Bayonne: « Plus jamais ça! » ont supplié Véronique et ses filles


Félix Dufour
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/07/2020 PAR Felix Dufour

C’est à bord d’une voiture de belle allure, couleur argent, que le cercueil de Philippe Monguillot, ce chauffeur de bus de Chronoplus lâchement et mortellement agressé à Bayonne, est arrivé sous les applaudissements de ses collègues en début d’après-midi au pied de l’église Sainte-Croix, sur les Hauts de Bayonne. Dans le quartier de son enfance. Vêtus d’un T shirt blanc, floqué du nom de leur entreprise dans le dos et « Pour Philippe » inscrit sur la poitrine.

« Vous avez célébré notre mariage, baptisé nos trois filles, je souhaitais que vous célébriez les obsèques de Philippe », lança, des sanglots dans la voix, Véronique, sa veuve, au curé Lavigne venu bénir le cercueil qui allait être porté en la nef par six de ses copains de Chronobus. Où il allait être accueilli par la ministre déléguée du ministre de l’Intérieur, Marlène Schiappa et les élus locaux. Mais aussi l' »Agur Jaunak » qui allait donner le ton de cette cérémonie dont les chants en euskara, dont le « Jesus Jauna Urrikal », poignant, illustrait cette force qui habitait en permanence Philippe.

« Je t’ai aimé, je t’aime et je t’aimerai » soufflait Véronique avant que ses filles, ses « nanas » disait-il, ne disent à l’assemblée l’amour – parfois la crainte mêlée d’admiration – que leur inspirait ce « père »perfectionniste; que leur vie de femme, d’épouse, de mère demain ne serait plus comme avant: désormais sans l’onction, semblait-il omniprésente, du chef de tribu.


 

« Un acte inacceptable et indigne,  » s’insurge Marlène Schiappa

Obsèques Philippe Monguillot Bayonne

Toute de noir vêtue, la ministre déléguée auprès le ministre de l’Intérieur, Marlène Schiappa a assisté aux obsèques et a fait une brève déclaration après s’être entretenue avec la veuve: « Je suis venue au nom du Premier ministre, en signe de soutien à sa veuve, Véronique, et ses trois filles; trois jeunes filles qui sont aujourd’hui orphelines de leur père après cet acte indigne; pour l’ensemble de la famille pour les chauffeurs et c’est aussi un signal pour dire que nous sommes auprès des fonctionnaires et des agents qui s’engagent auprès du public, tous les jours, qu’ils soient conducteurs de bus, agents au guichet, enseignants,, policiers et gendarmes et qui sont trop souvent la cible de la haine et de la violence. On ne peut pas accepter qu’un père de famille aille travailler, effectue un dernier voyage et ne revienne jamais parce qu’il a été roué de coups et tabassé à mort dans l’exercice de ses fonctions. C’est quelque chose d’inacceptable, d’indigne.  Le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin a immédiatement indiqué qu’il se mobilisait avec le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, au niveau national pour apporter des solutions. Ils sont en train d’y travailler et il a demandé à Monsieur le préfet des Pyrénées Atlantiques (NDLR.- Éric Spitz) de préparer une réunion qui aura lieu ce mardi pour trouver des solutions plus protectrices pour les conducteurs de bus et que ce type d’acte ne se reproduise plus. Quand Véronique dit « Plus jamais ça », nous sommes avec elle et que dans notre société on tolère moins cette violence, des actes de haine. Je crois qu’il est temps que la société se ressaisisse face à la violence du quotidien. »

Obsèques Philippe Monguillot Schiappa

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