À Bordeaux, les ambulanciers du réseau Jussieu manifestent


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 11/06/2020 PAR Romain Béteille

C’est une contestation qui dure depuis déjà plusieurs jours. Ce jeudi, réunis sous la pluie devant le CHU de Pellegrin à Bordeaux, des représentants syndicaux et ambulanciers du réseau Jussieu Secours (une cinquantaine) ont fait résonner leurs cornes de brume et leurs hauts-parleurs. En grève depuis le début de semaine, ils portent des revendications distinctes à chacune des sociétés mais aussi certaines communes, comme le paiement des heures supplémentaires, l’augmentation du tarif horaire, la revalorisation du prix du panier repas, le 13ème mois ou les primes de fin d’année. 

Manque de reconnaissance

Dans un tract distribué par le syndicat F.O, il est ainsi fait état de « baisse mécanique des salaires avec suppression des heures supplémentaires et d’un avis des CSE (Comité Sociale et Économique) ignoré ». Le tract va plus loin, affirmant que la crise « a fait éclater au grand jour les dysfonctionnements : manque de matériels, non-prise en charge du nettoyage des vêtements professionnels, pas de suivi ni de dépistage des ambulanciers »…

À entendre les principaux concernés, c’est surtout un fort sentiment de mépris qui réunit ces ambulanciers, rattachés au secteur du transport, qui ne bénéficient donc pas des mesures destinées au personnel de santé. « Depuis le rachat par Keolis Santé, on a tous connus une régression sans précédent. Je suis rentrée dans le groupe il y a dix ans, je touche 500 euros de moins qu’à mon arrivée. On a perdu tous les acquis qu’on avait réussi à acquérir dans chaque société. On transporte des gens dépendants, des cas parfois lourds. On a toutes les couches de la société dans nos ambulances, on n’est pas reconnus et on en souffre beaucoup. On est aussi fatigués que les soignants », témoigne ainsi Blandine Morin, rattachée à la société Jussieu Côte d’Argent, dans les Landes, également déléguée syndicale FO. « On nous a dit qu’on ne pouvait pas traiter toutes les revendications en même temps, on a donc mis au clair des points similaires et apporté ça à la direction. Depuis, elle ne veut plus nous recevoir. On a forcé la main mardi pour pouvoir être reçus un parking. En gros, on nous ballade », dénonce à son tour Franck, ambulancier et délégué du personnel à Floirac.

Selon les propos du directeur général d’Urgences 33, la société aurait perdu « 50 à 70% de son chiffre d’affaires », perte liée à la crise du Covid-19. Les salariés, eux, dénoncent une absence de réponses de la part de la direction du groupe. « Toutes les réunions en commun ont été refusées parce qu’on est des antennes distinctes », commente Romain, un salarié bordelais. « Mais on reste Jussieu Secours, on a tous les mêmes ambulances, les mêmes tenues, les mêmes services administratifs ». Une manifestation nationale du personnel hospitalier est prévue le mardi 16 juin prochain un peu partout en France. Les ambulanciers n’ont pas exclu, ce jeudi, de se joindre aux cortèges.

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