Bayonne : Les mémoires se réveillent autour du camp de prisonniers de Beyris


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 31/01/2013 PAR Solène MÉRIC

Quartier Beyris à Bayonne : un fronton, une école, une Maison de la Vie Citoyenne, quelques commerces et de nombreuses résidences.  Rien, pas même une plaque commémorative, ne laisse à penser que barbelés, miradors et prisonniers de guerre coloniaux, se tenaient là en lieu et place des nombreuses résidences qui font aujourd’hui le paysage du quartier.  D’ailleurs beaucoup de ses habitants ignorent eux même cette histoire, c’est dire le reste de la population… Le travail de Mémoire entamé fin 2011 à la demande de Jean-Claude Malé, Conservateur du Musée de la Résistance, était donc plus qu’utile et urgent. Suite à cette demande un Collectif s’est mis en place autour de la Maison de la vie citoyenne du quartier.

4000 prisonniersParmi ses membres, un noyau dur de 7-8 personnes, issues de diverses associations, s’est acharné à faire des recherches autour de ce camp et de ses prisonniers s’adressant notamment à Armelle Mabon, universitaire spécialisée de l’histoire des Frontstalags. Mais, en enquêteurs visiblement passionnés, ils se sont également plongés dans les archives de la ville et les journaux de l’époque. Pour autant, leurs plus précieuses ressources ce sont les témoignages qu’ils ont pu recueillir auprès des anciens habitants du quartier. Pour la plupart enfants à l’époque des faits, ils ont tous étaient marqués par la présence pas si courante de ces « noirs » qui peuplaient le camp. Une se rappelle les colonnes de prisonniers partant pour leur travaux quotidiens, l’autre des logements réquisitionnés pour les cadres du camp et un troisième de sa rencontre fortuite avec un sénégalais, que son père, avec d’autres, aidait à s’évader vers la zone libre.  
Le camp accueillera jusqu’à 4000 prisonniers vivant dans des conditions particulièrement rudes et répartis sur de nombreux camps de travail allant d’Hendaye jusque dans les Landes.  Quant au choix des allemands de garder ces prisonniers en France, et non en Allemagne comme tous les autres prisonniers, il s’explique par la «peur de maladies ou la crainte d’atteintes à la pureté du sang aryen»…

Rencontre, forum, expositionC’est cette mémoire oubliée que le Collectif se propose de partager à travers plusieurs évènements organisés à la Maison de la vie citoyenne du quartier Polo Beyris. Ce 9 février, le public pourra échanger avec Armelle Mabon autour de la captivité des prisonniers de guerre coloniaux. Au mois de juin, dans le cadre des 50 ans de la Maison de la vie citoyenne, une exposition, un forum d’échange, et une publication viendront une nouvelle fois ranimer la mémoire du camp de Beyris, et à travers elle, l’histoire de l’ensemble des Frontstalags d’Aquitaine.

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