A Bordeaux, les usagers du miroir d’eau réagissent aux prochains aménagements de la mairie


Béranger Zyla
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 28/07/2009 PAR Thomas Guillot

Il est 18 heures. L’étendue d’eau est encore majoritairement familiale. De jeunes enfants pataugent, pendant que les parents attendent sur le bord avec les poussettes. En général, ils ne remarquent « aucun signe de dégradation ». Pas de bouteilles cassées, pas d’ivresse publique. Juste le vent, l’eau, le soleil. Un lieu « communautaire », pour toute la famille. Et personne ne semble avoir entendu parler d’éventuelles soirées autour du miroir d’eau.

« Des agents de médiation seraient plus efficaces que la police »
Un peu excentrées, sur le bord de la Garonne, de l’autre côté de la barrière que la mairie veut justement plus sécuriser, un groupe de jeunes filles boivent des bières et du vin blanc. Pour Laure, Claire, Stéphanie et Gaëlle, le miroir d’eau n’est qu’un lieu de fête sur les quais, parmi tant d’autres. « Il y a trop de jeunes ! » lance Laure. « Et ça tourne souvent à la beuverie » renchérit Gaëlle. Les faits sont là et les usagers ne sont pas dupes. Mais quand on leur parle de répressions, d’interdiction du verre et de présence policière accrue, Stéphanie corrige le tir : « mais cela reste avant tout un fort espace de cohésion ». Un lieu de rencontre original pour des jeunes bordelais vite rattrapés par les horaires restrictifs des bars et des boites de nuit. Déjà pour la police, elles ont une solution, « des agents de médiations, comme à la place St Pierre de Toulouse ». La police étant apparemment la douche froide de toute bonne soirée qui se respecte. Pour deux touristes du Nord, c’est la même rengaine. Ils craignent que « les jeunes qui sont là pour discuter, faire de la musique » soient amalgamés avec les fauteurs de trouble. Et l’agent de médiation revient encore dans la conversation, porteur d’une image plus préventive qu’un policier.

« Du plastique contre du verre » pour éviter les abus
Un peu plus tard dans la soirée. Il est bientôt minuit et les langues se délient. Certains s’émerveillent : « Ce serait super cool d’avoir le miroir d’eau en marche toute la nuit ». Quand d’autres se lancent dans un débat. Un garçon plutôt éméché soutient qu’ « il y a un service de nettoyage et qu’ils ne sont pas là pour rien », mais il se voit reprendre par une fille qui estime que « ça n’empêche pas de faire un minimum attention ». D’autres échanges moins policés continueront dans la même veine. On se moque « du mythe urbain d’un éclairage plus puissant ». On demande la mise en place d’un service d’échange de bouteilles en plastique contre celles en verre. Mais en général ce qui passe mal, même à cette heure tardive, c’est toujours la présence de la police. Les usagers sont d’accord, « il y a des abus », la question est complexe, difficile mais ils trouvent « dommage d’en arriver à la répression ». Passé deux heures du matin, le miroir d’eau perd de sa population nocturne, ceux qui restent manifestent leur joie éthylique dans le chant et la danse. Pas de concours de lancer de bouteilles vides, pas de bagarre mais une jolie pagaille à nettoyer le lendemain matin.

Thomas Guillot

Crédit photo : Béranger Zyla

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