Bruno Danet, itinéraire d’un homme de réseaux… au sens noble du terme


Keolis
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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 29/09/2012 PAR Isabelle Camus

C’est le lot de nombreux enfants de militaires que de déménager régulièrement et de devoir refaire sa vie, retisser des liens et s’adapter à une autre ville, voire un autre continent. C’est en tout point, l’enfance qu’aura connue Bruno Danet, d’ascendance mi-bretonne, mi-ariégeoise, né en 1964, à Fianarantsoa, une ville située au sud-est de l’ile de Madagascar. Pourtant ce quasi « nomadisme » ne lui laissera ni regrets, ni traumatismes : « Bouger m’a donné une grande ouverture d’esprit et le goût de la relation humaine. Je n’ai pas subi, au contraire, avec le recul ça m’a enrichi. Même si à l’annonce du départ, la première réaction est de se dire qu’on va quitter ses copains. Très vite ce sentiment a disparu ».

De l’Afrique à KeolisQuestion vocation, Bruno Danet veut être vétérinaire. Un rêve fortement influencé par la série américaine Daktari, qui raconte le quotidien de Marsh Tracy, un vétérinaire dirigeant un centre d’études sur le comportement des animaux, à Wameru, quelque part en Afrique. Une série dont les véritables héros sont Judy, une guenon impertinente et Clarence, un lion nonchalant doté d’un fort strabisme. « Ma passion des animaux et ma vie en Afrique m’ont aiguillé vers cette image d’un groupe qui n’a probablement jamais réellement existé. Mais les études de vétérinaire demandaient un niveau en sciences que je n’avais pas. Le principe de réalité m’a alors orienté vers une prépa HEC ». Une voie qu’il ne regrettera jamais. « Je me suis complètement épanoui dans les matières abordées et le côté pragmatique qui donnaient du sens à ce que je faisais ». C’est donc avec un esprit plus cartésien que créatif, qu’en 1988 il se posera la question que se posaient, avec plus ou moins d’enthousiasme, tous les jeunes hommes de l’époque aux portes de l’âge adulte : « comment vais-je effectuer mon service militaire? ». Monsieur Danet père est un homme ouvert, qui accepte que son fils fasse un service national volontaire en entreprise, en Guinée. Entre plusieurs opportunités, il choisira d’intégrer la Générale de Transport et d’Industrie (G.T.I), également nommée VIA-GTI, ancêtre de Keolis, pour contribuer à mettre en oeuvre un réseau de transport dans la ville de Conakry, la capitale Guinéenne. Pour lui qui n’avait jamais joué ni au train, ni aux petites voitures, le transport était vraiment « terra incognita ». Dans le cadre de cette mission, il assurera la formation de cadres guinéens à la gestion et à la comptabilité, transfert de compétences en vue de leur émancipation. Son retour vers le continent, Bruno Danet le fera avec 2 amis, en 4X4, et traversera la Guinée, le Mali, le Niger, l’Algérie, le Maroc, le Haut Atlas en prenant le temps et en multipliant les rencontres. « A l’époque, je n’avais pas conscience de vivre une aventure fabuleuse. Je n’ai que 3 photos comme trace, mais tout est dans ma tête. On vivait le moment présent sans se projeter, sans savoir que deux ans plus tard, notre périple serait littéralement impossible ». Arrivé en France, c’est avec « son véhicule chargé comme un mulet, qu’il prendra contact avec le siège, à la Défense ».

Le droit au transportNous sommes dans les années 90, le transport en commun est en pleine révolution. Pour la première fois on parle de « Droit au transport »et le marketing pointant son nez, l’usager est en passe de devenir un client, qui, de captif va pouvoir choisir. Nommé à Lyon, le plus gros réseau du groupe, il devient responsabe du contrôle de gestion, une discipline très transversale où il apprend le commerce, le marketing, la maintenance, l’exploitation et les ressources humaines. Puis ce sera Paris et l’international. Quand Bruno Danet et son épouse décident de migrer en province, le couple se retrouve à Alès, dans une petite entreprise où le directeur fait tout et où trois projets vont lui incomber : les 35 heures, la restructuration du réseau et la mise en oeuvre de la billettique. Il mettra en place le premier réseau à expérimenter le système de « la carte sans contact ». Ayant fait le tour de sa fonction, il prend le poste de secrétaire général à Rennes et participera au lancement du métro autonome de type VAL. Six années au cours desquelles il aura ses deux enfants. Puis en 2007, le groupe Keolis lui propose la direction de la Région Sud Ouest, où Bordeaux a lancé un appel d’offre. Exit Veolia, Keolis prendra le relais avec une prise en main début 2009. Et là les souvenirs émergent, Bruno Danet raconte : « En 1992, alors que j’y faisais un court séjour, je m’étais juré de ne jamais vivre à Bordeaux. Je trouvais la ville sale, triste et noire. Puis je pars à Lyon que j’adore, déjà requalifiée, avec une qualité architecturale admirable, de vrais quartiers et son Plan Lumière. C’est alors qu’ en 2006, ma femme et moi décidons de visiter deux villes en B. Barcelone et Bordeaux. Une semaine dans chaque. J’avais entendu dire que la ville avait évolué. Nous avons déposé notre voiture, puis avons passé 8 jours sans la prendre, à nous balader pour découvrir les quais métamorphosés et tout le reste. Et là ! Nous avons été bluffés ! Un an plus tard, d’un commun accord et sans préméditation, le destin aidant, nous nous y installions.

Décloisonnement et transversalité« Le premier chantier auquel je me suis attelé est de développer une organisation la plus transversale possible dans une entreprise composée de 2 500 personnes dont 1 500 conducteurs, mais qui intègre beaucoup d’autres métiers. Tout est interdépendant, si on ne le fait pas, on ne peut pas mettre les choses en place en 9 mois. Ce qui tue notre société, c’est le cloisonnement et le monolithique. Au-delà de ça, il faut être conscient que nous sommes sur un secteur d’enjeux globaux importants pour la planète où les transports en commun ont un rôle à jouer et doivent fonctionner dans la complémentarité, avec notamment, celle jamais travaillée de la marche ». Rendre le Bus aussi attractif que le Tram est également au programme d’une année 2013 qui compte la mise en oeuvre du pont Bacalan Bastide et des navettes fluviales, des extensions de lignes de tram et l’équipement en bus hybrides. A l’évidence, Bruno Danet, est loin d’avoir fait le tour de sa fonction en terre Aquitaine, d’autant plus que pour lui : « à Bordeaux, nous sommes dans un territoire un peu béni des dieux, sur lequel on développe un attachement très rapide.. « . Entre a priori et à posteriori, comme il aime à le dire, il devrait se poser encore un peu avant de repartir vers d’autres réseaux. A moins que conquis, il ne veuille plus bouger…

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