4 Gas va t-il maintenir son projet de port méthanier au Verdon ?

Lorsque 4 Gas, société néerlandaise a annoncé, l’an dernier, sa volonté de construire un port méthanier au Verdon sur Mer, elle n’avait probablement pas imaginé que son projet susciterait autant d’oppositions. Un débat public a donc été lancé le 1er septembre 2007 pour mesurer les inconvénients et avantages du projet. Les inconvénients sont évidents pour le collectif créé à l’occasion, « Une pointe pour tous » : la région vit essentiellement du tourisme et avoir une installation classée Seveso à 500 mètres des habitations nuirait, fortementn selon le collectif, à l’économie régionale. De son côté, 4Gas souligne que ce chantier, s’il se réalisait permettrait de créer des centaines d’emplois dans le Médoc, où le taux de chômage est plus important que la moyenne nationale, avec à la clé 500 millions d’euros d’investissements. Des arguments, qui ont trouvé un écho favorable du côté de la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux. A noter que le Conseil régional d’Aquitaine et le Conseil général de Gironde n’ont jamais pris position sur le sujet.

Le débat public a failli être violent plusieurs fois

Le débat public est apparu tronqué, dans la mesure, où Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux transports, député de Royan, s’est opposé à ce projet dès le mois d’août, par voie de presse. Ceci étant, la population a massivement participé à ces trois mois et demi de débats, rapporte Louis-Julien Sourd, président de la commission du débat public sur le projet de terminal méthanier au Verdon. Ainsi, 2 400 personnes étaient présentes à la réunion du 29 octobre 2007 à Royan. Des débats « très chauds », où plusieurs personnes ont failli en venir aux mains, reconnaît-il. Lors d’un débat à Soulac, par exemple, 25 gendarmes ont été nécessaires pour calmer les esprits. Les manifestations, notamment celle du 24 septembre à Bordeaux, qu’Aqui! avait suivi, ont rencontré un vif succès avec 1.500 personnes mobilisées. La commission du débat public constate que « l’acceptabilité sociale du terminal méthanier pose problème ». Les deux rives de l’estuaire de La Gironde sont fortement opposées au projet, en particulier, la rive droite. Le public estime ne pas avoir obtenu de garanties suffisantes sur les risques environnementaux de ce projet. Ceci étant, si l’estuaire est classé en zone protégée d’ici deux ans, ce projet de port méthanier ne pourra jamais aboutir (cf l’article sur aqui.fr). Pour autant, le directeur général de 4Gas a affiché ce matin une certaine sérénité. Il a rappelé que « 4Gas a reçu de nombreux soutiens pour ce projet, que ce soit par le site de la commission du débat public ou directement au siège de 4Gas ». Notamment, de la part de Médocains, en recherche d’emplois. Selon lui, « il y a des critiques justifiées, mais certaines sont aussi complètement fantaisistes ». Il a a indiqué que 4 Gas va regarder attentivement le compte-rendu de ce débat public et prendra une décision d’ici un mois et demi, après les élections municipales. Des élections municipales qui ont parfois « pollué » le débat reconnaît Louis-Julien Sourd. Si 4Gas décide de poursuivre son projet, rien ne pourrait être réalisé avant au moins un an, a souligné Corinne Bies, membre de la commission du débat public. Et le projet devra obtenir une autorisation d’exploiter auprès de la préfecture de Gironde, a t-elle conclu.

Nicolas César