Circuit des remparts d’Angoulême : 80 ans de « hauts et de bas » racontés par son directeur


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/09/2019 PAR Anne-Lise Durif

@aqui ! : En 80 ans d’existence, le circuit des remparts a évolué. Comment a-t-il réussi à s’inscrire dans la durée ? Quel regard portez-vous dessus aujourd’hui ?

Michel Loreille : « Ce n’est pas facile pour moi de répondre à cette question car je ne l’ai pas connu dans son intégralité ! Le Circuit est né en 1939, je suis arrivé dans l’association en 1982, et j’en suis reparti et revenu plusieurs fois. Une chose est sûre, il a connu des hauts et des bas en huit décennies ! A mon sens, la manifestation était à son top dans les années 1980, jusqu’à son arrêt en 1989 par la nouvelle municipalité. Quand on a redémarré l’année suivante, la manifestation a mis du temps à repartir. Mais elle en avait vu d’autres : en 1982, on avait déjà dû l’arrêter pour remettre aux normes le dispositif de sécurité. Et encore avant ça, en 1955, elle avait déjà été suspendue, comme toutes les courses automobiles, suite à deux accidents mortels sur des circuits qui avaient profondément marqué les Français. A chaque rechute, la manifestation a fini par redémarrer même si ça a mis du temps. Quand on l’a reprise en 2013-2014 avec les membres actuels du bureau, il ne se passait plus rien en ville, et ça se ressentait sur la fréquentation. On a réintroduit un certain nombre de manifestations connexes aux courses, comme le concours d’élégance, qui a attiré de plus en plus de visiteurs. Aujourd’hui, on a doublé le nombre de spectateurs sur ce seul événement, avec une trentaine de vieilles voitures en lice. Il attire de nombreux amateurs qui viennent avec leur propre auto de collection. Du coup, on peut voir des vieilles voitures un peu partout en ville, ça contribue à l’ambiance de l’événement ! Le Circuit attire de nombreux clubs, y compris étrangers. Parmi les 18 nationalités représentées, les Anglais viennent à eux seuls avec une centaine de véhicules anciens. »


Le circuit attire toujours la foule dans les rues et le long des remparts

L’événement attire une foule d’amateurs de voitures anciennes – jusqu’à 50 000 visiteurs le dimanche- dans les rues et le long des remparts d’Angoulême.

@!: Parlez-nous des manifestations prévues pour fêter cet anniversaire…

« Nous avons prévu une exposition retraçant les 80 ans d’histoire du Circuit, au musée d’Angoulême, et dont on peut retrouver le contenu dans un livre (1). Les Archives Départementales ont également tiré de leurs fonds des photos et des documents de la toute première édition en 1939 (à voir à l’espace mémoriel de la résistance et de la déportation). Une autre exposition, dans les rues de la vieille ville, est également consacrée aux pilotes de légendes passés sur le Circuit, comme Raymond Sommer, 1er vainqueur du Circuit des Remparts ou Juan Manuel Fangio, l’un des plus grands pilotes auto du XXe siècle. »

La place New-York est l'occasion de voir arriver et revenir les voitures en lice

La place New-York est l’occasion de voir arriver et revenir les véhicules en lice (ici, lors de l’édition 2018).

@!: Chaque année, vous invitez un champion du monde automobile. Pour cet anniversaire, il y a huit invités d’honneur, d’anciens coureurs de F1 à des étoiles montantes. Pourquoi ce choix ?

« Nous avons voulu inviter des coureurs passés par le Circuit qui ont aussi marqué la F1, comme le très populaire Jean-Pierre Jarier, surnommé Godasse de plomb à cause de sa propension garder le pied sur la pédale, ou Anne Baverey, dite la Reine de la Montagne pour ses succès dans les années 1980 en championnats de France et d’Europe en course de côte. Sans oublier Jean-Claude Andruet, qui s’est illustré dans les « trois majeures » que sont Monte-Carlo, le Tour de Corse et San Remo – il se consacre aujourd’hui à des courses historiques.  On voulait aussi mettre un coup de projecteur sur la génération montante, qui est moins connue que celle de ses aînées mais toute aussi méritante, en invitant Matthieu Vaxivière. Ce limougeaud a été champion de France de F4, puis vice-champion international de Formule Renault 3.5, puis troisième en LMP2 cette année lors des 24 Heures du Mans. Nous avons aussi invité le cascadeur Rémy Julienne, à qui l’on doit quelques belles scènes de cascades automobiles dans James Bond ou dans Fantômas. Nous avons également prévu une course spéciale avec quelques anciennes voitures ayant couru la première édition, pilotées bien sûr par d’autres coureurs, mais sans chronomètre, juste pour le plaisir des yeux. »

Note / De nombreuses autres manifestations gratuites dont l’exposition « 100 ans de Citröen », avec des archives de la marque, ou encore sur le sport auto en bande-dessinée. Pour voir les courses, l’accès aux tribunes est payante (billetterie sur place). https://www.circuitdesremparts.com/


(1)    Un circuit immuable, Histoire du Circuit des Remparts d’Angoulême, 1279 mètres de légende, par Jean-Luc Fournier

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