A Biarritz, des Handi trophées pour favoriser l’intégration


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 20/11/2014 PAR Felix Dufour

Son nom? Alanvie. Ce restaurant situé dans le nouveau quartier commercial Iraty de Biarritz, à deux pas de l’aéroport de Bayonne-Anglet-Biarritz ne vous sautera pas aux yeux à la lecture des Bibles gastronomiques qui se sont penchées sur les lieux incontournables de restauration de la station balnéaires. Pourtant Alanvie doté aussi d’une boutique éthique est inédit. Il s’agit d’un retaurant, ESAT, un Etablissement et service d’Aide par le travail, porté par l’association Suerte composée d’une vingtaine de personnes handicapées ou ayant des troubles psychiques. Tous les articles qui y sont vendus et le fonctionnement du restaurant sont effectués par des personnes en situation de handicap. Un cas unique sur l’ensemble du BAB.

Il était donc logique que Nilda Jurado, vice-présidente de la CCI Pays basque, Peio Olhagaray, directeur du développement éconnomique de cette même CCI, Jean-Paul Parisot, directeur régional de l’AGEFIPH Aquitaine, et Jean-Pierre Londex, président de Dephie Cap Emploi Pays Basque-Landes le choisissent pour cette première remise des « Handi trophées ». Une « compétition » qui avait pour but, dans le cadre de la Semaine nationale du handicap, de promouvoir l’alternance auprès des handicapés et des entreprises du Pays basque.  Pour augmenter le nombre de ce type de contrats et favoriser la sécurisation de ces contrats en les accompagnant dans une entreprise. En 2013, 4756 personnes en situation de handicap ont signé un contrat en alternance en Aquitaine, en augmentation de plus de 20% par rapport à 2012.

Quatre lauréats qui ont vaincu de haute lutteIls étaient donc quatre lauréats encadrés par leurs employeurs pour cette remise des trophées: Nadège Etcheverry, de la crèche Urraska, d’Ustariz ; Florent de Laverny d’Amblar, de Turbomeca Tarnos; Celine Ecluse, de la Lyonnaise des eaux, et Mikaël Sainte-Thérese, à Eiffage TP.

Quatre parcours, quatre batailles aussi:
A son arrivée  en classe primaire Nadège recontre des difficultés pour suivre sa scolarité et on lui diagnostique un handicap cognitif. Elle intègre alors une classe spécialisée qui lui permettra de suivre une scolarité quasiment normale. Son désir: travailler avec des enfants. Elle est alors recrutée  en contrat d’apprentissage aménagé sur trois ans qui se traduira par un CAP en service en milieu rural avec le CFA d’Hasparren. C’est la crèche collective et associative Urraska d’Ustaritz, créée en 1993 et accueillant des enfants de 10 semaines à 4 ans, qui lui donnera sa chance. La directrice de cet établissement qui compte 12 salariés dont 2 apprentis, Annette Vidal, répond à cette demande de formation en alternance. Nadège ne pouvait rêver mieux.

Toute autre histoire pour Florent, qui à 22 ans en 2006, cumulait les petits boulots et fait une grave chute sur un chantier. Résultat, une longue convalescence et des séquelles à la cheville. Il fait une demande auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pour obtenir une reconnaissance en qualité de personne handicapée. Bac en poche, il souhaite passer un BTS. Avec l’aide de la CCI,  et Cap Emploi, il découvre un métier de tourneur en aéronautique sanctionné par le BAC professionnel au sein du CFAI de Bordes, en Béarn. Contrat d’apprentissage en poche, c’est Safran Turbomeca qui signe un contrat en alternance sur 2 ans avec lui. Le groupe a signé un accord en 2012 en faveur de l’emploi des personnes handicapées. Les chiffres parlent d’eux même. Au 31 décembre Safran comptait en France 1500 travailleurs handicapés, a signé 170 contrats en 8 ans compte 4,4% de travailleurs handicapés dans son effectif. Sorti major de sa promotion, Florent a pour sa part décroché un CDI à Turbomeca…

C’est la Lyonnaise des eaux qui a offert sa chance à Celine Ecluse, 38 ans, mère de famille victime d’un accident de voiture qui lui a bousillé le dos. Férue d’informatique, Celine est devenue télé conseillère à la plateforme d’appel de la Lyonnaise de la rue Floquet à Biarritz à l’issue d’une formation en alternance d’un an. Mathieu Peyrelongue, chargé de communication à la Lyonnaise our les secteurs Béarn, Pays basque et Landes, tient à rappeler que son entreprise s’est engagée depuis 2006 dans une politique de l’alternance pour les handicapés qui représentent plus de 6% du personnel. Qui lui a valu un laber Diversité en 2014.

Enfin le cas de Mikaël Sainte-Thérèse embauché à Eiffage est à lui tout seul un exemple de combativité. Né sans bras gauche, aujourd’hui il conduit des engins de… 80 tonnes. Après un premier contact noué grâce au dispositif « Handi réseau » porté par la CCI de Bayonne Pays basque, lors des travaux de l’autoroue A65 Pau-Langon, Mikaël a intégré Eiffage travaux publics fin 2011 en qualité de conducteur de travaux. Le tempos pour l’entreprise d’engager des démarches auprès de CAP Emploi Pau et de s’assurer, notamment grâce à l’intervention d’un ergonome, que des adaptations d’une cabine de dumper efficacement au handicap de Mikaël étaient possibles et de les faire agréer par le fabricant américain Caterpillar A 36 ans, et titulaire d’un CDI il ne regrette pas d’avoir quitté son poste déducateur sportif. « Avant j’ai aussi nettoyé des hottes de cuisine, sourit-il Mais je dois convaincre deux fois plus qu’une personne valide. On ne m’a pas toujours fait de cadeaux. « 

Quatre exemples qui démontrent l’intérêt de  l’organisation de ces trophées symboliques qui auront démontré que les handicapés sont non seulement des renforts non négligeables pour les entreprises, mais aussi des leçons de vie.

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