Apprentissage : Kapir Blandin, un jeune poissonnier en or


Poissonnier de père en fils, Kapir récemment désigné meilleur apprenti de France dans sa spécialité, fait la fierté de la famille. Un passeport aussi pour une carrière à l'international

Kapir montre une araignée de mer mâle, dont la saison de commercialisation vient de commencerVirginie Valadas
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/06/2022 PAR Virginie Valadas

Kapir Blandin a eu la médaille d’or du meilleur apprenti de France en tant que « poissonnier-écailler-traiteur » en novembre dernier. Fin mai, il a reçu une bourse de 1500 euros et un chèque du même montant du Rotary Club de l’île de Ré pour aller l’hiver prochain exercer ses compétences de poissonnier à Sydney en Australie et ainsi parfaire et diversifier son expérience. Kapir nous a reçu sur le banc de la poissonnerie Vernet à La Couarde-sur-Mer où il travaille depuis plus de deux ans.

Dans la famille Blandin, je demande le petit-fils Kapir. Car chez les Blandin, on est poissonnier à La Couarde-sur-Mer (dans l’île de Ré) de père en fils et depuis trois générations, du grand-père Etienne, au fils Rodolphe et, jusqu’aux deux petits-fils : Kapir et Léon-Paul son frère ainé. Une véritable saga familiale où la recherche de l’excellence, le savoir-faire le disputent à la satisfaction du client et à la passion. Ironie du sort et du calendrier, alors que nous allions rencontrer Kapir dans l’objectif de rédiger cet article, nous apprenions le décès du grand-père Etienne qui a suscité tant de vocations dans sa descendance. Un personnage iconoclaste, généreux et haut en couleurs qui a marqué des générations de vacanciers rétais venus se nourrir en vacances, du meilleur des produits de l’océan. 

Kapir doit non seulement son prénom original à son grand-père qui avait recueilli un réfugié espagnol sans papier qui portait ce prénom peu commun, mais il lui doit surtout sa passion pour le métier de poissonnier.

Poissonnier, une vocation

Comme son grand-père et son père, Kapir a voulu être poissonnier très tôt, mais à l’adolescence, aucun de ses copains ne semble partager sa passion pour une formation à un métier manuel, il s’oriente vers un Bac Pro Vente dans un lycée privé de La Rochelle pour suivre un peu le mouvement. L’expérience, peu satisfaisante pour lui, ne fait que renforcer ses convictions : il veut être poissonnier.

Direction le lycée maritime et aquacole de La Rochelle (dit lycée de la Mer) où il va préparer un CAP de poissonnier, option traiteur en alternance chez un patron. En l’occurrence, la poissonnerie Vernet à La Couarde-sur-Mer l’accueille volontiers. Voici Kapir dans les traces de son grand-père et de son père dans le même village. Depuis, Frédéric Vernet, un patron très fédérateur d’après son équipe, a embauché Kapir en CDI. 

Le jeune homme a besoin de challenge. Il y a plus d’un an, il décide de s’inscrire au concours du meilleur apprenti de France en tant que poissonnier-écailler-traiteur. Il gagne les sélections régionales et se retrouve en finale avec quatre autres compétiteurs. L’attendent alors cinq épreuves. Une épreuve théorique sur les espèces de poissons, de crustacés et de coquillages et quatre épreuves pratiques : la découpe de filet, la réalisation d’un plateau de fruits de mer, l’ouverture d’huîtres et de coquillages et la réalisation d’une recette. Pour le concours 2021, une classique lotte à l’américaine avec quatre assiettes à déguster sur place par les membres du jury et quatre assiettes à conditionner et à emporter.

Kapir en train de découper un turbot de bonne tailleVirginie Valadas

Kapir en train de découper un turbot de bonne taille

De l’île de Ré à Sydney

Kapir finit premier et gagne la médaille d’or. Cette récompense, outre le fait de faire la fierté familiale et celle de son patron et de ses collègues, lui ouvre aussi les portes d’expériences professionnelles à vivre ailleurs.

Motivé pour faire valoir cette première place, Kapir fait un dossier de demande de bourse auprès du Rotary Club de l’île de Ré. Le club d’entraide a dans sa politique générale, l’attribution de bourses pour aider un jeune méritant à poursuivre ses études ou sa formation à l’étranger. Et pour la troisième année consécutive, le Rotary Club choisit de récompenser un meilleur apprenti de France. Ce sera Kapir Blandin.

Le jeune surfeur partira à l’automne prochain, direction Sydney. Il souhaite y rejoindre l’équipe de Josh Niland, un célèbre poissonnier restaurateur australien qui a signé un livre intitulé « Cuisiner le poisson ». Il y explique que tout se mange dans le poisson, y compris les écailles et l’arête. Nous voila prévenus.
D’où il est, si Etienne le grand père de Kapir observe son petit-fils, il doit être bien fier de lui car bon sang ne saurait mentir.
Infos pratiques !

Où apprendre les métiers de la mer en Charente-Maritime ?

Le lycée maritime et aquacole de La Rochelle (dit lycée de la Mer) est un lycée professionnel qui forme aux métiers de la mer et notamment au transport maritime, aux machines marines, à la plaisance professionnelle (pour travailler sur des chantiers nautiques), à la pêche et à la gestion de l’environnement marin, à l’aquaculture et cultures marines, à la vente des produits de la mer. Les diplômes préparés y sont des CAP, des Bacs pro et des BTS.
Le lycée maritime et aquacole de La Rochelle est aussi un centre de formation continue pour adultes. Il est complémentaire du lycée de la Mer et du Littoral de Bourcefranc (sur le bassin de Marennes-Oléron) qui est plus spécialisé sur l’ostréiculture, la mytiliculture et l’aquaculture. Les deux établissements assurent des débouchés professionnels garantis à leurs étudiants.

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