A Bordeaux, l’Université de droit veut créer une filière d’excellence


Université Bordeaux IV
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/11/2009 PAR Nicolas César

A la rentrée prochaine, il pourrait bien y avoir à l’Université Bordeaux IV, une « filière d’élite » recrutant des élèves ayant eu, par exemple, des mentions très bien au Bac, ou sur concours. Le 8 octobre, les enseignants de droit public de Bordeaux IV ont déjà validé ce qui n’était jusque là qu’un projet pour les étudiants en première année. Deux semaines plus tard, les enseignants en droit privé ont eux aussi donné leur accord. En France, cela existe déjà à Assas à Paris II. La sélection se fait aussi sur l’argent. A Assas, les étudiants doivent débourser 200 euros par an en plus des frais d’inscription.

Une « privatisation des diplômes » ?

A Bordeaux, ce modèle d’une fac « à deux vitesses », quelques enseignants n’en veulent pas et le font savoir. « C’est contraire à ce que l’on enseigne tous les jours : le principe d’égalité », s’insurge Julien Giudicelli, maître de conférences en droit public à Bordeaux IV, l’un des signataires de « l’appel des juristes ». Quelques uns voient dans ce projet une « privatisation des diplômes ». Du côté des institutions, on prône au contraire une volonté de faire « rayonner » les universités hexagonales. C’est d’ailleurs le but affiché du Plan « Campus » du gouvernement. Et ce alors, qu’actuellement moins d’un étudiant de première année sur trois parvient à valider son année. « Ce qui est aberrant, c’est que l’on valide un projet sans même connaître le contenu de cette filière et qui va y enseigner », s’étonne Julien Giudicelli, qui déplore que l’opposition au projet soit le fait d’une minorité.

Une remise en cause du « modèle » de l’Université

Dans une interview à nos confrères de Rue89, Guillaume Wicker, professeur de droit privé à Bordeaux IV explique que c’est l’exode vers les écoles de commerce et les instituts d’études politiques qui justifie cette nouvelle philosophie. « On a aujourd’hui un problème de recrutement de nos étudiants. Un certain nombre de bacheliers des classes les plus aisées commencent à déserter, même dans les facultés de droit. Au point qu’on a un vrai souci de mixité sociale aujourd’hui », déplore-t-il. En clair, il entend séduire les bons étudiants en leur proposant un parcours renforcé, capable de les préparer à des concours prestigieux (ENM…). Ce que ne peut prétendre l’Université, qui se veut accessible à tous. Pour l’heure, les grandes lignes du projet restent à tracer. Le numérus clausus n’a pas été défini. On en saura plus, sûrement, après les élections pour les UFR le 28 novembre. A suivre… D’autres Universités, telles Aix, Toulouse songeraient également à créer leur filière d’élite en droit.

Nicolas César

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