Banque Alimentaire: une solidarité et des besoins en hausse


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/06/2018 PAR Emmanuelle Diaz

Élu depuis mai dernier à la tête de la BABG pour un mandat de trois ans, Pierre Pouget succède donc à Jean-François Runel Belliard. Un Président qui débute ses nouvelles fonctions avec conviction : « J’ai d’emblée été séduit par les valeurs de bienveillance à l’égard des personnes les plus démunies, portées par cet institution et les hommes et femmes qui la font vivre. De même que par le dialogue et l’échange entre les bénévoles venus d’horizons divers, qu’ils soient retraités aisés, migrants en attente de régularisation ou demandeurs d’emploi », concède cet ancien Directeur de la Chambre d’agriculture et de la SAFER Aquitaine. Un parcours professionnel qui lui permet d’avoir une bonne connaissance de certains acteurs (services de l’État et des collectivités territoriales) avec lesquels travaille la BABG.

Un important besoin de bénévoles…

Considérée comme « la centrale de gros de ceux qui font de la distribution alimentaire », la BABG, qui fournit quelque 135 associations sur le sol girondin et aide près de 18 000 bénéficiaires chaque semaine, « contribue également à restaurer l’homme dans toute sa dimension », rappelle Pierre Pouget. Une véritable institution qui fonctionne tout au long de l’année grâce à ses bénévoles. Des « petites mains » indispensables et dont le besoin se fait tout particulièrement sentir en période estivale « car les équipes prennent aussi des congés et que nous avons besoin d’aide en raison d’un accroissement de notre activité à ce moment », note-t-il; lançant un appel à tous ceux qui souhaitent rejoindre ses rangs ; une réunion d’information ayant lieu au siège tous les mercredis à 10h. Quant à l’été, il s’annonce, il est vrai, laborieux, puisque des associations d’entraide fermant durant cette période, quatre nouveaux sites de distribution vont être mis en place sur la métropole : à Bordeaux Gouffrand, Pessac, Bègles et Lormont. Un relais qui a permis, l’an dernier, de venir en aide à 5800 personnes. Autre projet estival : la mise en place d’une épicerie itinérante pour se rendre dans des zones non couvertes par les acteurs publiques ou les association caritatives. « De la pointe du Médoc au sud Gironde en passant par le sud de l’Entre-deux-mers, il y a un axe de grande pauvreté. Cet été, on va initier un premier travail sur le secteur de Sainte-Foy-la-Grande avec une épicerie sociale qui fera de la distribution alimentaire trois jours par semaine ». D’autres projets devant, eux, voir le jour à la rentrée : « On a conclu une réflexion avec la fédération des associations étudiantes de Bordeaux (association Aliénor) avec laquelle on va mettre en place deux distributions complémentaires, en plus de l’épicerie ouverte en novembre dernier sur le campus », précise le Président. Une aide destinée aux étudiants qui en ont les plus besoin et qui sera implantée à Carreire (fac de médecine, sciences et pharma) et Léon Duguit (fac de droit et science éco).

…Mais aussi de dons !


Approvisionnée grâce à sa traditionnelle collecte annuelle (elle représente pour la Gironde, 7% à 8% de l’approvisionnement, soit 369 tonnes ; la prochaine ayant lieu du 30 novembre au 2 décembre 2018), mais aussi par ce que donne la grande distribution (40% à 50% des dons, soit environ 2500 tonnes), ou ce que les coopératives agricoles et industries agroalimentaires fournissent – l’État leur permettant de retirer du marché un certain nombre de produits pour prévenir l’effondrement des cours-, la Banque Alimentaire dépend aussi des aides européennes. « Pour un département comme la Gironde, cela a représenté 900 000€ pour la campagne 2017-2018, soit 1300 tonnes de denrées alimentaires ! », précise Pierre Pouget. Une aide qui représente moins de 1% du budget européen mais que le Président redoute de voir réduit à la portion congrue : « chacun défend ses lignes budgétaires. On souhaiterais que ce qui représente l’aide aux plus démunis soit sanctuarisé ». Une crainte d’autant plus grande que la précarité ne cesse de s’accroître, la BABG enregistrant une hausse de 5% des besoins par an. « Il y a 4-5 ans, on a créé un fond de dotation pour collecter des moyens venant du tissu économique des entreprises et pouvant être réinvestis à la Banque Alimentaire. On fonde aussi des espoirs sur une forte mobilisation du monde de l’agriculture, pour que cette région qui est, dit-on, la plus grande et la plus belle région agricole d’Europe, soit aussi celle qui a le plus grand cœur ; pour ne laisser personne sur le bord de la route », conclut-il.

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