Appellations d’origine : l’heure du grand chambardement


La réforme du régime des appellations d'origine viticoles, voulue à la fois par une partie de la profession et la Commission européenne -et acceptée par l'Etat français soucieux avant tout de réduire ses dépenses- semble ne pas avoir provoqué beaucou

DR
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/12/2008 PAR Gilbert Garrouty

C’est un jeune étudiant clairvoyant qui, au cours de la conférence organisée dans le cadre de Vinitech sur la réforme de ces AOC a demandé « si on ne craignait pas qu’elle instaure une uniformisation des produits à laquelle on est jusqu’à présent peu accoutumé en France ». Il lui a été répondu par les représentants de l’INAO (Yves Bernard, président du Comité Vin, Sylvain Naulin, du ministère de l’Agriculture, Jacques Gauthier, directeur régional de l’INAO participaient à la conférence) que cela n’était pas nécessairement à craindre, et qu’il n’était jamais interdit de faire mieux que les règles minimales imposées parles décrets. Les vins sous dénomination géographique auraient également l’occasion de mieux exprimer leur différence! Un viticulteura ajouté « qu’en réalité l’Etat se désengage, et que c’est le vigneron qui va supporter le coût des contrôles ». Et de demander quel en serait le montant. Jacques Gauthier a cité un centime d’euro par « col » en Gironde.

Bientôt des vins IGP
La réforme instaure un changement considérable au niveau de l’agrément des vins. Exit les sessions professionnelles sous contrôle de l’INAO ou de l’ONIVINS. C’est, en gros le système en vigueur dans le domaine des produits alimentaires qui est étendu au vin. Chaque producteur sera habilité, et par définition il sera producteur d’AOC, ou d’AOP (évolution vers le terme européen -appellation d’origine protégée-est prévue). Mais son exploitation et son produit feront l’objet de contrôles exercés par des organismes extérieurs tout comme cela se passe dans le domaine des produits sous IGP (Identification Géographique Protégée). La formule IGP, et ce n’est pas la moindre disposition de la réforme sera, quant à elle, étendue aux vins de pays. Du moins à ceux qui ont fait l’objet d’une publication au JO, ce qui semble poser un problème pour les vins de pays l’Atlantique. Les vins de pays-qui vont rejoindre l’INAO- dont le lien au terroir est évident auraient toutefois l’opportunité d’accéder à l’AOP, moyennant enquêtes de l’INAO. Les autres, en revanche,auront la possibilité d’introduire 15% de raisins produits en dehors de leur zone. C’est donc un boulevardqui s’ouvre pour les vins de cépage sans attache géographique, et donc pour le négoce. Mais pour Yves Bénard la viticulture française se devait « d’être concurrentielle par rapport aux vins du nouveau monde ». « Il revient, maintenant, a-t-il souligné, aux régions viticoles de prendre les problèmes à bras le corps ». Le débat risque d’être vif à propos de ces vins de pays promis à l’IGP.

Gilbert Garrouty

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle !
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles