En Nouvelle-Aquitaine, un jeune sur deux vit en milieu rural


Près d'un jeune néo-aquitain sur deux grandit à la campagne, avec sont lot d'avantages et de contraintes. 18 ans est l'âge pivot pour un départ vers la ville.

Image d'illustration : enfant dans la nature forêt campagnePixabay
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/01/2022 PAR Solène MÉRIC

En France, plus de 5 millions de jeunes de 3 à 24 ans vivent en milieu rural, soit un sur trois. En Nouvelle-Aquitaine, ils sont 687 000 sur les 1 440 000 jeunes que compte la Région. Un lieu de résidence qui influe sur leur vie quotidienne et leur formation: ils vivent moins souvent dans des familles monoparentales et dans des logements plus spacieux que les urbains, mais sont plus éloignés des établissements scolaires et de formation. A partir du recensement 2018, l’INSEE Nouvelle-Aquitaine dresse le portrait robot de ces jeunes ruraux.

687 000 jeunes ruraux, soit 48% des jeunes néo-aquitains, c’est 18 points de plus que la moyenne nationale. La Nouvelle-Aquitaine, région rurale s’il en est, notamment sur ses départements du Nord et de l’Est, se situe ainsi en quatrième position derrière les régions de Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne et Pays de la Loire. Mais, lorsque l’INSEE se penche sur les jeunes vivants dans des communes rurales véritablement isolées de toute influence d’un pôle voisin, la Région remonte à la deuxième marche du podium, derrière encore la Bourgogne Franche-Comté.

Pour l’Insee, le milieu rural comprend en effet deux catégories d’espaces ruraux : « des communes rurales autonomes très peu dense et des communes rurales peu denses sous influence d’un pôle », explique Claire Decondé en charge de cette étude pour l’INSEE Nouvelle-Aquitaine.

Les deux parents à la maison
Dans les départements néo-aquitains, la part des jeunes ruraux varie du simple au triple, même si celle-ci est naturellement plus importante dans des départements tels que la Creuse, la Dordogne, et dans les Deux-Sèvres. En Creuse par exemple, 9 jeunes sur 10 habitent en zones rurales. A l’inverse, en Gironde, ils ne sont qu’1 sur 4, même s’ils sont plus nombreux (114 000 ) qu’en Creuse (20 000).

Une résidence «  à la campagne » qui influe sur le mode de vie de ces jeunes: « 82 % des jeunes ruraux de 3 à 17 ans vivent avec un couple d’adultes, essentiellement leurs deux parents. C’est 10 points de plus que les jeunes urbains ». La moitié vit avec un frère ou une sœur dans des logements plus grands qu’en milieu urbain. Ils ont ainsi plus de chances d’habiter une maison et d’avoir leur propre chambre, que leurs camarades des villes (87% contre 76%).

Ecole et transports
Mais qui dit ruralité, dit transports. Dans la région, 69 % des élèves ruraux changent de communes pour aller à l’école, ils sont même 87 % dans les espaces très peu denses. Une distance entre le lieu de scolarité et le lieu de résidence qui augmente au fil du cursus scolaire. Ils sont 35% chez les écoliers (de 3 à 10 ans) à changer de communes pour aller à l’école, pour un parcours moyen de 10 kilomètres et un temps de trajet de 12 minutes. Pour les 13% d’écoliers urbains amenés à changer de commune pour aller à l’école, les distances et temps de trajets sont peu ou prou similaires précise l’INSEE.

Mais, à l’entrée au collège les écarts entre ruraux et urbains se creusent progressivement. Trois jeunes ruraux sur quatre, entre 11 et 14 ans, sont en effet scolarisés hors de leur commune de résidence, et les temps et les distances s’allongent passant à 12 kilomètres et 14 minutes en moyenne. Au lycée, la quasi-totalité (93 %) des adolescents ruraux de 15 à 17 ans doit « voyager » pour étudier. Distance et temps d’accès augmentent fortement : 27 minutes en moyenne, soit 10 minutes de plus que pour les urbains. « Cependant, ces trajets ne sont pas forcément effectués quotidiennement, puisqu’une partie des lycéens peut vivre en internat durant la semaine », nuance Claire Decondé.

18 ans, le départ pour la ville
Pour les jeunes des milieux ruraux, l’âge de la majorité est un âge pivot de migration vers les villes. En effet, une partie d’entre eux s’installe en ville pour poursuivre ses études ou trouver un premier emploi. Entre 18 et 25 ans, ils ne sont alors plus que 37 % à résider dans une commune rurale, soit 14 points de moins que la tranche d’âge 3 -17 ans (53%).

Autre constat de cette photographie de la jeunesse rurale par l’INSEE : 13 % des 16-25 ans suivent une formation par apprentissage, contre 8 % des urbains et ce quel que soit le diplôme déjà obtenu. Une explication qui tient sans doute selon Claire Decondé « en la présence plus fréquente de ces établissements sur le territoire rural ». Par ailleurs, la poursuite d’études en apprentissage est plus fréquente après un CAP-BEP, Bac pro ou BTS-DUT. En effet, « jusqu’à 36 % de jeunes sont en apprentissage avec un BTS-DUT dans le rural autonome, soit 4 points de plus qu’en France », note Claire Decondé. Là encore une poursuite d’études rendue possible en raison des équipements et structures sur le territoire.

 

L’intégralité de l’étude « Entre 15 et 17 ans, neuf Néo-Aquitains ruraux sur dix changent de commune pour rejoindre leur lieu d’études » de l’Insee Nouvelle-Aquitaine est consultable en ligne sur le site www.insee.fr

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