Bientôt des travaux pour sauver le Fort Boyard


Propriétaire du site, le Département de Charente-Maritime prévoit des travaux de plusieurs millions d’euros

Le Fort Boyard et sa passerelle de débarquement offshoreAnne-Lise Durif | Aqui
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 13/10/2021 PAR Anne-Lise Durif

Campé en pleine mer entre l’île d’Oléron et l’île d’Aix, le Fort Boyard a fait toute sa renommée sur l’émission de jeux éponyme. Au-delà de son image médiatique, ce fort militaire construit entre 1803 et 1857 fait surtout partie du patrimoine emblématique de la Charente-Maritime. Laissé à l’abandon durant des décennies avant son rachat par le Département en 1989, le Fort Boyard présente aujourd’hui des signes de faiblesses. La collectivité envisage donc des travaux de grandes ampleurs, qui se chiffreraient en « plusieurs dizaines de millions d’euros ».

Depuis quelques années, le fort est surveillé comme le lait sur le feu : deux fissures sont apparues à deux endroits sur la muraille, à l’intérieur. Presque une bagatelle pour ces murs de deux mètres d’épaisseur. Le Département avait pris les devants en faisant renforcer la structure par l’injection d’une gaine de béton. L’apparition de ces failles suite à de violentes tempêtes, n’en avait pas moins alerté la collectivité. En 2017, l’architecte en charge du patrimoine départemental avait préconisé de refaire l’éperon en pierre édifié au XIXe siècle pour protéger le fort des assauts de la houle sur sa façade nord. Le Fort avait ensuite été intégré dans un grand plan patrimoine, engageant le Département à investir fortement dans la rénovation et la sauvegarde d’un certain nombre de structures patrimoniales de Charente-Maritime. Lancé par son président Dominique Bussereau en 2019, ce plan prévoyait un calendrier de travaux jusqu’en 2026.

Un appel aux dons à l’international

En cette rentrée 2021, la nouvelle présidente du Département Sylvie Marcilly a décidé de lancer la réalisation des études de faisabilité des travaux – en particulier des études sur la courantologie et d’impact sur l’environnement marin. En plus de refaire l’éperon de la façade nord, l’élue veut faire refaire le havre côté sud, pendant de l’éperon nord. Autrefois, ce havre en pierre servait de débarcadère pour le matériel et les hommes. Comme l’éperon, il a disparu progressivement, englouti par les flots, dans cette zone des pertuis où les bancs de sable et des hauts fonds sont légion. Il avait été un temps envisagé de ne refaire que l’éperon nord, véritable digue en pleine mer. Mais le havre sud s’est révélé rapidement aussi indispensable. Les architectes du XIXe siècle avaient bien pensé les choses. En arrivant par le côté nord du fort, l’énergie de la houle et des courants est dispersée de par et d’autres du fort par l’éperon. De la même forme en V que le brise-lame, le havre réceptionne ces flux et permet leur écoulement côté sud.

Au vue de l’ampleur et de la complexité des travaux à réaliser, le Département estime le coût total à plusieurs dizaines de millions d’euros. « Le Plan patrimoine ne suffira pas », prévient Sylvie Marcilly. Elle espère que l’Etat prendra la mesure de sa responsabilité dans la sauvegarde de ce patrimoine national en l’intégrant au plan France Relance. Solliciter le loto du patrimoine est également envisagé. L’élue compte surtout lancer très prochainement un appel aux dons auprès des entreprises et des particuliers, avec « large plan de communication, pour attirer l’attention au-delà de nos frontières ».

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