Bientôt une salle de shoot à Bordeaux ?


Olivier Kaestlé
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/10/2012 PAR Nicolas César

On le sait sur le dossier des salles de shoot, le maire de Bordeaux n’a guère apprécié la méthode du gouvernement. Ce lundi 22 octobre, Alain Juppé a rappelé lors d’un point presse qu’il n’était « pas contre le principe d’une expérimentation », soulignant les « bons résultats » des salles de shoot en Suisse, en Allemagne ou en Espagne. Une position à l’opposition de celle de son groupe politique, l’UMP. Mais aussitôt, il a précisé qu’il n’avait reçu aucune information de la part du gouvernement indiquant que sa ville figurait parmi les sites retenus. Ces salles auraient pour mission d’accueillir et d’encadrer la prise de stupéfiants, par injection intra-veineuse ou par inhalation (crack, héroïne). A noter, que les toxicomanes peuvent venir avec leurs produits. Il s’agit de leur permettre de bénéficier de bonnes conditions d’hygiène, de matériel stérile et de la surpervisation de professionnels de santé. Le but est d’optimiser les conditions de sécurité pour réduire la mortalité et éviter les risques de contamination par le VIH et les hépatites entre différents usagers de drogues. Alain Juppé attend des éclaircissements sur le cadre juridique. En effet, il est illégal de se promener dans la rue avec une dose de cocaïne sur soi.

Où implanter cette salle de shoot à Bordeaux ?Ceci étant, un groupe de travail avec des experts médicaux et La Case, le centre d’accueil santé et échange, a été constitué à Bordeaux. Mais, les parties prenantes ne s’accordent pas sur le lieu de l’expérimentation. Alain Juppé est « hostile » à ce que les locaux du Case en centre-ville soient utilisés. « Deux lycées sont voisins de La Case, et selon l’avis des médecins consultés, ce ne serait pas un bon signal envoyé à notre jeunesse », a rappelé l’ancien ministre des Affaires étrangères. Alain Juppé suggère d’utiliser des locaux médicalisés de l’hôpital Saint André à Bordeaux. Du côté des responsables de la Case interrogés par Sipa, on se refuse à commenter les déclarations de Marisol Touraine comme celles d’Alain Juppé, dans l’attente d’éléments nouveaux et d’une décision officielle du gouvernement et de la mairie ». D’ailleurs, des associations d’habitants ont critiqué cet été l’implantation d’une « salle de shoot » à côté de la Grosse Cloche. « L’expérimentation des « salles de shoot » répond au nécessaire accompagnement des toxicomanes, elle ne signifie aucunement un arrêt de la prévention qui sera au contraire renforcée dans le cadre de la Loi de Santé Publique qui sera prochainement présentée », a rappelé de son côté, Naïma Charaï, conseillère régionale d’Aquitaine déléguée aux Solidarités, à l’égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations et vice-présidente de La Case (Centre de soins pour usagers de drogues) à Bordeaux. La Région, qui avait soutenu la création de la salle de Bilbao à hauteur de 138.000 euros et avait débloqué 90.000 € à Médecins du Monde pour son plan d’actions contre les drogues, soutiendra donc toute démarche équivalente sur l’agglomération bordelaise.

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