Bergerac – Libourne :Le train est vital pour les territoires ruraux de Dordogne et de Gironde


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/10/2019 PAR Claude-Hélène Yvard

Jean Baptiste Djebbari, secrétaire d’état aux transports, accompagné d’Alain Rousset, président du Conseil régional,  Germinal Peiro, président du conseil départemental de la Dordogne, de parlementaires et d’élus locaux, sont montés dans le train de 10 h 16 ce vendredi  25 octobre, au départ  de Bergerac  en direction de Libourne afin de lancer la ligne TER rénovée. En gare de Libourne, de nombreux élus du Libournais et Jean Luc Gleyze, le président PS du Département de la Gironde, attendaient cette délégation venue de Dordogne. Car le sauvetage de cette ligne Libourne Bergerac Sarlat, c’est avant tout le résultat de la mobilisation et l’implication financière des collectivités territoriales.

65 kilomètres refaits à neuf pour 83,4 millions d’euros


Ce chantier de neuf mois d’un montant de 83,4 millions d’euros a concerné la rénovation complète de 65 kilomètres de rails, 72 passages à niveau et le ballast refaits à neuf. « Ces travaux, il fallait les faire : c’était une nécessité absolue. Nous avons fait du service public et de l’aménagement du territoire nos priorités. Ces travaux garantissent la pérennisation de cette ligne, vitale pour de nombreux territoires ruraux.  Les trains circulaient à 40 km/h en raison de la vétusté des infrastructures. Dès le 15 décembre, les 3000 usagers de la ligne vont pouvoir assister à un retour à la vitesse de 120 km / h. Grâce à une nouvelle organisation des circulations, 25 minutes seront gagnées entre Bordeaux et Sarlat et 6 minutes sur le trajet Bergerac Libourne. C’est un effort considérable de la Région, nous avons participé à 42 % et fait l’avance de la partie État, explique Alain Rousset, le président du Conseil régional Nouvelle-Aquitaine. 
La ligne a rouvert le 30 septembre dernier à la grande satisfaction des élus des territoires concernés. « Les Bergeracois attendaient la fin du chantier avec impatience. Certains travaillent sur la métropole bordelaise, ou à Libourne. Cette ligne est très fréquentée par de nombreux scolaires, des étudiants, mais aussi de nombreuses personnes qui ont des rendez vous médicaux à Bordeaux. Globalement, c’est une satisfaction même si il y a une demande d’horaires plus tardifs le soir, et le week-end end, souligne le maire de Bergerac, Daniel Garrigue. La ligne Bordeaux-Bergerac-Sarlat est la 6e ligne la plus fréquentée de la région Nouvelle-Aquitaine avec plus de 3 000 usagers par jour (chiffres de 2018).

Des travaux trop chers ?

14 communautés de communes ou d’agglomération ont mis la main au porte-monnaie. « Nous n’avions pas le choix de participer financièrement, sinon, on perdait la ligne, estime Jean-Marie Brunat, maire du Vernon en Bergeracois. Notre communauté de communes a participé à hauteur de 407 000 euros alors que le transport ne fait pas partie de nos attributions. Nous avons privilégié le service à nos populations et le train est un service public vital pour nos villages où la population est vieillissante et n’a plus souvent les capacités physiques de faire de longs trajets en voiture.  Un avis également partagé par son collègue maire de Couze Saint Front. Lors de l’inauguration, de nombreux élus, notamment les présidents du Département de la Gironde et de la Dordogne ont réaffirmé l’importance des infrastructures routières et ferroviaires pour le développement des territoires ruraux, ceux du Pays Foyen, du Libournais ou encore ceux du Bergeracois ou du pays des Bastides, où prédomine souvent le sentiment d’abandon. Jean Luc Gleyze a évoqué à cette occasion, le nécessaire désenclavement du Médoc. 
Certains s’interrogent cependant sur le coût exorbitant du chantier, notamment le président de la Région : « Il va falloir sans doute que la SNCF retravaille son logiciel de travaux. Sur une ligne comme celle ci, où l’on fait passer des TER, on n’a pas peut être pas besoin des travaux aussi coûteux, comme ci on faisait passer des TGV. Elle commence à le faire, car c’est ce qu’on lui demande. Ensuite, il faudrait que la SNCF soit plus flexible sur les horaires. Le réseau est complexe, mais il n’est pas normal qu’il faille de dix-huit mois à deux ans, pour modifier un horaire. On a besoin d’ajuster les horaires au besoin des populations. Il faut qu’on pense également au confort, et à la sécurité, mais aussi désormais à la motorisation électrique, par hydrogène par exemple. C’est l’un des vrais défis de demain, » indique Alain Rousset. Le président de la Région a également réagi au rapport de la cour des comptes « On voit dans ce rapport une Cour des comptes qui partage le même avis que les régions, : les travaux coûtent trop chers. Il y a beaucoup de retard sur ces travaux de régénération. Il y a certes des progrès. Ce que l’on doit faire aujourd’hui, me semble t-il c’est qu’on aille jusqu’au bout de la démarche de décentralisation des TER, y compris sur les infrastructures. Le coût d’ingénierie de la SNCF sur les travaux ferroviaires se situe entre 25 % et 40 %, ».  C’est aussi ce que pointe le rapport.

Jean-Baptiste Djebari, secrétaire d'état aux transports à bord du TER de 10 h 16 au départ de Bergerac

L’attachement aux petites lignes

Lors cette inauguration, Jean-Baptiste Djebbari, a réaffirmé son attachement aux « petites lignes » rurales mais pas forcément sous le modèle des trains TER. « Il faut être inventif. On va par exemple développer des filères de trains plus légers et moins chers à fabriquer ». D’ailleurs, elles existent déjà et elles pourraient être utilisées par exemple sur des lignes telles que Limoges et Brive via Saint-Yriex , a expliqué Jean-Baptiste Djebbari. « Nous allons mener des expérimentations pour voir si elles remplissent leurs fonctions  avec des réponses d’ici dix-huit mois ». Pour la ligne Agen-Périgueux, Jean-Baptiste Djebbari confirme qu’elle ne sera pas fermée et « étudie la solution la plus adéquate pour les travaux. »

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