D’ici à 2012, les métiers des travaux publics d’Aquitaine ont peur du vide


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/06/2010 PAR Solène MÉRIC

En Aquitaine, les travaux publics principalement portés par des PME, représentaient en 2009 un chiffre d’affaire de 2 264 millions d’euros et environ 17 000 salariés. Pourtant à l’heure du 40ème anniversaire de la FRTP, le moment est « tendu » pour la profession, selon son Président Christian Surget. Et pour cause, l’année 2009 affiche une baisse de 8% du chiffre d’affaire, elle-même succédant à une baisse de 6% entre 2008 et 2007. Et les cinq premiers mois de 2010 n’affichent guère mieux avec la perte de 700 emplois permanents et de 1500 intérimaires. Si l’on ajoute à cela que « les carnets de commandes ne se remplissent plus, la baisse d’activité va de -10% à -20% selon les métiers ». Autre élément intolérable pour Christian Surget, « l’esprit du « mieux-disant » dans l’attribution des marchés publics est complètement bafoué par les donneurs d’ordre. Les marchés négociés sont abusivement transformés en enchères par le bas, et cela malgré une circulaire préfectorale dénonçant ce type de comportement ».

Des marchés conclus à 40% de moins que leur valeur  
Selon lui, les critères de développement durable et d’innovation sont donc régulièrement écartés au seul bénéfice du prix, « tous les marchés sont aujourd’hui à la casse, il tourne autour de moins 30%, moins 40% ! C’est un comportement inacceptable de la part des donneurs d’ordre qu’ils soient privés ou public d’ailleurs ! », s’insurge-t-il. Conséquence de cet effondrement des prix et du manque de lisibilité sur les mois à venir : un vent de panique règne chez les entrepreneurs. Ils sont désormais dans « une course au rendement », pour ça ils bloquent les investissements et les salaires. « Ils ne sont pas encore tombés mais beaucoup ont un pied dans la tombe, si on ne fait rien pour soutenir ces métiers. »

« Ne pas sacrifier les travaux de proximité ! »
Pourtant, les projets de grands travaux ne manquent pas en Aquiatine : LGV, A 63, tramway, Grand stade… mais ils ne sont pas prévus avant 2012, et c’est bien ce qui inquiète le Président de la FRTP. « Nous avons peur de ce trou d’air ! Comment survivre pendant deux ans ? Et dans quel état la profession sera-t-elle en 2012, si pendant ce temps les entreprises n’ont pas pu investir, ni en matériel et ni dans la formation de leur personnel ? » Mais, selon lui, rien n’est encore perdu, « si les donneurs d’ordre veulent bien s’extirper de leur attentisme. Il ne faut pas sacrifier les travaux de proximité au nom des grands projets ! Les collectivités, qui ont encore une grande capacité à emprunter doivent investir dans l’utile, pour assurer la préservation du patrimoine : réseaux d’eau potable, voirie, hygiène publique. »
Afin d’alerter et d’interpeller les décideurs sur leur situation, le colloque célébrant les 40 ans de la fédération régionale, organisé le 9 juin prochain, portera sur une question de circonstance « Rebondir face à la crise, quelles opportunités pour l’Aquitaine ? ». Au programme une intervention de Jacques Attali « Pourquoi est-il fondamental de continuer à équiper la France, même en période de restrictions budgétaires ? »

Solène Méric

Plus d’infos sur le colloque: http://www.tp-aquitaine.org/

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