Garonne et hyper-alcoolisation : priorité à la réduction des risques entre prévention et répression


Isabelle Camus
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 12/05/2012 PAR Isabelle Camus

Equipes de TAF (Tendances alternatives festives) composées de volontaires d’Uni-Cité sur le terrain, police municipale et nationale coordonnées dans leurs actions d’intervention et de contrôles, comité de pilotage, caméras de surveillance, renforcement de l’éclairage, contact avec le préfet pour cadrer les soirées étudiantes, forum organisé avec l’Académie pour sensibiliser les parents sur les risques des soirées arrosées, liaison avec d’autres villes européennes, portuaires ou non, elles aussi touchées par une liste noire d’accidents… telles sont les mesures préventives évoquées par Alain Juppé, préoccupé par ce phénomène d’alcoolisation massive aux conséquences dramatiques qui viennent de frapper Bordeaux pour la cinquième fois. A quoi, Véronique Fayet rajoutait la volonté d’expérimenter de nouvelles manières de faire la fête auprès des jeunes, tel « le concert muet » donné place Lafargue, jeudi dernier, où les spectateurs équipés de casques, ont fait que « des riverains aux commerçants tout le monde fut content ! ». Côté répression, Alain Juppé a rappelé les nouveaux arrêtés stipulant l’interdiction de transporter et de boire de l’alcool sur la voie publique, le renforcement et la présence de l’équipe de la police municipale (l’équipe « hibou »)  les sanctions contre les établissements qui donneraient à boire à des clients ivres et la tolérance zéro pour les organisteurs de la nuit qui ne respecteraient pas ces règles.

Des comportements qui interrogent et mobilisent

 Jean-Louis David, Alain Juppé et Véronique Fayet listent les mesures prises par la ville suite aux 5 noyades de jeunes bordelais

« Ce phénomène n’est pas propre à Bordeaux, insiste le maire, qui tout en reconnaissant le caractère dangereux des bassins à flot, n’envisage pas de sécuriser à outrance le périmètre des quais en mettant du grillage ou en enlevant les bittes d’amarrage. « Je ne connais aucun port fermé, même si nous mettrons des barrières aux abords des péniches, reste à trouver une solution sur l’intervalle entre les garde-corps et les quais. En outre, légiférer ne suffit pas, il s’agit aussi de responsabiliser les parents et les familles, contiinue ce dernier qui, au-delà d’un sentiment d’impuissance avoué, voit dans ce phénomène de « binge drinking » (se saouler un maximum en un minimum de temps) un mélange de mal être, d’impact des réseaux sociaux sur fond de crise et d’entrainement collectif que connaissent d’autres villes. Pour Jean-Louis David : « les jeunes ne boivent pas forcément sur les quais, ils y descendent après avoir consommé ailleurs un mélange de drogue et d’alcool, ce qui met dans un état second encore plus propice à la perte du sens du danger. La police va analyser le parcours et les similitudes de chacun des jeunes disparus. On ne maitrise pas tout, mais tout le monde est sur le pont. La répression doit être adaptée. Passer un bon moment festif et familial est à conserver ». Dans le même temps, le conseil des jeunes va se saisir du sujet pour éclairer les adultes impuissants à comprendre les motivations et les pratiques des nouvelles générations. Et le maire de conclure « Quand un jeune ne va pas au bout de son parcours de vie, nous sommes mobilisés. Il faut marcher sur deux pieds, entre prévention et repression avec la même détermination ».

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles