Affaire des notables : retour sur la première semaine de procès


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/05/2011 PAR Nicolas César

« Tout est question d’interprétation. » C’est ainsi qu’à plusieurs reprises s’est justifiée face au tribunal correctionnel de Bordeaux, la voyante Nicole Dumont, principale accusée dans cette affaire. C’est le point névralgique du dossier. Passionnée d’antiquités, elle rencontre Jeanine Terrasson, fine collectionneuse d’arts, en 1983, lors d’un salon. De là naît une belle amitié. Selon ses dires, elles avaient une « relation mère-fille », confie-t-elle d’une voix, qui mélange gentillesse et naïveté. À la fin des années 1990, cependant, Nicole Dumont se fâche avec l’octogénaire. « Elle aurait refusé de vous acheter quelque chose », observe la présidente Marie-Élisabeth Bancal de sa voix ferme, en s’appuyant sur un témoignage. « Je m’en suis éloignée, car elle était entourée de gens très intéressés », rétorque-t-elle, en citant Jean-Marie Trassy, un ami poissonnier de l’octogénaire qu’elle accuse d’avoir dépouillé la vieille dame.

Des explications vagues
C’est début 2005 que Nicole Dumont affirme avoir retrouvé par hasard la vieille dame. Mais, quand la présidente du tribunal insiste pour obtenir des détails, les réponses sont évasives. Nicole Dumont ira même jusqu’à lâcher « je suis trop fatiguée aujourd’hui pour m’en souvenir ». Ensuite, la voyante assure qu’elle a pris en charge la vieille dame, qui vivait quasiment à l’abandon dans un appartement délabré. Quelques semaines plus tard, « Jeanine Terrasson m’a dit que j’étais sa légataire universelle », raconte-t-elle. « Cela veut dire que vous étiez devenue riche », souligne Marie-Élisabeth Bancal. « Je l’ai pris comme un privilège, c’est flatteur, c’est une reconnaissance », répond celle que des témoignages décrivent comme « une affabulatrice et manipulatrice qui repère ses proies dans son cabinet de voyance ». Interrogée sur la maladie d’Alzheimer de l’octogénaire, elle n’hésitera pas à dire à plusieurs reprises « qu’elle n’avait pas de problème de mémoire ».

François-Xavier offensif face au tribunal 
François-Xavier Bordeaux, quant à lui, a répondu aux questions de la présidente du tribunal avec beaucoup plus d’entrain. Dès le début, il a mis en cause le policier qui l’a auditionné au début de l’affaire. « Il m’a demandé comment j’appelais Nicole Dumont en privé, ma chérie, ma cocotte, ma puce ? Il m’a demandé combien de rapports sexuels j’avais avec elle par semaine… Puis, il a laissé entendre que j’organisais des partouzes, que j’avais deux maîtresses, que Nadine Dumont était homosexuelle… Tout cela est scandaleux », lâche-t-il. Surtout, il a invoqué la thèse d’un complot le visant pour toucher indirectement Alain Juppé, comparant Nicolas Sarkozy à « un petit Pinochet ». Mais, l’ancien leader du PS sous l’ère Chaban-Delmas s’est aussi parfois embrouillé dans de vagues explications, se trompant bizarrement sur la date de la création de son association, « Abus de tutelles ». Au final, de nombreuses zones restent encore à éclaircir dans ce dossier. Dans les jours à venir, il devrait être déterminé si Jeanine Terrasson était en état de faiblesse au moment de ces faits. Une question fondamentale, sur laquelle les expertises sont contradictoires. Le procès doit durer jusqu’au 27 mai.

                                                                                                                         Nicolas César

Crédit photo : Aqui!

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