas son plaisir : l’agence de notation financière internationale Fitch Ratings vient d’attribuer à la Région la note de AA + quant à sa situation financière, soit la meilleure note qu’une région puisse avoir.

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