100 spécialistes des cancers du sein en congrès à la Cité mondiale


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 06/10/2019 PAR Elisabeth Guignaud-Le Berre

Les chiffres d’abord. Une femme sur huit risque de développer un cancer au cours de sa vie. Seulement une femme sur deux entre 50 et 74 ans se fait dépister en France. En Nouvelle-Aquitaine plus de 276 000 femmes ont fait une mammographie de dépistage en 2018. Ce programme permet de détecter plus de 2 000 cancers du sein chaque année. A l’Institut Bergonié à Bordeaux, il y a eu 13 640 consultations, 1 733 séjours chirurgicaux, 9 210 séances de chimiothérapie et 17 097 séances de radiothérapie en 2018.

Vendredi 4 octobre, la troisième Journée de Sénologie Aliénor a réuni quelque 100 spécialistes des cancers du sein au Centre de congrès de la Cité mondiale, situé au Parvis des Chartrons. Par définition, la sénologie est la spécialité médicale consacrée aux maladies du sein.

Une invitée de renom

L’invitée d’honneur de ce congrès de sénologie était Martine Piccart, une oncologue spécialisée dans le traitement du cancer du sein qui est professeur honoraire d’oncologie à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et directeur scientifique à l’Institut Jules Bordet (Bruxelles/Belgique). Leader des collaborations internationales en matière de recherche, le professeur Martine Piccart et le professeur Aron Goldhirsch ont créé le Breast International Group (BIG) en 1996 pour favoriser la collaboration et accélérer le développement des meilleurs traitements. En 2014, BIG a lancé AURORA, un programme innovant de criblage moléculaire visant à comprendre les aberrations moléculaires à l’origine des métastases du cancer du sein et à expliquer pourquoi les tumeurs réagissent différemment au traitement. Plus de 80 hôpitaux associés à 10 groupes de recherche BIG dans 11 pays y participent. Au cours de sa carrière, le professeur Piccart a reçu de nombreux prix prestigieux pour ses contributions à la recherche comme le Prix ​​international du cancer du sein Saint-Gall en 2017 et plus récemment, le Prix Léopold Griffuel pour la recherche clinique et translationnelle décerné par l’Association pour la recherche sur le cancer en France et le Bob Pinedo Cancer Care Award en novembre 2018 à Amsterdam. .

 « C’est une des trois ou quatre experts mondiaux dans la recherche et le traitement du cancer du sein qui travaille avec une énergie débordante depuis de nombreuses années avec une capacité à fédérer les chercheurs du monde entier. C’est un peu comme si Cécilia Bartoli venait chanter au Grand Théâtre de Bordeaux même si nous sommes dans une société qui connaît davantage le nom des footballeurs que des grands médecins. Martine Piccart est l’avocate parfaite de cette maladie moins souvent terrible grâce au progrès mais qui l’est encore trop souvent » selon le professeur Hervé Bonnefoi.

« Etienne Brain de l’Institut Curie (médecin spécialiste en oncologie médicale) a lui une expertise dans le domaine du cancer du sein des femmes âgées. Les études souvent s’arrêtent à 70 ans. On va traiter les patientes de plus de 70 ans par analogie avec celles qui en ont moins de 70 alors que c’est un sujet d’avenir puisque la population vieillit » explique Hervé Bonnefoi, professeur d’oncologie à l’Université de Bordeaux et praticien hospitalier à l’Institut Bergonié.

Le professeur Bonnefoi est membre du Comité scientifique de la Conférence Européenne sur le cancer du sein (EBCC) depuis 2000, du Comité scientifique de la Société Européenne de Cancérologie (ESMO) depuis 2016, et du panel des experts du Consensus de Saint-Gall depuis 2011. Il a été membre du Comité scientifique du Congrès de la Société Américaine d’Oncologie (ASCO) de 2009 à 2011 et président du groupe sein de l’EORTC et de l’intergroupe français de recherche sur le cancer du sein (UCBG). Il est membre du comité de direction de ces deux groupes.

Une journée d’échanges

Cette troisième réunion à Bordeaux a réuni à la fois des chirurgiens, des radiologues, des anatomopathologistes, des oncologues, des radiothérapeutes venus de toute la région  Nouvelle-Aquitaine. Il est prévu d’impliquer l’an prochain des associations de patients comme Europa Donna. Des associations de femmes qui ont eu un cancer, ont été traitées et qui interviennent avec les Pouvoirs publics pour la mise en place des prises en charge.

Au programme de cette année pour la journée de sénologie : la controverse sur la prise en charge d’un cancer du sein très particulier (familial), celui des personnes âgées et d’une autre forme de cancer du sein triple négatif (définition histologique). La présentation du professeur Piccart concernait le traitement médical des cancers du sein en 2019. Avec une synthèse de la conférence internationale de Saint-Gall sur les cancers de stades précoces et une discussion des dernières recommandations.

« Je trouve que ce qui est important dans cette journée c’est la notion d’échange entre experts pour suivre l’évolution des prises en charge thérapeutiques. Le cancer du sein est toujours cité comme l’exemple du cancer avec lequel on fait des progrès pour les traitements. La journée sénologie Aliénor est aussi une rencontre entre professionnels venant d’horizons différents du fait de leurs spécialités » précise le professeur Bonnefoi.

Le temps fort de ce mois d’octobre rose dont les actions sont centralisées par le Centre de coordination de dépistage des cancers de Nouvelle-Aquitaine sera cette année encore le challenge du Ruban Rose prévu le 20 octobre sur les quais de Bordeaux. Une course de 7 km qui a vu participer 12 000 coureurs l’an dernier. Alors, à vos agendas ! Et surtout, n’oubliez pas de vous faire dépister.

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