Bordeaux : la Manif pour Tous cible la Procréation médicalement assistée


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/10/2014 PAR Romain Béteille

« Les masquent tombent ». Les mots sont forts et signés des organisateurs de la « Manif pour Tous ». Ce dimanche, de nombreux syndicats et associations ont défilé dans la rue à Paris et à Bordeaux autour de la place des Quinconces. Selon les derniers chiffres, entre 5000 et 15 000 personnes étaient attendues (4000 selon la police, 15000 espérées par les organisateurs), plus d’un an après l’adoption de la loi sur le mariage homosexuel. Et elles viennent de partout en France : Tarn et Garonne, Gers, Charente Maritime… Leurs revendications étaient cette fois centrées sur la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui. Huit mois après leur dernier défilé à Paris et à Lyon qui avait rassemblé près de 100 000 manifestants, les drapeaux et les slogans étaient à nouveau de sortie. « Hollande, ta loi, on en veut pas », « L’humain n’est pas une marchandise », pouvait-on lire sur les bannières des différents cortèges qui ont défilé en ville.

« On joue aux apprentis sorciers »Selon un récent sondage IFOP pour l’association des familles homoparentales, 43% des français sont favorables à l’abrogation de la loi sur le mariage gay. Mais 6 français sur 10 considèrent les familles homoparentales comme « des familles à part entière », et seulement 31% d’entre eux sont partisans de la MPT. Pour Olivier Hugues, membre de l’association IDEH (Initiatives pour le développement humain), l’objectif reste clair : « Les homosexuels et les familles homoparentales nous voient comme un danger, ce qui aboutit forcément à un clivage. Mais nous ne sommes pas dans une position de contre. Nous respectons les droits des homosexuels, mais nous opposons à leur promotion », explique-t-il.

Khadija Aït Hammou, porte parole de « Familles musulmanes de la Gironde », dénonce : « On est en train de déstructurer la famille, c’est une forme de sous-traitance de la reproduction. On est là aujourd’hui parce qu’on veut que les gens prennent conscience qu’ils ont quelque chose à perdre. Le progrès ne nous autorise pas à devenir des apprentis sorciers », assène t-elle.

Une tension toujours viveUne porte-parole d’Alliance Vita, quand à elle, refuse la casquette anti-homo : « Beaucoup d’entre eux sont ici, à manifester avec nous, parce qu’ils luttent pour les mêmes choses. Programmer l’abandon d’un enfant, c’est tout sauf une évolution ».

Pourtant, la contestation était bel et bien à l’ordre du jour. Près de 400 manifestants se sont également réunis place de la Victoire, et leur mot d’ordre était clair : « Non au discours de haine véhiculé par la Manif pour tous ». Le mouvement, qui s’était fait discret ces 6 derniers mois, s’est donc un peu essoufflé mais reste bien présent. « Nous n’avons jamais arrêté. On s’organise sur les réseaux sociaux, on a jusqu’à 200 sentinelles qui veillent chaque jour devant le Palais de Justice », déclare la porte-parole.

Récemment qualifiée de « vitrine de la droite extrême Bordelaise » par le site d’infos Rue 89, la Manif pour tous divise toujours. Parmi les officiels, de nombreux élus du Front National étaient tout de même présents, notamment Louis Alliot ou Marion Maréchal Le Pen. Dans le camp de l’exécutif, l’heure est à l’apaisement. Vendredi dans une interview pour La Croix, Manuel Valls a réaffirmé que la GPA « est et sera interdite en France », précisant qu’il excluait toujours d’autoriser « la transcription automatique des actes de filiation d’enfants nés par mère porteuse à l’étranger ».

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